"La première année, je rentrais de l'entraînement en pleurant..."

LNH - Publié le 23 avril 2018 à 14h53
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Au tour de Jean-Pierre Dupoux, au club depuis neuf ans, de nous conter son histoire avec Pontault-Combault.

Ma première licence

"Je suis arrivé en France à l'âge de 11 ans (né à Rio De Janeiro en 1991, Jean-Pierre Dupoux a ensuite vécu 4 ans en Arabie Saoudite et 4 ans au Maroc, dans les valises de son paternel, géophysicien de profession, ndlr), et j'ai commencé le handball à 12 ans, à Bondoufle. C'était vraiment pour m'amuser avec ma bande de potes. Un jour, alors que j'étais surclassé en séniors, Alexis Cocheteux m'a proposé d'aller faire un test à Pontault pour jouer en réserve. Je suis passé devant François Allard et Pierre Gatelet et ils m'ont pris alors que j'avais 18 ans, tout comme mon frère jumeau, André. Mais moi j'étais un peu réticent et je ne suis pas allé à la prépa'. C'est au final mon père qui m'a convaincu d'essayer. J'y suis allé en fin de prépa et le premier mot du coach aura été: "Tu t'es c... dessus ou quoi ?" (rires)."

Mon premier entraînement avec les pros

"Ce n'était pas prévu. L'équipe première s'entraînait juste avant la réserve et j'étais en avance car j'habitais loin à l'époque. J'étais en tenue et il manquait un joueur à Brahim Ighirri. J'ai fait les 20 dernières minutes avec eux. J'étais en stress total ! (rires) Pour moi le handball c'était juste pour m'amuser et je me suis retrouvé du jour au lendemain avec des pros. En plus l'équipe était 3e du championnat avec de gros caractères comme Milan Manojlovic, Petr Hejtmanek ou William Holder. Il fallait se donner sinon tu te faisais engueuler. Bon après c'était 20 minutes donc ça s'est bien passé. (sourire)"

Mon premier contrat pro

"C'était en 2010. J'avais signé avec Thomas Santiago et Mathis Geisen. On était les trois de la réserve qui avions signé notre premier contrat pro. Je n'y croyais pas vraiment car je venais un peu de nulle part. Je ne m'étais jamais dit que je pouvais devenir pro aussi vite. Par contre, la première année a vraiment été difficile. J'avais énormément de pression. On avait de gros caractères dans l'équipe et beaucoup d'attentes sur nos épaules. Déjà je n'ai pas raté la prépa' cette fois-ci, et je n'avais pas intérêt à le faire... Après, on se faisait embrouiller souvent parce que bien sûr, à l'époque, je n'avais pas le niveau. Parfois, je rentrais de l'entraînement et je pleurais tout seul dans ma voiture. (sourire) Ca a été dur mentalement mais ça m'a aussi forgé pour la suite."

Mon meilleur ami au club

"Il n'est plus au club puisque c'est Alexi Jallamion (actuellement à Saran, ndlr). On était toujours ensemble, et notamment en chambre sur les déplacements. Bon ce n'est pas quelque-chose qui lui plaisait vraiment puisque je ronfle et qu'il déteste ça. Il est un petit peu fragile là-dessus. (rires) On s'entend toujours super bien et on se parle encore beaucoup. Actuellement, je dirais que c'est Bakary Diallo avec qui je m'entends bien et avec qui je partage beaucoup."

Mon coach le plus marquant

"Je dirais Pierre Gatelet à l'époque où j'étais en réserve. C'est vraiment lui qui m'a tout appris et c'est grâce à lui si je suis devenu pro. Il me prenait en séance à la fin des entraînements pour me faire travailler en plus, que ce soit sur le shoot ou du travail physique. A l'époque, pour William Holder, il fallait gagner sa place en défense. Et Pierre avait poussé le truc pour que je sois utilisé en défense à l'entraînement. Ce jour-là, il m'a prévenu que j'allais être utilisé en défense et que je ne devais pas passer à côté."

Le meilleur joueur passé par le club

"Je dirais Oleg Sapronov. Il était vraiment imposant dans le but. La première année, je ne marquais pas un but sur lui. C'est lui qui me disait comment je devais faire pour marquer. (sourire) Il m'a fait changer ma manière de tirer. Il m'a vraiment impressionné avec sa prestance et son gabarit."

Mon meilleur souvenir

"La deuxième place décrochée la saison passée. Après neuf ans passés au club, j'ai joué beaucoup d'années le bas de tableau. Alors finir deuxième et jouer les playoffs pour la première fois, c'était vraiment bien. J'espère que ça sera encore mieux cette saison et qu'on va monter maintenant. (rires)"

Mon pire souvenir

"L'année où l'on a fait les play-downs (2014/2015, ndlr). C'était vraiment une année galère avec une grosse série de défaites. C'était une saison difficile, durant laquelle tu venais à l'entraînement à reculons car tu savais qu'il y avait une mauvaise ambiance avec des défaites tous les week-end. On a fini par des play-downs dans un petit gymnase à Villemomble. Vraiment une sale saison." 

Mon meilleur spot

"Sur Pontault, je ne sais pas car mon meilleur spot c'est mon canapé. (rires) C'est vraiment là où je suis bien, tranquille, repos. J'aime bien regarder des petites conneries à la TV. Je suis un petit flemmard en fait. (rires)"

Be. C.

Crédit photo: Daniel David/Pontault-Combault Handball