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Oskarsson: "La France aura plus de pression"

LNH - Publié le 20 janvier 2017 à 16h08
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A la veille du huitième de finale entre la France et l’Islande, nous vous proposons une rencontre avec Ragnar Oskarsson. L’ancien demi-centre de Dunkerque, Ivry et Nîmes, désormais adjoint à Cesson-Rennes, est également le second de Geir Sveinsson, le sélectionneur de l’équipe d’Islande.

Ragnar, quel est votre regard sur votre première partie de compétition ?
On est plutôt satisfaits au final. On a changé pas mal de notre équipe, on a décidé de miser sur les jeunes. On est dans une phase de reconstruction. Beaucoup de nos joueurs vivaient leur première grande compétition donc manque encore d’expérience. Notre objectif était de sortir de la poule donc sur ce point c’est réussi. Il y a des regrets sur certaines fin de match comme face à la Slovénie (défaite 26-25), à la Tunisie (28-28) ou celui de jeudi, face à la Macédoine (27-27). On avait les matches en main mais on n’a pas réussi à les terminer. Maintenant l’objectif est atteint et ce qui arrive, c’est du bonus.

Ragnar a porté les couleurs de Dunkerque de 2000 à 2004 et de 2008 à 2011.

A-t-il fallu s’adapter à la blessure d’Aron Palmarsson ?
Oui forcément car quand il est à 100% c’est un joueur indispensable pour nous. Mais on a aussi chercher à travailler pour faire des choses et être performants même quand il n’est pas là. Et je pense qu’on est capables de faire plein de choses sans lui.

Place maintenant à un huitième de finale face à la France, à quoi vous attendez-vous ?
L’équipe de France on la connaît, tout le monde la connaît. Ils dominent le handball international depuis quelques années donc il n’y a pas de surprises… On a vu tous leurs matches, et on sait exactement ce qu’ils vont nous proposer. Maintenant ça reste l’équipe de France, avec toute sa dimension physique, son expérience… Ca s’annonce très très compliqué pour nous, mais on jouera ce match sans pression. Le contexte sera en plus particulier qui sera nouveau pour eux aussi. On sera devant 28000 spectateurs et ça peut ajouter de la pression sur leurs épaules. A nous de tenter des choses et si on fait un bon match on ne sait jamais…

"Un match spécial pour moi"

Vous avez découvert la France en 2000 et y avez passé de longues années, est-ce un match spécial pour vous ?
Oui forcément. J’ai passé beaucoup de temps entre la France et l’Islande. La France comme l’Islande, ça me tient très à coeur. Du coup c’est particulier. Et puis là le contexte sera génial: jouer devant autant de spectateurs! Mais j’aurais aussi préféré les éviter un peu plus longtemps ! (rires) Non, mais c’est vraiment super. 

Ragnar a évolué à Nîmes lors de la saison 2007/2008.

On retrouve quelques Islandais en Lidl Starligue, est-ce un phénomène qui peut durer ?
Il y a eu un trou mais le championnat de France monte vraiment en puissance et fait venir de plus en plus d’étrangers. C’est l’un des meilleurs championnats en Europe. Moi j’ai toujours conseillé aux joueurs de venir, mais ils vont plus naturellement en Scandinavie ou en Allemagne. Là ça change un peu et j’espère qu’on verra un peu plus d’Islandais en France. Ca ne peut qu’enrichir notre sélection nationale.
 

Est-ce un peu plus dur pour un Islandais de s’intégrer en France ?
Je ne sais pas. Peut-être que oui. Mais je pense que la première année en France est toujours compliquée pour n’importe quel étranger. Il faut s’habituer à la défense qui est plus rude. Après pour ce qui est de la culture, de la langue, c’est peut-être plus facile d’aller en Scandinavie ou en Allemagne mais ce n’est pas non plus impossible.

Vous en êtes la meilleur preuve…
(sourire) Ah oui. Je ne regrette rien et je n’aurais vraiment pas voulu que ma carrière se déroule autrement.

Benoît Conta

L'équipe d'Islande prête à jouer un tour aux Bleus ? (Crédit: France Handball 2017)