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"Sur la piste, les joueurs ne veulent ne pas terminer derrière le gardien !"

LNH - Publié le 05 août 2017 à 19h46
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La préparation d’avant saison battant son plein, nous avons décidé de nous pencher un peu plus sur cette période si particulière dans la vie d’un groupe. On démarre ce samedi avec Patrice Annonay, le gardien de but de Tremblay.

"Pour moi la préparation c’est synonyme de douleur. Tu dois sortir de ta zone de confort car il faut préparer le corps au début de saison. On veut remettre la machine en route et surtout souffrir ensemble, en équipe, pour construire un mental collectivement. Mais avant cela, je m’astreins à une « prépa de la prépa ». Je ne le fais pas forcément parce que je vieillis (sourire), mais surtout pour gagner du temps. Parce que si tu ne fais rien, c’est trop brutal pour l’organisme et du coup tu peux te blesser, avoir une prépa tronquée et avoir des difficultés à revenir. Le handball va vers un professionnalisme de plus en plus poussé, le joueur a donc ce devoir, je pense, de s’entretenir pendant les vacances pour ne pas avoir de retard. 

"Un jeune ne pouvait pas terminer derrière un vieux"

Ce que j’apprécie désormais, ce sont les stages que l'on peut faire en début de prépa, durant lesquel on pratique des activités comme le canoë ou le paddle. Ca permet de souder un groupe, et c’est le genre de choses que j’apprécie en tant que capitaine. Une préparation c’est souffrir ensemble pour ne pas être surpris par la réaction de l’autre quand il y aura des moments difficiles durant la saison. Dans la douleur, on apprend de soi, mais aussi de l’autre. Pour ce qui est des activités « annexes », ça amène aussi petit à petit l’organisme à des efforts plus brusques. On  allie le physique et la muscu à des activités plus ludiques et tout cela créé une forme de solidarité. Cela permet également de ne pas rentrer brutalement dans le hand et de créer une cohésion, car du hand on va en bouffer toute la saison. C’est un peu mi-vacances, mi-prépa (sourire). 

Tout ça n’existait pas vraiment il y a 4-5 ans. Pour ma part, c’est ma… 20e prépa. Pour la première, je me souviens surtout que j’étais avec des vieux briscards et que mon seul souci était de savoir comment j’allais tenir jusqu’au bout (rires). On bouffait beaucoup de piste à l’époque, gardien ou pas. Il y avait à l'époque une comparaison jeune/vieux. Un jeune ne pouvait pas arriver derrière un vieux (sourire). J’ai bien conscience qu’il y a toujours cette image du gardien qui traîne un peu la patte. Les joueurs ne veulent ne pas terminer derrière le gardien. Mais j’ai croisé beaucoup de gardiens, et je peux dire ce n’est plus le cas, car on a désormais besoin d’être athlétique et explosif. On ne court pas comme des ailiers mais il faut avoir une bonne VMA. Je vais prendre le cas de Thierry Omeyer, il était dans le groupe moyen plus par exemple.

"On arrive sur des choses plus précises"

Au début de carrière, j’ai connu des préparations difficiles. On faisait des 10 fois 1000, des 6 fois 800 et le lendemain des 4 fois 400… On se demandait si on était venus jouer au hand (sourire). Aujourd’hui, on travaille de manière plus précise. Le poste a beaucoup évolué avec le le jeu rapide. Avant on était souvent dernier défenseur, aujourd’hui, on est plus premier attaquant. Ca amène une double explosité et une vision globale à avoir tout de suite après le tir adverse. Aujourd’hui à Tremblay, c’est ce qu’on met en place. On ne travaille pas comme des joueurs, même s’il faut de la piste, qu’on n’aime pas beaucoup. On travaille la caisse, mais on va rapidement vers de l’explosivité et du cardio dans les buts, des choses proches de ce qu’on peut faire physiologiquement dans un match. 

Pour en revenir à notre préparation actuelle, nous sommes dans un tronçon plutôt corsé, avec deux entraînements par jour: un peu de hand, deux séances de piste et deux séances de muscu par semaine. Il faut se concentrer sur ces deux semaines pour s’affuter, trouver les automatismes, mettre en place notre socle de travail. Ensuite, plus la prépa s’affine vers le handball, plus il y a hâte de disputer les matches amicaux pour se montrer face à l’adversité. Pour le moment, on a pas spécialement envie de jouer car on n’est pas prêts, on a des courbatures partout (sourire). Mais une fois qu'on sent qu’on joue bien au handball, on a vite envie de voir ce qu’on vaut. A partir de la dernière semaine du mois d’août, ça commence à être long car on regarde les prépas des autres aussi, on se demande où on en est. Ca met une sorte d’attente, de pression. Surtout nous, on remonte en Lidl Starligue, et on veut savoir où l'on peut se situer..."

Be. C.