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Karl Konan: "Ne pas croire que l'on est à plaindre"

LNH - Publié le 27 mars 2020 à 17h58
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Alors que la Lidl Starligue est suspendue jusqu’au 22 avril, et que nous sommes au coeur d’une période confinement, nous prenons des nouvelles de certains de nos acteurs. Cinquième numéro en compagnie de l’Aixois Karl Konan.

"Partis le jeudi en pensant revenir le lendemain..."

« Quand le coronavirus est arrivé en Chine, dans le vestiaire, on se disait que c’était loin que c’était peu probable que ça arrive en Europe. On ne l’a pas vraiment pris au sérieux. Et puis c’est monté crescendo dans le vestiaire, et quand c’est arrivé en Italie, c’était dans toutes les conversations. On a disputé notre dernier match en Coupe de France, face à Chartres (défaite 30-32, ndlr). C’était une grosse déception, car on s’était dit que c’était un bon tirage, qu’il y avait la place. Mais on avait pas mal de blessés, et c’était compliqué collectivement à ce moment-là. Au final, on ne le savait pas encore, mais on a terminé sur une mauvaise note. Ensuite on devait jouer contre Montpellier, puis Berlin. Le match de Montpellier a été annulé rapidement, en début de semaine, puis ce fut celui de Berlin, qui voulait au départ jouer à huis-clos. Le vendredi tout a été annulé. On est partis le jeudi en pensant revenir le lendemain, et puis on a reçu un message pour nous dire de ne plus revenir… » 

"Sur les jeux vidéos, je suis bien au-dessus !"

« Je suis désormais confiné chez moi, avec ma copine. En plus du programme spécifique que notre préparateur nous a fait, je profite de la période pour faire des choses que je n’avais pas ou plus le temps de faire. Je fais pas mal de lecture, et j’ai aussi repris le piano. J’avais démarré il y a 3/4 ans mais j’avais un peu laissé ça de côté. Je ne sais pas si je vais terminer virtuose, mais c’était l’occasion de m’y remettre. (sourire) Je fais aussi un peu de yoga, et pas mal de jeux vidéos. Je joue avec quelques coéquipiers et amis, c’est un bon moyen pour nous de garder le lien. On joue à Fifa et Call of Duty, et je dois dire que je suis bien au-dessus sur le niveau. (rires) Gaby (Loesch) était vraiment pas mal, mais il a peu perdu ces derniers temps, je ne sais pas pourquoi. Après, il y a aussi Loïc Gschwind et Noah Gaudin, mais ils sont vraiment en-dessous à Fifa… (sourire) » 

Crédit: Instagram du joueur

"Il n'y a pas de dead-line..."

« Pour ce qui est de l’activité physique, c’est forcément un gros changement pour nous, on doit vivre avec une forte baisse d’intensité. On fait un peu de sport en intérieur, et je sors de temps en temps car j’ai la chance d’avoir un parc à côté. Je prends mes gants, et mon attestation, je suis sérieux ! (sourire) Mais ce n’est pas suffisant, alors on se dépense comme on peut. Il y a forcément un peu de risque de prendre du poids, mais on reste des sportifs professionnels, et on est conscients qu’il s’agit juste d’une trêve. Je me suis remis à la cuisine, pour faire des petites recettes que je ne faisais plus, mais je reste sérieux. (sourire) Le plus compliqué, au final, c’est de se maintenir en forme sans réel objectif de reprise, puisqu’on ne sait pas quand on va reprendre. Il n’y a pas de dead-line. Au final, on ne sait pas si le championnat va reprendre, s’il va passer à 16, si la Coupe d’Europe va bien se terminer, c’est un peu le flou. Mais bon, il ne faut pas non plus croire que l’on est à plaindre. Il faut penser à ceux qui risquent leur vie pour travailler, pour soigner les malades… » 

"En Côte d'Ivoire, c'est encore un peu l'insouciance"

« Enfin, j’ai forcément un oeil vers la Côte d’Ivoire, dont je suis originaire. La situation là-bas est la même qu’en France il y a deux semaines. Ca a commencé avec 5 cas, puis dix… mais c’est encore un peu l’insouciance, la négligence. Alors qu’il faut prendre les choses au sérieux. J’essaie à mon échelle de sensibiliser et mobiliser mes proches pour qu’ils respectent le confinement qui a commencé, avec les écoles qui sont fermées notamment. Les déplacements sont réduits, il y a un couvre-feu à partir de 20h. Je passe pas mal de temps au téléphone, j’appelle mes soeurs, mes cousins qui sont là-bas. Au final, c’est un un peu un mal pour un bien car ça nous rapproche un peu plus. J’ai aussi ma mère qui m’appelle 3/4 fois par jours en vidéo. Elle veut suivre mes progrès au piano de près ! (rires) » 

Be. C.