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« Bienvenue chez nous ! »

LNH - Publié le 10 janvier 2017 à 12h09
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C'est l'histoire d'un autre temps. Un temps où le Championnat comptait sur les doigts de sa main les vedettes internationales...

Je vous parle d’un temps où Didier Dinart et Guillaume Gille laissaient glisser leurs baskets sur les parquets de l’Hexagone au cœur d’une rivalité Montpellier-Chambéry qui allait marquer les années 2000. Cette saison-là, 2000-2001, Gino le Savoyard plantait ses crocs dans les flancs pourtant fermes du taureau guadeloupéen de Montpellier pour la seule corrida victorieuse du novice chambérien. Didier Dinart et Guillaume Gille étaient encore inséparables au moment de lancer le seizième Championnat du Monde sur les belles terres de France, moteurs actifs d’un rallye mouvementé qui devait les mener au titre suprême. Imaginaient-ils alors ces as du volant que, seize ans plus tard, ils seraient amenés à remettre leur bolide sur la grille de départ dans le rôle de directeurs de course ?

© Fabrice Rumillat

Je vous parle d’un temps où le Championnat de France, sous l’égide de la Fédération, coulait des jours tranquilles sous le joug montpelliérain. L’idée de créer une Ligue était en gestation, à l’esprit, déjà, de René Richard et Nicolas Bernard, dirigeants influents dans leur club respectif d’Ivry et de Dunkerque sollicitant Daniel Costantini, jeune retraité des parquets après le titre de 2001, afin de consolider le projet. Trois ans plus tard, le 21 mai 2004, la LNH verra le jour, nourrisson tâtonnant hébergé gracieusement dans une crèche mise à disposition par le Maire de Pontault-Combault, véritable fondu de Handball.

« ... l’immensité du terrain parcouru quand on constate que 207 des 392 joueurs de la Lidl Starligue sont des Internationaux. »

Je vous parle d’un temps où le Championnat comptait sur les doigts de sa petite main les vedettes internationales. Pas d’Allemands, pas d’Espagnols, acteurs majeurs de l’activité vraiment pas pressés de quitter la Bundesliga et l’Asobal, El Dorado si convoités.

Oui, je vous parle d’un temps où on ne se bousculait pas pour venir chez nous, où il n’était pas envisageable de croire que des Rivera, Entrerrios, Gurbindo, Klein ou encore Gensheimer sautent le pas et osent combattre les idées reçues. Comment ne pas mesurer l’immensité du terrain parcouru quand on constate que 207 des 392 joueurs de la Lidl Starligue sont des Internationaux ? Comment négliger les effets d’une mondialisation animée par les 43 nationalités différentes représentées dans notre Championnat ? Et, surtout, pourquoi faudrait-il oublier ce phénomène de société, l’intégration, si parfaitement réussie en Lidl Starligue. Nos étrangers se sont fondus dans notre culture, identifiés et ancrés fortement dans nos clubs.

© Fabrice Rumillat

Je vous parle encore d’un temps où l’initiative individuelle n’était pas entrée dans les mœurs, compressée par la peur du risque ou de mal faire. Le « H » et son président, Gaël Pelletier se sont extraits du carcan, ralliant les collectivités locales pour installer une salle XXL au parc des Expositions de la Beaujoire à Nantes qui offrira son chaudron aux Bleus pour un premier tour de feu. Une ouverture béante vers l’expansion quand Aix-en-Provence, Montpellier, Chartres, Dunkerque, Cesson-Rennes, Paris, avec Bercy 2, annoncent, à court et moyen terme, la création de nouvelles salles, définitivement adaptées, en termes de contenance, de fonctionnalité et de confort, au sport de haut niveau.

 

« ... la Ligue est surtout fière d’accueillir le 25e championnat du monde dans ses salles... »

Je pourrai encore vous parler du poids économique du handball passé de 20 millions d’euros en 2005 à 87 millions cette année, d’un temps qui annonce toujours la révolution et le progrès. Mais la Ligue est surtout fière d’accueillir le 25e championnat du monde dans ses salles au cœur d’un projet qui n’a cessé, tout au long de ces années, de battre au rythme de la passion et de l’engagement. Bienvenue chez nous…

Laurent Moisset

© Fabrice Rumillat