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Benjamin Gallego, c'est Iron Man !

LNH - Publié le 15 juin 2020 à 14h41
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Suite à un pari avec des amis, Benjamin Gallego s’est lancé le pari fou de boucler un Ironman sans aucune préparation. Mission accomplie il y a dix jours, en près de 16 heures.

Le rendez-vous est pris pour le 14 juillet prochain. "Le tatoueur était bondé, mais on a trouvé un créneau", sourit Benjamin Gallego. Et le Nîmois a toutes les raisons d’avoir le sourire. Ses potes Florian, Thomas et Joffré vont se faire tatouer la fesse en son honneur, avec la mention « Iron-nigo ». Pour comprendre les raisons de cette curieuse et mystérieuse initiative, il faut remonter au début du mois de juin. Nous sommes sur les bords du Lac du Salagou, et le couteau suisse de l’Usam enchaîne les parties de pétanque avec les copains. "Et puis un pote à moi que je n’avais pas vu depuis longtemps commence à parler de sa préparation pour un half-Ironman, raconte le natif de Clermont l’Hérault. On a commencé à se brancher là-dessus et moi j’ai lancé que j’étais capable de faire un Ironman sans aucune préparation."

Le pari est posé sur la table, et les trois potes signent le contrat moral, persuadé que les 3,8 km de natation, les 180,2 km de cyclisme et le marathon (42,195 km) final, auront raison du physique et du mental de leur collègue, et impétieux, handballeur. A eux de construire le parcours. "Je ne voulais pas qu’on m’accuse d’avoir un tracé facile, glisse Gallego, qui s’occupe lui de réunir le matériel. Je n’avais pas de vélo, pas de combinaison, rien." En moins d’une semaine, tout est réuni, et la petite troupe se donne rendez-vous le samedi 6 juin dernier, à 6h du matin, sur les bords du Lac du Salagou. "Je savais que si je commençais, j’allais finir. Je ne savais juste pas quand, souffle l’Usamiste. Ma seule vraie inquiétude, c’était la gestion du ravitaillement."

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La reconversion dans le triathlon, c'est non !

L’épreuve de natation est avalée en 1h20. "Je me sentais en forme en sortant de l’eau. J’ai pris mon temps sur le ravito, j’ai un peu discuté et je suis parti sur mon vélo." Là encore, la difficulté n’est pas physique, pour celui qui tourne autour des 25km/h de moyenne. "C’est juste super long, j’ai mis entre 7 et 8h." Reste alors le dernier tronçon, et non des moindre, pour celui qui n’avait jamais couru plus de 10 kilomètres. "Sur le marathon, j’ai vraiment galéré. C’était vraiment long. Sur la fin, je marchais 30 secondes et je trottinais 30 secondes. Il y avait aussi les potes qui m’encourageaient." Le tour de force est finalement bouclé autour de 22h, après près de 16 heures d’efforts. Le premier sentiment du forçat ? "La joie d’en avoir fini." Le deuxième ? "Il fallait vite prendre rendez-vous pour le tatouage. (rires)"

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Faute de pizzas, la petite troupe rentre finalement à la maison, avant de se retrouver pour un repas de débriefing le lendemain soir. "J’étais encore pas trop mal le dimanche, c’est le lundi que j’ai senti un état de fatigue généralisé, un gros coup de mou. J'étais moins en cannes", sourit le triathlète en herbe, qui reçoit alors bon nombres de félicitations, lui qui n’est pas forcément habitué aux lumières. "Déjà, la semaine avant de faire mon Ironman, chacun se renseignait un peu sur ce que j’allais faire. Ca a commencé à 5/6 copains, et ça s’est vite multiplié. Certains se renseignaient même en direct le samedi pendant que je courrais, explique le Nîmois. Et puis après, j’ai reçu je ne sais combien de messages. Je n’avais pas l’habitude d’en avoir autant."

Un engouement à la mesure du pari fou tenté par ce joueur hors-norme. De quoi lui donner des idées pour sa future reconversion ? "Ah non, rigole celui qui s’est déjà engagé dans une carrière arbitrale en compagnie de son inséparable binôme Julien Rebichon. L’épreuve en elle-même, c’est vraiment bien, c’est un dépassement de soi extraordinaire. Mais l’entraînement qu’il y a derrière ça… Ils n’ont pas de vie les mecs. Et puis t’es tout seul, tu coures ou tu nages tout seul. Tu ne parles pas. Ce n’est pas possible pour moi ça !" Va alors pour la poursuite de son métier de joueur de handball du côté de l’Usam. "Mais je vais avoir la pression sur la prépa physique à la reprise, maintenant", conclut-il dans un sourire. D’autres auront un tout nouveau tatouage… 

Benoît Conta