"Je me levais à 4h du mat' pour travailler avant l'entraînement de 11h"

LNH - Publié le 12 octobre 2017 à 16h32
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Après le Dijonnais Marc Poletti la semaine passée, c’est au tour de Morgan Youf-Pinsault, à Cherbourg depuis près de 20 ans de nous raconter son club.

Ma première licence

J'avais 14 ans, c'était en 1998. J'avais commencé le handball un peu par hasard deux ans plus tôt. Je faisais du basket et un copain m'a proposé de venir à son entraînement car il manquait un joueur. J'ai essayé et ça l'a tout de suite fait. J'ai commencé à petit niveau, puis les choses se sont enchaînées avec la sélection départementale et la section sport-études. Il a alors fallu trouver un club avec une meilleure structure et ce fut Cherbourg. On m'a proposé de jouer en -18 ans championnat de France et je n'ai pas hésité. Je ne suis plus reparti du club ensuite (sourire). 

Mon entraîneur le plus marquant

Stéphane Grout. C'est mon premier entraîneur en séniors. C'était 2000/2001, j'avais 16 ans. Il m'a intégré dans le groupe 1 en fin de saison. J'ai dû faire 7-8 matches sur le banc et même quelques matches en tribunes à l'extérieur. Je ne descendais qu'à la mi-temps pour échauffer les gardiens (sourire). C'était histoire de m'intégrer dans ce groupe qui allait grimper les échelons peu à peu. C'est lui qui est à la base du projet car à l'époque on évoluait en Nationale 3. 

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Mon premier entraînement avec les séniors

J’avais 16 ans. Je suis arrivé sans appréhension car je ne suivais pas vraiment le handball à l’époque, je ne connaissais personne. Je suis arrivé en me disant: "éclates-toi, fais toi plaisir". Pour moi c’était plus un défi que je voulais relever. Et puis il faut croire que ça s’est bien passé car j’ai continué (rires). 

Mon premier but avec les séniors

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C'était lors de la saison 2000/2001 à Epinay, il y avait un peu de public. Cela devait faire cinq matches que j'étais sur le banc sans en sortir et là j'ai joué 15 minutes. Le coach me sort et moi j'étais content d'avoir joué mes 15 minutes. Il y a un penalty en fin de match et il fallait le marquer. Là il me dit: "entre sur le terrain, c'est toi qui va aller le tirer". J'avais la grosse pression (rires). Je n'avais pas l'habitude de les tirer. Le gardien était face à un enfant donc il a essayé de m'intimider le plus possible. Il y avait en plus le monde qui braillait autour... Du coup gros soulagement quand le ballon est entré dans le but. (sourire)

Mon premier contrat pro

Il n'est pas arrivé tout de suite parce qu'on a fait quelques années en N3. Je travaillais à l'époque, comme tout le monde. J'ai même eu une période, à 18 ans, où j'étais SDF et le club m'aidait un peu. Et puis finalement on est montés en N2. Si je ne dis pas de bêtises, c'était il y a 8-9 ans, je ne sais plus très bien. La grosse difficulté quand tu restes dans le même club, c'est que les années se suivent et se ressemblent un peu (rires). Je dirais donc en 2009. Là j'avais 24-25 ans, et c'est beau car l'histoire de ma vie a fait que je n'étais pas forcément destiné à devenir pro, surtout en jouant dans un club qui jouait en N3. Mais le club m'a fait confiance, ce qui n'est pas évident à ce niveau-là. Ca m'a sorti de mon quotidien qui était de me lever à 4h du mat' pour aller bosser jusqu'à 11h, enchaîner avec un entraînement en matinée, puis un autre le soir. Là je n'ai pu me concentrer que sur le handball. 

Mon meilleur ami au club

J'en ai vu passer des joueurs (sourire). Beaucoup m'ont marqué mais je vais me baser sur la fidélité et citer Gilles Gréard que j'ai entraîné en -18 ans avant de jouer un peu avec lui en Nationale 3. Il y a aussi Mathieu Desbois avec qui j'ai joué en N2 et N3. On n'était pas forcément destinés à être potes car on n'a pas du tout le même caractère, mais au final ça a matché, je suis même témoin de son mariage. Ce sont des locaux, des mecs d'ici, forcément. 

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Le meilleur joueur passé par le club

Obrad Ivezic. C'était un animal. Même si je lui ai toujours marqué mes buts (rires). Plus sérieusement, sa manière de fonctionner était bluffante. Quand il fallait fermer la cage, c'était terminé. C'est quelqu'un de très caractériel mais sur le terrain c'était impressionnant. 

Mon meilleur souvenir

Il y a forcément toutes les montées, elles ont toutes été belles. Après il y a celle pour l'accession en Proligue, avec cette saison-là une victoire que l'on va décrocher à Caen avec 400 personnes venus nous voir. Une vraie belle fête. 

Mon pire souvenir

Ma blessure lors de la saison 2012/2013. On m'annonce une triple fracture radius-cubitus. J'attends trois mois pour revenir. Pour moi c'était OK donc je reprends l'entraînement et le lendemain le chirurgien m'annonce que je vais devoir patienter 4 mois de plus car ce n'était toujours pas consolidé. 

Mon meilleur spot

Le golf de Cherbourg car c'est mon business (rires). Je tiens le restaurant du Club House. Plus sérieusement, il y a plein de choses aux alentours à voir mais moi j'aime bien aller sur les petites plages aux alentours d'Octeville. 

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Ma plus belle anecdote

Ca va forcément être une connerie car on en a quand même fait quelques-unes. On va dire la fois où l’on a fait un tennis sur le terrain du Challenge ATP de Cherbourg alors qu’il était en train de sécher. On a fait ça de nuit après un apéro un peu arrosé, et ça a bien failli foutre en l’air le tournoi à cause de ça. (rires). 

Be. C.

Crédit: JP Barge