"Un gros coup sur la tête." Nous sommes à la fin du mois d’octobre, et Ludovic Fabregas est gêné à la main suite à un coup reçu face au Sporting Lisbonne. Traité en conséquence, le pivot part tout de même avec l’équipe de France à la Golden League et revient avec… une douleur au bras. "C’est là que l'on s’est inquiétés et que l’on a fait les examens complémentaires qui ont révélé que le problème n’était pas à la main mais à la clavicule", explique alors Patrice Canayer. Le verdict est sans appel, le joueur souffre d’une thrombose veineuse traumatique, et doit stopper toute activité physique le temps d’évacuer le caillot.
"C’était compliqué parce que ce n’est pas une blessure très commune et il n’y avait pas de planning précis sur une date de retour, souffle le Catalan. Ca a été très dur à encaisser moralement. Mais j’ai pu compter sur mes proches et ma famille pour passer cette épreuve." Mis au repos complet, le joueur du MHB reçoit même des soutiens inattendus. "J’ai reçu des messages d’anciens joueurs qui avaient vécu la même chose, et qui m’ont tous dit qu’ils avaient pu reprendre le handball normalement. Je les remercie car ce sont des mecs que je ne connaissais même pas, et ils ont eu ce geste de m’envoyer un mot de réconfort", sourit-il.
"Une super fin de saison nous attend"
Ludovic Fabregas doit finalement attendre la mi-décembre pour retrouver un semblant d’activité physique. "J’ai repris avec un peu de vélo mais vraiment léger. Je ne transpirais même pas, glisse cet ancien spécialiste de VTT-trial. Ça a duré deux semaines puis je suis peu à peu monté en intensité parce que les examens s’avéraient satisfaisants. J’ai enchaîné avec de la course puis de la muscu du bas du corps." Pour le handball, il faut encore patienter. "J’ai retouché le ballon il y a trois semaines, à la mi-février. Mais c’était vraiment de la manipulation de balle, c’était sans contact, il fallait y aller doucement."
Pour l’entraînement collectif, l’international tricolore a dû attendre jusqu’à lundi dernier, à trois jours du choc face à Paris. "J’ai appris le mercredi matin que je ferai le déplacement à Paris, explique le pivot, pas plus stressé que cela à l’idée de reprendre le jeu. J’ai abordé ce retour sans crainte car je me sentais vraiment serein physiquement. J’ai fait entière confiance au staff, et je suis juste revenu avec de l’envie et la hâte de reprendre." Utilisé avec parcimonie, le futur Barcelonais prend les minutes les unes après les autres. "Je profite car ce sont des moments qui m’avaient manqué. Pour le reste je suis plutôt bien physiquement. J’ai plus de boulot sur le plan technique."
Une remise en route normale, qui ne perturbe pas le roc de Banyuls. "Je me laisse du temps car je sais que tout ne reviendra qu’avec l’enchaînement des matches et des entraînements. Pour le moment je suis plein de fraîcheur, et je travaille tous les jours pour revenir à mon meilleur niveau, conclut celui qui va jouer un rôle de joker dans la fin de saison du MHB. C’est une super fin de saison qui nous attend. On est leaders en Lidl Starligue, et on veut conserver cette place jusqu’au bout. Il y a aussi la Coupe de France et ce gros huitième de finale de Ligue des champions face à Barcelone." Trois mois qui devraient passer un peu plus vite que les trois précédents…
Benoît Conta
