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"A Mulhouse il faisait 1000 degrés, c'était le pire match de ma vie !"

LNH - Publié le 01 mars 2018 à 12h39
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Au tour d'Alric Monnier, dix ans de carrière à Chartres, de nous plonger au coeur de l'histoire du CMHB28.

Ma première licence

"C'était en 2008 et je sortais de trois saisons à Angers. Je traînais une blessure au genou et je n'ai pas été prolongé. A partir de ce moment-là, Chartres s'est positionné puisque j'étais passé par le pôle de Chartres. C'était un bon moyen de me relancer, certes à un niveau inférieur (en N1), mais je retrouvais du temps de jeu, du plaisir. Il y avait à Chartres le projet d'atteindre la D1 à moyen terme. C'était un projet avec plusieus étapes, dont la première était de s'installer en N1 puisque la première saison fut un peu compliquée." 

Mon coach le plus marquant

"Je vais dire Benoît Guillaume (en poste jusqu'en 2013, ndlr). C'est une personne que j'apprécie tout particulièrement. Il m'a tout de suite fait confiance alors que je suis arrivé blessé. Il n'y a jamais eu de soucis humainement entre nous. On a vécu des supers choses. Chaque entraîneur a apporté quelque-chose au club, mais avec lui j'ai un vécu plus important. Je suis d'ailleurs resté en très bons termes et on se revoit encore de temps en temps." 

Photo : Hervé Paraut

Le meilleur joueur passé par le club

"Il y en a quand même quelques-uns. Je pourrais parler des Sébastien Mongin ou Sébastien Ostertag qui m'ont apporté tant humainement qu'handballistiquement. Après si on parle vraiment de handball pur, je pense que cette année on a un arrière gauche qui est Fabio Magalhaes et qui se détache. Pour moi, c'est vraiment un super joueur, très complet. C'est un gros buteur mais qui est aussi un bon défenseur, capable de jouer avec son pivot, son ailier. Pour moi, il reste le meilleur joueur passé par Chartres." 

Mon meilleur ami au club

DR

"Sans hésitation Maxime Cherblanc. Il est resté huit ans au club et c'est quelqu'un avec qui j'ai tout traversé. On est arrivés en même temps à Chartres puisqu'il est arrivé en tant que joker médical à l'époque, en octobre 2008. On a au fur et à mesure construit une relation qui dépasse le cadre du handball. Il est le parrain de ma fille et je suis le parrain de la sienne. C'est au final plus qu'un ami." 

Le joueur le plus fou passé par le club

"On va dire que l'année de la montée en Lidl Starligue, il y avait quelques gaziers un peu tarés. Mais dans le genre Maxime Cherblanc est pas mal. Il a un côté un peu fou en dehors du terrain. On ne s'ennuie pas avec lui. (sourire)" 

Mon meilleur souvenir

"La montée en Lidl Starligue. Il y a aussi celle de N1 en Proligue mais cette année-là, on a su assez rapidement que ça allait le faire. On validait le début du projet ici à Chartres. En revanche, l'année de la montée dans l'élite, ce fut une saison compliquée. On avait bien démarré mais on est ensuite passés par une grosse phase de doute avec pas mal de défaites. On a eu quelques différents avec le coach (Pascal Mahé) et ça avait miné la vie de groupe. Malgré tout, on est allé chercher notre qualification pour les playoffs et puis sur deux matches aller-retour, on a tout donné. Pour la finale, on gagne de +10 contre Mulhouse (32-22) et tout le monde nous disait: "C'est bon, c'est fait". Mais on est arrivés là-bas et il faisait 1000 degrés. Je pense que j'ai disputé le match le plus dur de ma vie d'un point de vue physique. On s'est fait très peur parce que la première période est catstrophique. On s'est tous regardés dans le vestiaires, on était tous cuits. Au final, ça donne une qualification épique (défaite 33-26, ndlr) et du pur bonheur. C'est un grand souvenir. C'est aussi pour ça qu'on fait du handball, pour partager ce genre de moments." 

Crédit: CMHB28

Mon pire souvenir

"C'est la finale retour des playoffs la saison dernière, à Massy. Pour moi c'est un regret. Tout joueur a envie de marquer des buts importants dans sa vie et j'avais traversé une période assez compliquée dans la mienne cette année-là. J'ai la balle qui peut nous envoyer en Lidl Starligue. Je marque à la fin et je pense que c'est bon. Mais les arbitres sifflent un passage en force (Massy s'impose du coup de deux buts et valide sa montée, ndlr)... En plus à ce moment-là je ne le sais pas encore mais c'est mon dernier match officiel avec Chartres. Si j'avais pu partir sur un but victorieux... Mais c'est comme ça... Après c'est une image que ne me hante plus car il faut prendre un peu de recul, ça n'est que du sport. Ca m'a bien fait ch... durant deux mois mais les vacances sont passées par là et il faut vite rebondir."

Ma pire blessure

"J'ai eu les croisés en 2014 mais c'est une blessure qui m'a beaucoup appris sur moi-même et je suis revenu plus fort. Maintenant il y a la blessure actuelle qui met fin à ma carrière (arthrose de l'épaule), et c'est forcément un peu dur à avaler. Mais c'est comme le but à Massy, il faut l'accepter et prendre un peu de hauteur. Une fin de carrière, on doit tous y passer. J'aurais souhaité une autre sortie mais je n'ai pas le choix. (sourire) Et quand je me retourne sur ce que j'ai pu vivre grâce au club, je me dit qu'il y a un bon bout de chemin de fait. J'en tire beaucoup de fierté. A moi de désormais me projeter sur un autre projet de vie pour avancer. Je n'ai pas encore fait mon choix, je me laisse quelques mois de réflexion. Je ne me ferme aucune porte, je suis dans une phase d'écoute. D'ici le mois de juin j'en saurais un peu plus." 

Ma plus belle anecdote

"Ca va mettre un peu de temps car il y en a plein ! (rires) Je ne trouve pas... Mais il y a des choses que je ne peux pas dire non plus. Il y a des choses qui restent dans le vestiaire. Sinon je vais recevoir des tonnes d'appels et je vais me faire trucider (rires)"

Mon meilleur spot

"Pour manger, j'aime beaucoup La Cour du Grand Monarque. C'est une belle brasserie avec un cadre très sympa. Après moi je dois dire que je suis bien fan du spot: "à la maison" ou "chez les amis". On remplit bien le frigo, on met la musique et on passe une belle soirée. (sourire) J'aime bien les cadres intimistes."

Benoît Conta