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Ils n'ont pas oublié le Mondial 2017...

LNH - Publié le 19 janvier 2018 à 13h46
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L’équipe de France affronte la Suède, ce samedi, pour ce qui représente sans doute son test le plus ardu de ce tour principal de l’Euro. L’occasion d’évoquer le handball suédois avec Frédric Pettersson et Jesper Nielsen, les deux pivots de Toulouse et Paris.

Le souvenir du Mondial 2017

Cette rencontre restera gravée dans leur esprit pour la vie. Le France-Suède, quart de finale du Mondial 2017 disputé devant 27000 spectateurs au Stadium de Lille, a marqué au fer rouge cette équipe de Suède. "Je n’oublierai jamais ce match, souffle Fredric Pettersson. L’atmosphère qu’il y avait là-bas, c’était incroyable." Même son de cloche chez Jesper Nielsen. "C’était extraordinaire, reconnaît le Parisien. Mais jouer contre l’équipe de France poussée par 27000 personnes, c’était une mission impossible."

Malgré une longue résistance et un match franchement satisfaisant, les Suédois ont en effet rendu les armes en fin de rencontre (33-30), plombés par un précieux Daniel Narcisse. "On avait perdu mais je pense qu’on a montré de belles choses. Il faut garder ce match en mémoire", estime le Toulousain. De là à parler de revanche ? "Non, ça ne l’est pas vraiment, balaye son coéquipier. Ca le serait si on jouait ce match à domicile, devant notre public. Et puis le match n’est pas directement éliminatoire."

Sur cet Euro, une forme ascendante

Logiquement placée parmi les favoris en début de compétition, la Suède s’est pris les pieds dans le tapis d’entrée, en chutant face à l’Islande (24-26). "Ce match, on l’a trop joué dans la tête. On n'y a pas mis assez de coeur. On a voulu sortir un match très scolaire et on a oublié l’essentiel", estime Jesper Nielsen. Au final, les Suédois vont relever la tête face à la Serbie (30-25), avant de mettre KO la Croatie, le pays hôte de la compétition. "On ne pensait pas s’imposer aussi facilement, reconnaît le pivot du PSG. Maintenant on a repris beaucoup de confiance, et il se trouve qu’avec les autres résultats (l’élimination de l’Islande, ndlr), on arrive sur ce tour principal avec 4 points. Tant mieux pour nous."

Avec quatre points au compteur, comme la France, la Suède part donc avec une petite longueur d’avance sur la Norvège et la Croatie dans la course aux demi-finales. Et l’enjeu de ce France-Suède n’en est que plus grand: le vainqueur ferait un grand pas vers les demi-finales. "Face à la Croatie, on a vraiment fait du bon boulot, estime Nielsen. Maintenant la France est le favori de cette rencontre. J’ai regardé leur premier match face à la Norvège, c’était un match très plaisant. J’ai surtout pu voir que la France était toujours aussi dangereuse et solide."

Un championnat tourné vers la jeunesse

Désormais pensionnaires de Lidl Starligue, Fredric Pettersson et Jesper Nielsen portent un regard détaché sur le championnat de Suède. "C’est un championnat assez jeune, avec beaucoup d’étudiants, décrypte le Toulousain. Certaines équipes sont pros, mais pas toutes." Son partenaire en sélection confirme. "Je pense que 50% des joueurs ont un travail à côté. Moi-même, lors de mes cinq premières années de handball, je devais travailler à côté. J’ai pu faire toutes sortes de jobs !" Un bon championnat pour démarrer sa carrière, mais les joueurs migrent assez rapidement pour prendre une nouvelle dimension. "A un moment, le niveau n’est pas suffisant et il faut partir en Allemagne ou en France pour passer un pallier", glisse Pettersson. 

Crédit: Marie Campion

En France depuis l’été 2016, les deux Scandinaves ont su trouver leurs marques en Lidl Starligue. "Déjà je n’ai plus besoin de travailler à côté, sourit Nielsen. Et puis la vie à Paris, c’est vraiment bien." D’un point de vue handball, là aussi, les deux coéquipiers sont comblés. "Ici, tu joues chaque semaine face aux meilleurs joueurs du monde. Tu te dois d’être toujours au top sinon tu es fini, conclut Fredric Pettersson. Pour ma part, j’avais toujours entendu de bons échos sur la France et je ne regrette pas mon choix. J’ai beaucoup progressé, notamment en attaque. Avant je faisais surtout défendre, maintenant je peux aussi attaquer et tout ça c’est du bonus pour mon équipe nationale."

Benoît Conta, à Zagreb (Croatie)