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Bojinovic: "Pas beaucoup de gardiens contre qui je suis en déficit"

LNH - Publié le 11 mai 2016 à 09h39
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Désormais en tête du classement des meilleurs buteurs de l’histoire de la LNH devant Anouar Ayed, Guillaume Saurina et Raphaël Caucheteux, Mladen Bojinovic revient pour nous sur son rapport au « but ».

Mladen, êtes-vous heureux d’avoir pris les commandes du classement des meilleurs buteurs de l’histoire de la LNH ?
Ca fait vraiment plaisir. Et puis je suis content d’avoir pris cette première place en premier. Je suis le premier à avoir dépassé Anouar Ayed. (rires) C’était important pour moi.

Avez-vous, dès votre jeunesse, été intéressé par le fait de marquer des buts ?
Oui. Le but m’a toujours attiré, même quand je jouais au foot. Mais c’est moins le cas maintenant. Depuis 5-6 ans, je suis plus intéressé par faire jouer mes partenaires, avec une belle passe pour mon pivot ou mon ailier. Même si de temps en temps, j’aime bien me régaler moi-même en marquant mon but (rires).

Vous souvenez-vous de votre premier but chez les professionnels ?
Oui, c’était à Banja Luka. C’était un match de championnat. Je suis rentré dans les cinq dernières minutes. J’avais 16 ou 17 ans. J’ai d’abord raté un penalty. Ensuite je marque un but de douze mètres (rires). Je ne savais pas quoi faire avec le ballon, j’étais stressé. J’ai regardé mes deux arrières, ils était pris… Du coup j’ai fermé les yeux, j’ai tiré et j’ai marqué le but (rires). C’était un super moment pour moi.

Quel serait le but le plus important de votre carrière ?
C’est difficile ! Je pense qu’il y en a plusieurs. S’il faut en sortir un, je dirais que c’était en quart de finale du Mondial en France, en 2001. C’était à l’époque avec la Yougoslavie, et j’ai marqué le but de la victoire, face à l’Espagne. On s’est qualifiés pour les demi-finales (perdue face à la Suède, avant de décrocher la médaille de bronze, face à l’Egypte, ndlr). Après il y a eu aussi beaucoup de buts avec Montpellier, mais c’est difficile d’en ressortir un.

"Je n'ai jamais vraiment sauté..."

Quel serait le plus beau but que vous ayez inscrit ?
Oula ! C’est difficile ! Quand on est à 1205 buts, sans oublier ceux que j’ai inscrit en 2002/2003 et 2003/2004 avec Montpellier qui ne sont pas comptés… Ca fait beaucoup, donc c’est vraiment difficile à dire !

Quel est le tir que vous maîtrisez le mieux ?
Le tir sur le premier pas. Quand je suis demi-centre, je peux prendre de vitesse le défenseur qui ne  peut pas réagir.

Et celui que vous maîtrisez le moins ?
Comme je n’ai jamais vraiment sauté, je vais dire un tir avec une longue suspension. Je ne peux pas attendre en l’air (sourire).

"J'aime bien jouer avec le gardien"

Quel est le gardien qui vous a le mieux réussi durant votre carrière ?
Il y a beaucoup de gardiens contre qui je ne suis pas en déficit je pense (rires). J’ai joué face à tous les meilleurs gardiens au monde, mais si je devais en ressortir un qui m’a posé le plus de problèmes quand j’étais jeune en Espagne, je dirais Thomas Svensson. Avec la défense de Barcelone, c’était un gardien qui me posait des problèmes oui… Pour le reste, je pense ne pas être en déficit avec un autre gardien. Parfois j’ai mis 7-8 buts, parfois ils me faisaient les arrêts, mais si on regarde, je pense que c’est à peu près 50/50.

Un mot sur Thierry Omeyer, que vous croisez depuis de longues années ?
C’est un gardien qui est très fort. Je regarde beaucoup ce qu’il fait, comme lui regarde beaucoup ce que je fais. C’est vraiment intéressant de jouer avec et contre lui. Avec lui on peut vraiment dire qu’il y a le jeu du « tu sais que je sais que tu sais que je sais… » (rires). On avait une bonne relation à Montpellier, après on a joué lors des Montpellier-Kiel… C’est le gardien qui a la plus grosse mémoire pour embêter tous les tireurs ! Il est à fond ! Il prépare chaque match, chaque joueur. Il a déjà réussi à me battre, mais moi aussi je lui ai marqué beaucoup de buts (rires).

Pour finir, un mot sur l’exercice du penalty, dont vous êtes le deuxième meilleur spécialiste de l’histoire de la LNH, derrière Matthieu Drouhin (478 contre 492 à l’actuel joueur de Saran, ndlr) ?
Tout le monde pense que c’est facile, mais c’est un exercice compliqué. Au début de ma carrière, je ne les tirais pas, mais je m’y suis mis quand je suis arrivé en Espagne. C’est quelque-chose qui me va bien. J’aime bien jouer avec le gardien. Et puis on est à une époque où il y a beaucoup de vidéo, et chaque gardien décortique tout ça. Donc il faut aussi que nous, les tireurs, on prépare nos tirs. C’est un vrai boulot.

Benoît Conta