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Réaction du Président de la LNH, Olivier Girault, suite à la polémique sur l’arbitrage

LNH - Publié le 23 mai 2018 à 19h31
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Suite à la polémique sur l’arbitrage à l’issue de la rencontre St-Raphaël / Montpellier...

Même si les propos de Vincent Gérard étaient - dans l’ensemble et compte tenu du contexte - assez construits et empreints, pour certains, de bon sens, je n’ai pas apprécié qu’il remette en cause l’intégrité des arbitres voire des instances. Je lui en ai fait part en même temps que ma décision de ne pas engager de poursuites disciplinaires à son encontre pour les quelques passages de son interview qui ont dû dépasser sa pensée. Cette décision de ne pas engager de poursuites a d’ailleurs été prise en concertation avec Joël Delplanque, Président de la FFHB, avec lequel je me suis entretenu. 

Ensuite, il faut relativiser les critiques sur l’arbitrage, à l’aune des dernières modifications de règles, de la professionnalisation très rapide ces dernières années des joueurs et entraineurs et donc de la hausse incroyable des niveaux de jeu, de l’engagement, donc de la pression qui pèse sur les épaules des arbitres. Les arbitres n’ont peut-être pas tous évolué aussi vite dans leur expertise que les joueurs et les entraineurs devenus, quant à eux, des professionnels surentrainés. 

Toutefois - et le syndicat des joueurs qui participe aux travaux sur l’arbitrage le sait - la LNH n’a pas attendu ces propos pour se saisir de ce dossier. Même si l’arbitrage est une compétence de la FFHB, nous travaillons de concert avec celle-ci et en particulier avec la Direction Nationale de l’Arbitrage qui a été créé la saison dernière afin d’améliorer ce qui doit l’être. 

Des propositions de la part des acteurs professionnels ont été émises par nos soins et concernent tant l’environnement de l’arbitre (les tables de marques, le rôle et les compétences des délégués en particulier), que la professionnalisation des arbitres eux-mêmes ou encore la gouvernance partagée des instances de l’arbitrage qui est une demande déjà ancienne de la part du secteur professionnel. 

La question de l’arbitrage professionnel n’est pas aussi simple qu’il n’y parait et n’est pas une question uniquement d’argent. Je rappellerais, à toutes fins utiles, que les arbitres – même s’ils ne sont pas salariés - sont rémunérés aujourd’hui, hors frais de déplacement, 700 euros par match de Lidl starligue sous forme d’honoraires. Ils ne sont certes pas professionnels mais ne sont pas bénévoles pour autant. La question de l’argent n’est pas le nœud de la question, loin de là ! 

Nous nous sommes engagés dans un chantier qui englobe la formation des arbitres, la mise en place de véritables carrières, de charge et de plan de travail adaptés, l’encadrement des arbitres de haut niveau. Ce chantier va bien au-delà des seules questions de la rémunération et du statut des arbitres. Le parallèle avec les carrières de joueurs et d’entraineurs n’est pas, sur bien des points, pertinent. Les particularités de l’arbitrage posent des défis majeurs, tant aux arbitres qu’aux instances dont font partie le syndicat des joueurs et celui des entraineurs. 

Certaines mesures entreront en vigueur dès la saison prochaine, d’autres nécessiteront un peu plus de temps pour être mises en place et encore plus pour produire leurs effets. Les mesures relatives à la professionnalisation des arbitres sont probablement celles qui mettront le plus de temps à produire des effets sensibles au plus haut niveau.

Enfin, car cette polémique a pris le pas sur la victoire de Saint Raphael, je voudrais féliciter cette équipe qui a su se remobiliser pour gagner un match important 2 jours seulement après sa finale de coupe d’Europe contre Berlin.