Mihai Popescu, le fidèle soldat

LNH - Publié le 04 décembre 2018 à 15h33
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Arrivée à l’été 2015 du côté de Saint-Raphaël, Mihai Popescu n’a jamais déçu. Actuellement troisième meilleur gardien du championnat, le Roumain est devenu un joueur incontournable du côté du SRVHB.

Nous sommes à la fin du mois d’octobre, du côté de Cluj et l’équipe de France est à la peine. Après dix minutes de jeu, les Bleus n’ont en effet pas encore réussi à inscrire le moindre de but à la Roumanie. La principale cause de cette disette ? Un Mihai Popescu impérial dans le but, avec une série de six arrêts de rang, et un premier but encaissé à la 11e minute. "Nous souhaitons nous qualifier pour l’Euro 2020 et nous venions de perdre face au Portugal. Il nous fallait un exploit, alors j’ai essayé, sourit le portier de Saint-Raphaël. Et puis c’était aussi un jeu pour moi puisque je connais la plupart des tireurs. Mais je n’ai tenu qu’un quart d’heure, la France, c’est ce qui se fait de mieux sur la planète." C'est aussi un pays que le capitaine roumain a rejoint à l’été 2015, à l’âge de 30 ans, après avoir tout gagné sur ses terres. 

Fils de gardien de but, le natif de Gaesti, dans le sud du pays, a été poussé dans le but à l’âge de 12 ans, après un début de carrière sur le terrain. "J’étais arrière gauche, j’adorais tirer très fort, mais je pense que c’était mieux pour tout le monde que je passe gardien. Et puis je voulais faire mieux que mon père", glisse celui qui fait rapidement étalage de qualités au-dessus de la moyenne. Passé à Constanta, sur les rives de la mer Noire, à l’âge de 18 ans, le massif portier (1,95m) grandit tranquillement au sein du meilleur club du pays. Neuf fois champion de Roumanie, le jeune homme rêve toutefois de se frotter à ce qui se fait de mieux. "Je me suis fait remarquer en Coupe d’Europe, et j’ai notamment eu des contacts avec Nantes. Mais c’est au final à Saint-Raphaël que j’ai eu la chance de signer", se souvient-il. 

Gagner un titre avec Saint-Raphaël

De la mer Noire à la Méditerranée, « Pope » n’est pas dépaysé. "C’est quand même bien plus joli ici !, rigole-t-il. Il y a bien plus de soleil." Alors qu’il commence par partager le temps de jeu avec Slavisa Djukanovic, le portier roumain prend ses marques dans un nouvel environnement. "Sur le plan du handball, c’était bien plus professionnel que ce que j’avais pu connaître. Mais c’est ce que je voulais aussi. Après 12 ans en Roumanie, je voulais me tester, voir si je pouvais m’imposer à un niveau supérieur, glisse-t-il. Sur la vie de tous les jours, j’ai mis un an à parler le français. Mes coéquipiers m’ont bien aidé sur ce plan... ma fille de 5 ans aussi. Au bout de quatre mois d’école, elle était déjà là à nous corriger à la maison. (rires)"  Dans le Top 10 des meilleurs gardiens du championnat dès sa deuxième saison, le Roumain devient vite incontournable dans le paysage varois. 

Devenu vice-capitaine, Mihai Popescu est désormais une carte essentielle dans le jeu de Joël Da Silva. "Dans le groupe, c’est un peu « le sage », une force tranquille. Il nous donne pas mal de conseils, décrypte Arthur Vigneron. Sur le terrain, c’est quelqu’un qui a de très bons réflexes. Il aime beaucoup joué avec le tireur, les ailiers notamment. Il te fait croire à une solution évidente pour refermer le piège ensuite." Troisième meilleur gardien du championnat cette saison, le gardien de but a choisi de lier son avenir à celui du SRVHB, avec un contrat courant jusqu’en 2022. "Je suis quelqu’un de fidèle, sourit-il. Mais, pour ma famille et pour moi, c’est quand même plus confortable que de changer sans arrêt de clubs. Je me suis toujours senti bien ici et j’espère que l’on parviendra à décrocher ce titre après lequel on court depuis mon arrivée…" Mihai aura alors définitivement fait mieux que son père... 

Benoît Conta