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Porte: "L'Espagne, on ne la joue pas sur un tableau noir"

LNH - Publié le 26 janvier 2018 à 20h22
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C'est un Valentin Porte particulièrement remonté qui s'est présenté devant la presse, vendredi soir, après la défaite de l'équipe de France face à l'Espagne, en demi-finale de l'Euro (23-27).

Valentin, on imagine ta déception…
Ce n’est pas de la déception non. La déception tu l’as quand tu as tout donné et que tu t’écroules face à une équipe plus forte à la dernière seconde. Ce soir je suis énervé et dégoûté de voir qu’en un petit quart d’heure on peut gâcher tout le travail effectué depuis le 26 décembre. Je ne comprends pas. C’est même honteux de montrer ce qu’on a montré en première période. On est menés de 6 buts et on ne marque que 9 buts. Je ne comprends pas non, et je ne sais pas si j’ai une explication. Je suis juste remonté, énervé.

On a vu une équipe de France qui s’est enferrée sur la défense espagnole…
Ce sont les limites de notre jeu. On veut adopter un beau jeu bien placé sans trop de vitesse, juste en placement. Mais ce jeu, il fallait le mettre de côté, poser un peu le cerveau et aller au charbon. Une demi-finale face à une équipe comme l’Espagne on ne la joue pas sur un tableau noir, ça se joue avec la tête et ce qu’il y a plus bas (sic). Ce soir il nous a manqué les deux. C’est pour ça que je suis énervé. 

Avez-vous fait trop de vidéo ?
Non ce que je veux dire c’est qu’on a trop cherché à réciter en faisant les bonnes combinaisons en étant tout bien, tout propre. Mais à un moment il faut mettre de côté tout ça et mettre le couteau entre les dents et y aller. Il faut mourir les armes à la main. Là on savait que le match était plié, même si on revient à 3 buts. Franchement, on n’y croit pas. On sait que ça ne va pas suffire. On ne s’est même pas donné le droit d’exister. 

"C'est honteux"

Vous n’avez donc pas cru à votre retour…
C’est toujours pareil. Quand une équipe surdomine en première période, on sait qu’ils vont un peu lever le pied en deuxième et qu’ils auront un temps faible. On va crier, on va revenir un peu mais on sait très bien que 9 fois sur 10 ça finit mal parce qu’on s’épuise. Et ce soir, ça n’a pas suffi. Mais ce qui est rageant c’est qu’on a montré sur cette période qu’on pouvait le faire, avoir le bon comportement, être un peu limite... Mais pourquoi on ne le fait pas avant ? Pourquoi on fait ce jeu de m… ? Pourquoi on ne met pas la tête quitte à ce que ça soit moche ? Au moins on va chercher la victoire. Mais là il n’y avait rien...

Maintenant il faut se remettre la tête à l’endroit pour aller chercher le bronze…
Il faudra surtout montrer autre chose pour nous, le public et les téléspectateurs. Parce que ce soir c’était honteux de montrer ça.

Cette médaille revêt-elle de l’importance à vos yeux ?
Bien sûr. C’est une médaille. Il y a sans doute une bonne moitié de l’équipe qui n’a jamais eu de médaille. Alors ça ne fait pas rêver parce que l’équipe de France ne gagne pas le bronze. Mais une médaille est une médaille. Et avec ce qu’on a montré ce soir, on a plutôt pas intérêt à ne pas se manquer et à aller la chercher celle-là... 

Benoît Conta, à Zagreb (Croatie)