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Bernat-Salles, le mouvement perpétuel

LNH - Publié le 17 janvier 2017 à 12h29
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Derrière les lumières du Mondial comment ne pas apercevoir le travail mené par la Ligue avec ses clubs. Petit tour d’horizon…

 Il se souvient des Barjots dans les années 1990, de leur esprit déjanté « qui me ressemblait bien. » Il se souvient de cette première rencontre à Chambéry avec Philippe Gardent et Laurent Munier, membres honoraires de la glorieuse association mais, déjà, principaux agitateurs de la révolte contre le tout-puissant Montpellier et « d’une amitié immédiatement installée ». Il se souvient ne pas savoir « qu’il existait une Ligue » la veille encore d’une proposition peu commune d’Alain Poncet, président de « Chambé » mais influent au comité directeur de la LNH. Il se souvient s’être montré « désarmé mais incapable de dire non » à la proposition du dirigeant savoyard de soutenir sa candidature à la tête de la Ligue.

Sept ans plus tard, Philippe Bernat-Salles se souvient évidemment de tout et de cet improbable défi quand on est novice et qu’il faut encore s’attacher à décoller les étiquettes. La sienne, dessinée au fil d’une grande carrière dans le rugby, n’attirait forcément pas l’œil bienveillant des gardiens du temple. « Je n’avais rien prémédité mais le challenge répondait assez bien à mon caractère. Dans une vie, on peut faire cent choses. On se nourrit de nouveaux projets, de remises en cause personnelles et il faut aussi se laisser porter par le cœur et la passion. » Il lui a fallu convaincre, d’abord, combattre même les acquis d’une notoriété un peu envahissante et dérangeante dans le petit monde du Handball. « J’ai voulu découvrir, aller vers les gens simplement pour apprendre à les connaître, parce que surtout je ne peux pas vivre sans cette relation humaine. En fait je n’ai jamais été en campagne, simplement en recherche de partage et de convivialité. » Un peu chercheur d’or mais très attentif au filon qu’il devait exploiter mais toujours sans revendiquer l’image du pionnier. « Sans une équipe autour de moi, je ne suis rien », aime-t-il souvent répéter.

« ... pendant ce Mondial, comprendre que l’action de la Ligue a du poids quand 80% des joueurs de l’équipe de France évoluent en Lidl Starligue... »

Voilà pourquoi il ne s’est jamais porté sur le devant de la scène, loin, très loin des lampions médiatiques. Discret, trop peut-être parce que le bilan, après sept ans de mandat, parle pour lui. Parce que l’on va vite, pendant ce Mondial, comprendre que l’action de la Ligue a du poids quand 80% des joueurs de l’équipe de France évoluent en Lidl Starligue, quand quarante joueurs, toutes nationalités confondues, disputent notre Championnat. « C’est une fierté, bien sûr… Que nos clubs aient été capables de rapatrier nos meilleurs éléments démontrent combien leurs dirigeants et leurs équipes ont œuvré. Mais cela n’a été qu’une étape… ».

Philippe Bernat-Salles entouré des partenaires de la LNH

Philippe Bernat Salles se souvient, au jour du premier examen au siège de la Ligue, de « la feuille blanche à remplir ». Ou encore « du manque de reconnaissance de l’activité, oui de ce vide à combler ». Que de chemin parcouru quand les clubs se sont dotés des outils de communication, de marketing adaptés aux temps modernes, quand ils ont encore été capables de faire évoluer leur économie. « Ce qui saute aux yeux, affiche-t-il fièrement, c’est que nous sommes désormais compétitifs au niveau européen. Oui, sportivement et économiquement, nos clubs, après avoir trouvé leur équilibre par le biais d’une formation exemplaire, sont performants et suivent une vraie courbe de progression. »

« ... ce sont tous ces projets qui nous permettent de grandir et d’avancer. »

Que les salles affichent complet, que les droits télé aient été multipliés par quatre, que le naming du championnat ait été vendu démontre combien la Ligue a su se mettre en conformité avec son temps et l’exigence du sport professionnel. Et quand quelques nostalgiques revendicatifs déplorent le manque de structures d’accueil indignes, la Ligue annonce la création de quatre nouvelles salles dans les années à venir. « Le mouvement est perpétuel, souligne le président. Si nous disposions partout en France de salles à 5000 places, on nous ferait remarquer alors qu’elles sont trop petites. En fait, cela signifie qu’il faut toujours travailler pour améliorer. On s’y attache et ce sont tous ces projets qui nous permettent de grandir et d’avancer. »

Philippe Bernat Salles rêve seulement d’un petit moment de répit… « Quelques jours seulement après la fin du Mondial, nous organisons le Hand Star Game à l’AccorHotels Arena. Quelle fête pourrait-on imaginer si, par bonheur, l’équipe de France remportait un sixième titre. »  On pourrait presque dire que la boucle est bouclée et que la LNH a de beaux et grands jours devant elle.