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[A la découverte de...] Desbonnet l'atypique

LNH - Publié le 31 octobre 2017 à 15h11
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Meilleur gardien de Lidl Starligue après six journées, Rémi Desbonnet est l’un des moteurs du bon début de saison réalisé par Nîmes. Une belle victoire pour le gardien de but au physique atypique.

Une simple question de hasard ? A l’heure de se pencher sur la carrière de Rémi Desbonnet, difficile en tout cas de mettre de côté les petites pierres qui font changer ici et là une trajectoire pourtant bien tracée. Celle du petit Rémi le menait tout droit vers la Ligue Magnus. Hockeyeur depuis ses 3 ans, le jeune garçon doit pourtant ranger la crosse quelques années plus tard. "Notre patinoire a été détruite et ça ouvrait une saison sans hockey. Du coup ma mère a choisi le hand pour moi car à l’époque, le MHB cartonnait, se souvient-il. Par la force des choses, je me suis retrouvé handballeur."

Cette force des choses qui fait aussi que le jeune Rémi se dirige vers les buts. "J’ai été joueur jusqu’en -14 ans mais à l’époque, les seuls mecs qui jouaient gardien étaient surclassés. Du coup on tournait sur le poste et il s’avère que je touchais plus de ballons que les autres, souffle celui qui se fait déjà remarquer par son caractère et… son petit gabarit (actuellement 1,82m). Mon coach m’a alors dit que si je restais sur le terrain j’allais terminer à l’aile. Ce qui ne m'aurait pas forcément correspondu car j’avais envie d’être un joueur décisif, important. Je l’ai écouté et je me suis fixé sur le poste de gardien."

"Quand les portes se ferment une à une..."

Un gardien pas comme les autres, forcément. "J’ai rarement vu quelqu’un qui voulait autant gagner que lui", nous confiait son formateur, Frédéric Anquetil. Un mental forgé tout au long d’un parcours semé d’embûches. "Quand les portes se ferment une à une, ça met du plomb dans la tête. Tu fais tout pour y arriver, et prouver aux gens qu'ils ont tort, estime le portier. Sur le plan technique, tu travailles forcément beaucoup sur l’explosivité, sur le fait d’être très fort sur les jambes afin de rester le plus grand possible. Le plus dur, c’est peut-être le manque de références car tu ne peux pas avoir le même style que des mecs qui font 1,95m ou 2m."

Un départ sur une victoire en Coupe de France ! (Instagram du joueur)

Un style auquel s’ajoute une irrépressible envie de participer au jeu. Au MHB, en réserve, il est même utilisé sur le champ lors des infériorités numériques. "Mais ce n’est plus le cas à Nîmes. Je passe le message à Franck (Maurice): s’il a besoin, je suis son homme !", rigole le jeune homme, qui a rejoint le Gard en 2013, après une première saison disputée sous les couleurs de Montpellier, suite à l’affaire des paris et au départ de Primoz Prost. "Je suis très fier de mon parcours là-bas. Je suis l’un des rares à avoir porté les maillots des -9 ans jusqu’au maillot floqué chez les pros. Durant toute cette saison, le club souhaitait recruter un joker mais a sans cesse repoussé la décision car je faisais la maille."

Un début de saison canon

En fin de saison, Rémi Desbonnet décide tout de même de quitter le cocon. "Thierry Omeyer arrivait et il restait un an de contrat à Mickaël Robin. Je voulais jouer", souligne celui qui a d’abord dû ronger son frein dans le rôle de numéro 2, avant de peu à peu faire sa place. "Il a également énormément progressé en football pour devenir un joueur à peu près potable, rigole Julien Rebichon, un capitaine également convaincu par les qualités handballistiques de son partenaire. C’est quelqu’un qui a une forte explosivité et un très bon sens de l’anticipation. C'est aussi un gros caractère. D’ailleurs, on surveille s’il râle sur l’arbitre durant les matches. S’il ne le fait pas c’est qu’il n’est pas dedans."

Un problème qui ne s’est a priori pas posé depuis le début de saison, puisqu’après 6 journées, le Nîmois trône tout en haut du classement des meilleurs gardiens, une dizaine d’arrêts devant Vincent Gérard. "On ne va pas faire le bilan mais si on m’avait dit ça au mois d’août, j’aurais signé des deux mains et des deux pieds. Mais tout ça n’est que la retranscription du super état d’esprit qui règne cette saison dans le groupe. Je n’ai jamais connu ça avant. On verra si ça tient même dans les moments un peu plus difficiles, conclut-il. Maintenant, j’ai des responsabilités et je dois bosser comme un chien pour rendre la confiance que l’on me donne." Pour le moment c’est réussi. Et le hasard n’y est plus pour grand-chose… 

Benoît Conta

Instagram du joueur