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A la découverte de... Julien Rebichon

LNH - Publié le 17 novembre 2015 à 11h18
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Chaque semaine, la LNH vous invite à aller à la rencontre de l’un de ses acteurs les plus en forme du moment. Ce mardi, place à Julien Rebichon, l’ailier gauche de Nîmes.

"Je pense que je suis casse-couille pour mes adversaires." A l’heure de se pencher sur son statut en Division 1, Julien Rebichon n’évite pas le sujet. Du haut de son mètre 79, le Nîmois a bien conscience d’être un poison. "Je ne suis pas une star, je ne suis pas un serial-buteur non plus, note l’ailier gauche, âgé de 27 ans. Je pense que je suis un joueur atypique, notamment par ma capacité à traverser a défense sur les engagements rapides." Il y a aussi cette faculté à défendre avec force et abnégation, quelque-soit le nom ou le gabarit de son adversaire. "Il a cette capacité à avoir une super activité défensive par rapport à son gabarit, confirme son coach, Franck Maurice. C’est quelque-chose qui est vraiment l’expression du don de soi."

Un état d’esprit et une volonté que le jeune Julien s’est forgé du côté de Clermont l’Hérault, où il démarre sa carrière dès l’âge de 4 ans et demi, dans les pas de son père. "Mon père a toujours fait du hand. J’y suis allé un peu automatiquement. Je suis né avec un ballon dans la main, raconte-t-il. J’ai essayé d’autres sports, mais c’est au hand que je suis resté."  Fidèle au même club jusqu’à ses 17 ans, il migre à Nîmes dans la foulée, où il intègre le Pôle Espoirs, puis le centre de formation de l’Usam, avant de passer pro, en 2010. De quoi faire de lui l’un des symboles des valeurs que veut transmettre la « Green Team ».

"Il est tout le temps à 200%, au service de ses potes"

"Déjà, il faut dire que c’est un joueur qui est très agréable à entraîner. C’est quelqu’un qui amène beaucoup de sourires, beaucoup de dynamisme, ce qui est très important dans la vie d’un groupe, remarque son entraîneur. Mais il ne faut pas le réduire à sa capacité à mettre l’ambiance, ce n’est pas qu’un GO." Indissociable de ses « Birk » (claquettes Birkenstock, ndlr), qu'il porte été comme hiver, « Rebich’ » est en effet l’un des leaders défensifs de l’équipe, par sa capacité à perturber n’importe quel joueur qui se présenterait devant lui. "J’ai presque envie de dire, plus c’est grand, plus c’est facile pour moi, souligne-t-il. Le grand puissant, il peut me sauter dessus et jamais je ne pourrais le contrer. Alors je joue avec mes qualités, j’essaie de le faire se déplacer par exemple."

Une culture inculquée depuis la plus tendre enfance, du côté de Clermont-Salagou. "J’aime vraiment beaucoup défendre. Je prends vraiment beaucoup de plaisir. Il y a des jeunes qui disent qu’ils ne savent pas défendre. Mais pour moi c’est une question de culture. Et je pense qu’à Clermont, c’était la même culture qu’à Nîmes, note-t-il. Au final, moi je n’aime pas perdre. J’aime bien mettre des coups. Mais j’aime bien en prendre aussi." Des qualités forcément appréciées de son coach. "C’est sa façon à lui d’appréhender le sport collectif. Il est tout le temps à 200% au service de ses potes, décrit celui qui a décidé de lui confier le rôle de vice-capitaine, derrière Florent Ferreiro, actuellement blessé. Ce n’est pas un chef de meute qui va aboyer, mais c’est un leader par l’exemple."

Un rôle qui a en revanche étonné Julien Rebichon. "Je n’ai jamais eu cette ambition. Je n’ai d’ailleurs jamais été capitaine dans les équipes de jeune. Ce n’est pas spécialement un truc dont j’avais envie. Mais je l’ai accepté car c’est quelque-chose de symbolique. Mais je reste le même, explique celui qui a même prolongé son contrat avec l’Usam jusqu’en 2020. Tout se passe bien ici, j’ai la confiance des gens, j’ai ma femme qui travaille à Nîmes, un enfant… Je ne vois pas pourquoi je changerai de club. Je me vois bien terminer ma carrière ici." Franck Maurice, qui a lui aussi prolongé de trois ans, ne serait pas contre. "Si j'étais commercial, je dirais que c’est l’un de nos produits phares, conclut le technicien. Il mange Usam, il transpire Usam. ll est vert dans sa couleur, mais aussi dans sa jeunesse, dans le dynamisme qu’il apporte au groupe."

Benoît Conta