Saran-Créteil, l'interview croisée

LNH - Publié le 12 mai 2017 à 13h38
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Saran et Créteil s'affrontent ce samedi dans le cadre de la 23e journée de Lidl Starligue. Un duel décisif dans l'optique du maintien sur lequel Fabien Courtial, le coach saranais, et Antoine Ferrandier, le demi-centre cristolien, jettent leur regard.

Quel état d'esprit à la veille de la rencontre ?

Fabien Courtial: Comme à la veille d’un match un petit peu important, avec quelques enjeux… (sourire) On prépare ce match en se disant qu’il est synonyme de maintien pour nous. Il y a beaucoup d’envie mais aussi un peu d’appréhension car si ça se passe mal ça deviendra très compliqué. J’ai l’impression que les joueurs sont concentrés sur cet objectif. Pour ma part j’essaie de ne pas dramatiser plus que nécessaire. 

Antoine Ferrandier: Comme si on allait jouer notre finale de Coupe de France. C'est un match à la vie à la mort. Si on perd on est en Proligue, si on gagne on aura nos chances de se maintenir. On s'est bien entraînés cette semaine, à nous de le montrer sur le terrain samedi. 

Comment se sont passées ces trois semaines de trêve ?

FC: C’est long, mais d’un autre côté ce n’était pas forcément mauvais pour nous d’avoir cette coupure. On n’était pas pas sur une bonne dynamique, on était vraiment en difficultés. On avait jamais connu ça de la saison avec sept matches sans prendre un point, avec de lourdes défaites. On était content que ça s’arrête et de couper un petit peu. On était aussi en pénurie de joueurs donc c’est une bonne chose qu’il y ait un temps qui nous permette d’intégrer Ibrahima Diaw, qui va jouer son premier match de la saison. On va aussi récupérer Matthieu Drouhin. Pour Tomi Vozab ça sera trop juste mais on devrait le récupérer sur les matches d’après. On récupère deux joueurs, et puis Romuald Kolle qui avait des difficultés au genou est de nouveau à 100%. Par rapport à notre période horrible, on récupère quand même trois joueurs. 

AF: C'est long car ça fait une coupure alors qu'on jouait mieux sur cette année 2017. On avait une certaine constance dans nos performances même si les résultats n'étaient pas forcément au bout. Du coup trois semaines c'est un petit peu long, mais c'est long pour nous, et c'est aussi long pour Saran. Après cette trêve était prévue, même si elle n'arrive pas au bon moment. Elle nous aura permis de travailler, de recharger les batteries. A nous de reprendre avec une victoire samedi. 

Favori ou outsider ?

FC: Alors là franchement c’est tellement compliqué… Je ne sais pas, ce n’est pas à moi de le dire. On a un avantage au classement, on a un ascendant psychologique car on a gagné à l’aller et qu’on joue chez nous. Et encore… Maintenant vu la dynamique actuelle, on n’est pas forcément favoris. Il y a plein de paramètres à prendre en compte. Pour nous cette finale représente tellement de choses que quelque-soit l’équipe que l’on joue, on l’aurait préparé pareil. Je ne veux pas ne pas assumer un statut mais je m’en fou un peu. Je laisse ça aux observateurs. 

AF: Je ne sais pas... Il n'y a pas vraiment de favoris. Nous ne sommes pas favoris car ils nous ont battu chez nous et ils vont jouer chez eux. Nous on a des arguments à faire valoir aussi, que l'on soit favoris ou non. Et puis c'est une finale, tout le monde à ses chances, tout le monde peut gagner ou perdre. 

Quel souvenir du match aller ?

FC: C’était un match que l’on avait plutôt maîtrisé mais où l’on s’était fait peur puisqu’ils ont la balle d’égalisation et Kocic fait un arrêt à la dernière seconde. C’était un match durant lequel on avait été très efficace alors que l’on jouait exclusivement à 7 en attaque avec un Vozab très performant. Sur ce point, les cartes vont être redistribuées puisqu’il ne sera pas là. Pour le reste, c’était une bonne période pour nous. On partait en vacances après et c’était peut-être des vacances qui n’arrivaient pas au bon moment car on était en pleine dynamique. On a conclu à Créteil un cycle durant lequel on avait pris 7 points en 4 matches. C’était à l’époque inespéré. 

AF: C'est un match qui a été hyper compliqué pour nous car nous n'avions pas réussi à défendre à 7 contre 6. On a du coup essayé d'y remédier toute la semaine à l'entraînement. On était vraiment dans le doute à cette époque, on n'arrivait à pas grand-chose sur le terrain. On avait perdu ce dernier match avant la trêve, et ça nous avait laissé un goût amer d'avoir en plus perdu à domicile. Mais eux avaient fait ce qu'il fallait pour l'emporter. On avait certes eu ce tir pour égaliser, mais ça tient de l'anecdote car on avait vraiment été derrière tout le long du match. On aurait pu égaliser, mais ça n'aurait pas reflété la physionomie du match. Ils avaient mérité leur victoire, à nous d'inverser la tendance samedi. 

Quel sera la clé du match ?

FC: Pour notre part, ça sera notre capacité à défendre, notre capacité à faire des arrêts. Je crois ce sont les valeurs les plus représentatives de notre collectif quand ça fonctionne bien. Ce sont des valeurs de solidarité et de combativité. Il va falloir être efficace défensivement si on veut espérer quelque-chose. En attaque, on parviendra toujours à marquer quelques buts. On est la défense la plus faible de Lidl Starligue et il faut que l’on retrouve de l’efficacité. L’arrivée d’un joueur comme Ibou Diaw peut nous apporter un peu plus de maturité, même si je n’ai pas envie qu’il ait une charge trop importante sur les épaules. Il faudra être en mesure de les embêter dans ce secteur.

AF: Il faudra que l'on ne soit pas inhibés par la pression inhérente à ce genre de rencontre. Il faudra que l'on parvienne à développer le jeu que l'on développe sur cette année 2017. On doit essayer de penser à nous sans penser à ce qu'ils vont faire. Si on parvient à faire ce que l'on sait faire, il y a des chances pour que l'on puisse s'imposer à Saran. A nous de bien faire les choses et je ne vois pas pourquoi ça ne passerait pas. 

Benoît Conta