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"Pour l'Autriche, être là est déjà une belle victoire"

LNH - Publié le 13 janvier 2018 à 18h39
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Joueur de Massy après des passages à Istres puis Aix, Thomas Bauer est également le capitaine de l’équipe d’Autriche, qui affronte la France, ce dimanche à l’Euro, dans le cadre de la 2e journée. Le gardien de but nous fait découvrir le handball de son pays.

"Un super groupe, avec un bel état d'esprit"

« On est vraiment contents d’être là sur cet Euro. Ca démontre la progression du handball autrichien. Tout ça part de 2008, lorsque Dagur Sigurdsson a repris en main notre équipe en vue de l’Euro 2010, que nous organisions. Depuis, on progresse, et pour cet Euro, on a su se sortir d’une poule compliquée, où se trouvait également la Bosnie et la Finlande. Pour nous, c’est déjà une belle victoire.

On a une très bonne équipe, on est tous amis et on vit bien ensemble. Parfois, pour des nations c’est un peu compliqué avec les stars ou les joueurs qui se fâchent avec les coaches. Chez nous, c’est impeccable. (sourire) Ce n’est que du plaisir, aucun joueur ne refuse de venir. Il y a un bon staff, un bon kiné, un entraîneur principal aimé de tous les joueurs, un adjoint qui analyse bien, qui travaille très bien. On a très bon niveau d’entraînement et une organisation qui marche impeccable. C’est très pro.

Maintenant, notre objectif était surtout de battre la Biélorussie pour décrocher notre qualification pour le tour principal. Au final on a perdu d’un petit but (27-26, ndlr)… C’est une défaite vraiment difficile à digérer car c’est un match que l’on attendait depuis un an. Maintenant on a tout donné, notamment dans la combativité mais des petites erreurs nous coûtent la victoire. On est déçus de ne pas avoir pu offrir à notre public venu très nombreux ce succès… Maintenant on va jouer la France qui est la meilleure équipe du monde puis la Norvège. On va tout faire pour décrocher des points mais ça sera compliqué… »

"Le championnat autrichien n'a rien à voir avec la Lidl Starligue"

« Forcément, le championnat d’Autriche n’est pas le plus fort, mais il progresse. Il y a dix clubs qui participent mais il n’y a pas de club complètement pros. Chacun choisit sa stratégie. Un club peut prendre un joueur à 5000 euros par mois et des petits contrats, un autre va plutôt prendre une équipe plus équilibrée. Après il ne peut y avoir plus de trois joueurs étrangers par équipe, pour permettre aux jeunes joueurs de se développer. Une année, il y a même eu un projet financé par Red Bull de faire jouer une équipe de jeunes espoirs autrichiens dans le championnat afin de les aider à progresser. Il y a plein de petites idées comme cela, comme celle de diffuser les matches sur une Web TV afin de renforcer l’exposition.

Maintenant, ça n’a rien à voir avec la Lidl Starligue. D'ailleurs, les meilleurs joueurs autrichiens partent en France, en Allemagne ou au Danemark. En France, je trouve que le championnat est vraiment très équilibré. Hormis deux-trois équipes, c’est vraiment un plaisir de se battre à tous les matches, d’avoir des rencontres très disputées et de très bonnes qualités. Et puis tout est très pro, que ce soit les clubs, la Ligue ou les salles. Je regarde aussi tous les matches sur beIN SPORTS, c’est vraiment top ! »

"J'aime ma vie en France"

« Je suis arrivé en équipe d’Autriche en 2007 comme un petit jeune. A l’époque il y avait des joueurs d’expérience comme Viktor Szilagyi. Maintenant mon rôle a changé et je suis capitaine de cette équipe. J’ai 31 ans et mon rôle est d’aider les jeunes, de les encadrer. J’adore vraiment ce rôle. C’est un rôle que j’ai peu à peu pris de part mes différentes expériences à l’étranger. Au final, jouer en Autriche c’est très bien quand tu es étudiant. Tu te fais un peu d’argent mais ça reste un hobby. Moi ce n’est pas ma façon de penser, je voulais vraiment être pro et découvrir le monde.

J’ai eu de bonnes et de mauvais expériences mais je pense que c’est ce qui fait une carrière aussi. Pour ce qui est de la France, j’aime vraiment ma vie ici. J’ai commencé par le Sud avec Istres et Aix, et c’est vrai que déjeuner dehors jusqu’en novembre, c’est plutôt sympa. (sourire) Maintenant avec ma femme, on aime aussi la vie proche de Paris cette saison ! On est ouverts à toutes les régions pour la saison prochaine (rires). On aime vraiment la France et ce sera forcément spécial pour moi d’affronter les Bleus. Je connais un peu tout le monde et ça s’annonce vraiment cool. C’est quand même la meilleure équipe du monde donc on va essayer de profiter… »

Benoît Conta, à Porec (Croatie)

Crédit photos: EHF / Instagram du joueur / MEHB