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Caucheteux, l'éloge de la patience

LNH - Publié le 12 janvier 2018 à 13h05
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A 32 ans, Raphaël Caucheteux ne l’attendait plus. Meilleur buteur de l’histoire de l’histoire de la Lidl Starligue, l’ailier gauche sera pourtant bien au rendez-vous de l’Euro, dès vendredi, sous le maillot de l’équipe de France.

Difficile de le rater. Voilà désormais plus de deux semaines que Raphaël Caucheteux trimballe son sourire de Capbreton à Porec, en passant par l’AccorHotels Arena. "Ma famille m’a dit qu’ils ne m’avaient jamais vu autant sourire", confirme le principal intéressé. La raison d’un tel bonheur ? Les joies d’un premier appel en équipe de France, celui qu’il n’attendait plus vraiment, à l’âge de 32 ans. "Ça doit faire dix ans que j'espérais", sourit le joueur de Saint-Raphaël, dont le profil n’avait jamais réussi à convaincre Claude Onesta. Meilleur buteur de l’histoire de la Lidl Starligue, le joueur formé à Montpellier a pourtant rapidement empilé les buts suite son passage à Saint-Raphaël, en 2007. 

Ailier gauche au morphotype atypique - 2,02m sous la toise -, celui qui a démarré sa carrière au poste de pivot avant de glisser à l’aile sur les conseils de Patrice Canayer a vu Samuel Honrubia, Arnaud Bingo ou Sébastien Ostertag lui passer devant dans la hiérarchie mise en place par Claude Onesta. "Ca n'était pas facile à vivre pour lui, on le voyait bien", souffle son coéquipier, Adrien Dipanda. Le joueur, lui, encaisse sans broncher. Sélectionné pour les Jeux Méditerranéen en 2009, il reste ensuite sans nouvelle du patron des Bleus. "J’ai eu parfois envie de me répendre dans les médias, c’est vrai,  reconnaît « Rafi ». Ce que je voulais, c’était avoir une discussion avec Claude, mais je n’ai jamais eu d’explications…"

Une tournée en Guadeloupe salvatrice ?

Un silence qui s’est toutefois rompu il y a quelques jours. "Nous avons eu une discussion mais ça restera entre nous", évacue-t-il. Avec Didier Dinart, le dialogue aura mis moins de temps à se faire. Les deux hommes se sont notamment côtoyés lors de la tournée en Guadeloupe organisée en juin dernier par le sélectionneur. "Ca a sans doute joué car il ne me connaissait pas dans la vie de tous les jours. Il a pu voir que je suis sociable, que j’adore rigoler. Peut-être que l’on ne me connaissait pas sous cet aspect là", glisse l’ailier. "Il m’a surtout payé un planteur, plaisante Dinart. Plus sérieusement, j’ai vu quelqu’un de volontaire, respectueux et déterminé. Si j’avais vu le contraire, ça aurait été problématique. Maintenant il ne faut pas non plus croire que j’invite les gens pour tendre des pièges."

Convaincu par les qualités humaines de Raphaël Caucheteux, Didier Dinart n’a pas été déçu par l’intégration de l’ailier gauche. "On n’est pas surpris par son comportement en dehors du terrain, analyse Michaël Guigou, son ancien coéquipier à Montpellier. Raf on le connaît, on sait que c’est quelqu’un d’entier et de super sympa. Maintenant, on sait surtout qu’on peut compter sur lui sur le terrain." Une donnée forcément indispensable aux yeux de son sélectionneur. "A partir du moment où l’on se laisse la possibilité d’extraire Kentin Mahé vers un poste de demi-centre, il nous fallait un 3e ailier gauche. On savait que dans ce cadre, Raphaël avait la maturité pour occuper ce poste et fournir de belles prestations."

Pour sa première sélection, le Varois n’a d’ailleurs pas déçu, avec 6 penaltys inscrits. "J’avais une petite boule au ventre avant de démarrer mais j’ai désormais l’expérience pour gérer ce genre de moments, sourit l’ailier gauche. Maintenant je ne voulais pas vraiment me contenter de ces premières sélections, j’espérais faire l’Euro dans la foulée." C’est désormais le cas. "A moi de tout faire pour apporter le petit plus qui manquera à l’équipe", souffle celui qui compte bien profiter de chaque moment vécu au sein du groupe. "Comme moi, il a bien conscience que l’équipe de France, ça peut-être une seule fois, conclut Adrien Dipanda. Tu  sais quand ça commence, mais tu ne sais pas quand ça va s’arrêter..."  

Benoît Conta

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