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Nemanja/Vanja, la bataille des frères Ilic

LNH - Publié le 25 février 2020 à 15h29
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En Lidl Starligue depuis désormais sept saisons, Nemanja Ilic a vu son jeune frère, Vanja, le rejoindre en France, l’été dernier. Alors qu’ils s’apprêtent à s’affronter lors de Toulouse-Chartres, ce mercredi, les deux frangins ont accepté de se confier.

Quel regard portez-vous sur la carrière de votre frère ?
Nemanja Ilic:
Je dirais qu’il a eu une carrière un peu plus compliquée que la mienne. Il a changé pas mal de clubs. Il a commencé par la Macédoine, où les choses ne sont pas faciles. La saison passée, il est allé en Espagne, à La Rioja, et je pense que c’était un bon choix pour lui car il a pu apprendre le style espagnol. Il a pu jouer la Coupe EHF et ça lui a permis d’être repéré en France. A la fin, il a réussi à venir en Lidl Starligue, qui est pour moi le meilleur championnat en Europe. A lui de réussir à s’installer. Ca a été un peu compliqué au début, mais pour l’équipe c’était aussi compliqué. Là ils sont mieux, et Vanja aussi. J’espère qu’ils vont réussir à se maintenir, même s’il ne pourront pas prendre de points à Toulouse. (rires) 
Vanja Ilic: Il a la carrière dont tout le monde peut rêver. Il joue dans un bon club depuis de nombreuses années, dont il a été capitaine. Et puis il a eu la chance de jouer pour Barcelone, qui est l’un des trois meilleurs clubs au monde. 

Vous allez jouer l’un contre l’autre, est-ce toujours spécial ?
NI:
Oui forcément, c’est toujours particulier de jouer contre son frère. Déjà on ne se voit pas souvent donc c’est une occasion de se voir. En plus aujourd’hui (mardi, ndlr) c’est son anniversaire donc on va pouvoir se fêter ça. Ce n’est pas arrivé depuis je ne sais pas combien d’années ! (sourire) Après, on verra si on se croise sur le terrain, peut-être sur une entrée en deuxième pivot ! Pour le reste, il faut savoir laisser ça de côté le temps du match. Dans l’idéal, Vanja fait un très bon match mais Chartres perd. C’est ce que je lui souhaite. (rires)
VI: C’est toujours spécial, oui. On a joué l’un contre l’autre en Espagne la saison passée, et j’espère que ça va encore arriver de nombreuses fois ici en France. Après, sur le match, nous restons des joueurs professionnels, on se bat pour nos couleurs. Après, on redevient des frères comme les autres. (sourire)

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« En équipe nationale, il y a toujours un Ilic sur le terrain ! »

Vous jouez désormais ensemble avec l’équipe nationale de Serbie, mais au même poste, comment le gérez-vous ?
NI:
Là aussi, c’est spécial, mais en même temps, quand tu ne joues pas, tu sais que c’est ton frère qui joue. Tu n’es pas forcément content de ne pas jouer, mais bon, ton frère joue à ta place donc ça va. Et puis, en équipe nationale, on est plus sur une répartition du temps de jeu « mi-temps/mi-temps », donc il y a moins de concurrence. Et puis on partage la chambre, ça nous fait un mois passé ensemble. On en profite. Quand il n’était pas en France, on ne se voyait jamais, donc c’était vraiment de bons moments ces mois de janvier.
VI: En fait c’est le top. Déjà de jouer sous le maillot de l’équipe nationale ensemble, c’est génial. Après, nous jouons au même poste donc la famille est toujours heureuse. Il y a toujours un Ilic sur le terrain ! (sourire) 

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Plus jeune, quel était votre idole ?
NI:
(il réfléchit) Je n’en avais pas vraiment. J’ai toujours regardé les meilleurs à mon poste pour essayer de récupérer des petits trucs, mais je n’avais pas d’idole en particulier.
VI: Mon frère (sourire). Et puis Michaël Guigou. C’est un joueur fantastique, dans la manière de jouer mais aussi dans la façon de se "consacrer" au handball.

Quel est votre geste préféré dans le handball ?
NI: C’est compliqué… J’aurais bien dit la roucoulette mais je n’en fait pas souvent. Ah si, il y a ma feinte sur penalty. C’est quelque-chose que j’aime bien faire et j’en fais plus souvent que les roucoulettes.
VI: Pas de geste en particulier. Juste le jeu en lui-même. Ce que j’aime, c’est être sur le terrain et jouer au handball.

Quel geste prendriez-vous à votre frère ?
NI:
Je dirais la défense.
VI: Sa « spéciale » sur 7m, avec la feinte. (sourire)

« Je suis encore le plus rapide ! »

Quel est votre meilleur souvenir dans le handball ?
NI:
Le Final4 de la Ligue des champions avec Barcelone, l’an passé. J’ai pas mal de bons souvenirs avec le Partizan Belgrade, en Ligue des champions, mais le Final4 c’est autre chose. Même si on a perdu en demi-finales, pour moi ça reste une très grande expérience.
VI: Je dirais les deux années à jouer la Ligue des champions avec le Partizan Belgrade, notre club formateur (entre 2011 et 2013, ndlr). Et puis, jouer sous le maillot de l’équipe nationale.

Quel est votre pire souvenir ?
NI:
Ah ça va être quelque-chose avec la Serbie, forcément. (sourire) Je dirais l’Euro en Croatie, ça avait été compliqué à vivre, oui. C’est toujours un peu compliqué avec la sélection...
VI: Le dernier Euro en Autriche. Ca a été compliqué à vivre, on a perdu nos trois matches avant de rentrer à la maison.

Quelle est la principale qualité de votre frère ?
NI:
C’est quelqu’un de très sociable. Il a énormément d’amis autour de lui.
VI: Je dirais que c’est quelqu’un de protecteur, calme, intelligent… et rapide ! (sourire)

Son principal défaut ?
NI:
Il supporte le Real Madrid. (rires) L’an passé, avec La Rioja, ils avaient fait match nul contre nous. On venait d’être champions, et ils avaient pris ce point contre Barcelone. Il était le plus heureux du monde je pense.
VI: Là je suis obligé de passer mon tour, ça pourrait se retourner contre moi. (rires)

Qui est le plus rapide de vous deux ?
NI: Je dirais que c’est moi, je suis le plus petit je n'ai pas le choix. Après il est plus jeune que moi (Vanja a 27 ans, Nemanja bientôt 30, ndlr) donc je ne sais pas si ça va durer. Je me laisse encore deux ans pour être devant. (rires)
VI: Je suis obligé de dire que c’est lui, c’est l’aîné. (rires) Mais c’est quelque-chose qui nous caractérise tous les deux. 

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Qui parle le mieux le français ?
NI:
Ah c’est moi. En plus j’ai désormais la double-nationalité, je suis moitié serbe, moitié français ! (sourire) 
VI: C’est lui. Mais attention, j’apprends vite ! (sourire)

Pour finir, un rêve à vivre à deux ?
NI:
Une médaille avec l’équipe de Serbie.
VI: Gagner une médaille en équipe nationale. 

Benoît Conta