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Serein comme Luc Abalo

LNH - Publié le 19 janvier 2018 à 17h04
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Alors qu’il dispute son septième Euro en Croatie, Luc Abalo aborde la rencontre France-Suède, première rencontre de ce tour principal, avec envie. L’occasion pour lui de livrer quelques secrets de sa longévité.

"Ici, quand on se lève le ciel est tout gris. Ça me fait penser à Paris." Luc Abalo n’est pas trop dépaysé. Depuis mercredi, et l’arrivée de l’équipe de France à Zagreb, les Bleus ont investi les 16e et 17e étage d’un grand hôtel de la capitale croate, un hôtel partagé avec la Biélorussie, la Norvège, la Serbie et la Suède (pays organisateur, la Croatie a un hôtel dédié, ndlr). Alors que le lobby a des allures de hall de gare où joueurs, journalistes et autres acteurs du handball européen s’entrecroisent, l’ailier droit des Bleus trimballe lui son sourire. "Le moral est là, on a un super groupe et on rigole bien", confirme "Lucho". 

Au coeur d’une pause de trois jours avant d’affronter la Suède, l’enfant d’Ivry est partagé entre l’idée de recharger les batteries et celle d’en découdre. "Le danger là, c’est qu’on se met à faire des calculs alors que le plus important, c’est de gagner nos matches. Il y a cette sorte d’impatience parce que nous, notre truc, c’est de jouer au handball, pas de regarder les autres jouer", glisse-t-il. France-Suède, justement. Inutile de trop évoquer le volet sportif, Luc Abalo se fait alors insaisissable, comme sur un terrain. "C’est un match qu’il ne faut pas perdre, face à une belle équipe", souffle-t-il sans creuser plus que cela. Il faut attendre une question sur sa longue cohabitation avec Michaël Guigou, son historique partenaire de chambre, pour éclairer son visage. 

"Le secret de la réussite, on l'a trouvé inconsciemment"

"Je suis plus à l'aise pour répondre à ce genre de questions, lance-t-il dans un sourire. En premier lieu, c’est vrai que si Mica n’était pas là, ça ne serait pas pareil car avec lui, j’ai un ami à qui me confier quand ça va ou ça ne va pas. Mais en fait, là, on a plein de nouveaux joueurs avec qui je m’entends bien. Il y a beaucoup de respect contrairement à ce que je peux entendre au sein d’autres équipes. Je m’en rends comte que dans notre éducation, dans le sport français on est capable de se remettre en question, on respecte le coéquipier, on est moins focus sur notre petite personne, on s’attarde moins sur nos problèmes. Totu ça nous aide à avancer."

A l’aise sur le sujet, Luc Abalo, 225 sélections au compteur, ne se fait pas prier pour enchaîner. "Le secret de la réussite, on l’a trouvé inconsciemment. C’est simplement le respect du coéquipier, du projet de l’équipe, abonde le gaucher. Je vais prendre un exemple. Si tu es sur un match, que tu rates un truc et que tu voies que ton coéquipier est énervé ou déçu par ton action, et bien tu ne vas pas te sentir à ta place. Ce qui nous aide c’est que lorsque l’un de nous n’est pas bien, on est là pour le relever. Il faut que ça reste, quelque soit le statut. Même Niko (Karabatic, ndlr), qui est la grande star, et bien il est là pour ses coéquipiers. Il ne crie jamais sur quelqu’un et ne cherche pas à montrer que c’est lui la star, lui le meilleur joueur du monde." Pour finir, on se tourne vers ses performances individuelles, et ce début de saison entaché par une blessure. 

Sans se départir de son sourire, l’ailier droit remet les choses en place. "C’est vrai que je reçois des messages, je croise des gens qui me disent: « On est contents de te revoir à ce niveau ». Mais j’ai été absent six semaines et quand je suis revenu j’ai joué mon premier match à Nantes après seulement trois entraînements. Et avant ma blessure, je faisais un très bon début de saison. Donc c’est cool qu’on m’encourage mais je n’ai pas l’impression de faire un début de saison raté, évacue-t-il. Au final, ces six semaines ça m’a fait des petits vacances, ce n’est presque pas plus mal." Six semaines de pause qui lui permettent de réaliser un début d'Euro convaincant... et de mieux profiter de la grisaille de Zagreb. 

Benoît Conta, à Zagreb (Croatie)