A la découverte de... Julian Emonet

LNH - Publié le 10 mai 2017 à 17h54
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Formé à Dunkerque, Julian Emonet a peu à peu grandi dans l’ombre de Baptiste Butto, numéro 1 sur la poste d’ailier gauche. Alors qu’il partira l’été prochain du côté de Nantes, rencontre avec un jeune homme bien décidé à passer la vitesse supérieure.

« Julian est quelqu’un de très taquin ! » Que ses futurs partenaires nantais soient prévenus : Julian Emonet ne sera pas le dernier au petit jeu du branchage. « Julian est quelqu’un qui aime le jeu, qui aime le ballon. Et, oui, je crois que ses petits camarades peuvent dire de lui qu’il aime bien chambrer », sourit Arnaud Calbry, actuel entraîneur adjoint de Patrick Cazal, à Dunkerque. Un technicien qui connaît bien son joueur, puisque c’est lui qui est allé chercher le jeune homme du côté de Cesson-Rennes, à l’été 2010. 

Un club que l’ailier gauche fréquentait depuis assez peu de temps, le handball n’ayant fait qu’une entrée tardive dans son quotidien. « Je faisais beaucoup d’athlétisme et d’aviron, et puis des copains m’ont convaincu de faire du handball lorsque nous étions au collège. J’ai commencé à l’âge de 14 ans via l’UNSS avant de signer à Cesson », se souvient-il. Un club qu’il quittera non sans heurts à l’âge de 18 ans, pour céder aux avances d’Arnaud Calbry, alors responsable du centre de formation de l’USDK. 

"C’est un garçon que je suivais depuis un peu plus d’un an. J’avais beaucoup aimé son volume au niveau de la gamme de tirs notamment, souffle le formateur. Je le trouvais vraiment intéressant sur ce poste, avec une belle marge de progression. Et puis il nous fallait quelqu’un qui soit assez vite capable d’intégrer le groupe pro, et je le voyais dans ce profil." Malgré une offre de Cesson-Rennes, Julian Emonet décide de quitter la Bretagne, au grand désespoir de ses dirigeants. "Certains m’ont à l’époque mis plus bas que terre, ce fut assez difficile sur la fin, mais mon choix était fait. A cette époque, Dunkerque me semblait un club plus structuré, plus avancé", glisse-t-il. 

Première saison et premiers pas sous le maillot dunkerquois... (Instagram du joueur)

Un titre de champion de France au goût amer

Et la suite lui donnera raison puisque l’ailier gauche devient la doublure de Baptiste Butto dès sa deuxième saison au club, et passe pro dans la foulée, tout en suivant la formidable progression du club jusqu’au titre de champion de France décroché en 2014. Un titre au goût amer pour le jeune homme, victime d’une fracture du tibia dès le début de saison. "Je n’ai au final joué que quatre matches. Je devais suivre ma rééducation, ce fut difficile de vivre tout ça de l’extérieur", regrette celui qui a également fréquenté les équipes de France Jeunes et Juniors, dans un rôle de doublure d’Hugo Descat. 

Un rôle de numéro 2 qu’il n’a jamais vraiment quitté depuis le début de sa carrière, et qu’il devrait retrouver l’an prochain du côté de Nantes, derrière un certain Dominik Klein. "C’est un ailier qui a vécu de grandes années de handball, et ce sera forcément enrichissant d’évoluer à ses côtés, note-t-il, loin de se montrer résigné. Tu as toujours envie de manger celui qui est devant toi, et si je vais à Nantes, c’est aussi pour être numéro 1 un jour ou l’autre. Il me faudra pour cela avoir pleine confiance en mes capacités offensives, et ensuite progresser d’un point de vue défensif."

La suite du côté de Nantes

Un cap loin d’être insurmontable aux yeux d’Arnaud Calbry. "Déjà, je ne dirais pas qu’il était un numéro 2 cette saison. Dans notre tête, on avait vraiment deux joueurs en capacité de jouer. Cette concurrence a fait qu’on a pu être performants sur ce poste, note-t-il. Après, il a encore du travail sur le plan défensif pour devenir un grand joueur. Il devra aussi prendre moins de demi-solutions, mieux sentir quand il doit prendre un risque ou non. Mais c’est quelqu’un qui a énormément de qualités."

Un profil que le club laisse donc partir à regrets. "C’est une perte pour nous, mais ça se comprend. Il voulait jouer les meilleures compétitions, conclut le technicien. On garde une part de fierté de voir les joueurs que nous formons, comme Julian ou Benjamin Afgour, rejoindre les meilleurs clubs français." De son côté, Julian Emonet s’en va les idées claires. "Nantes est une équipe désormais incontournable dans le haut de tableau, ils jouent la Ligue des champions, ont une salle toujours remplie. A moi de travailler pour m’intégrer au mieux l’effectif." Et si ça doit également passer par quelques taquineries… 

Benoît Conta