Auf Wiedersehen Uwe !

LNH - Publié le 04 juin 2019 à 14h50
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Après trois saisons en Lidl Starligue, Uwe Gensheimer jouera son dernier match sous les couleurs de Paris, jeudi face à Cesson-Rennes. Avant de repartir en Allemagne, le meilleur ailier gauche de la saison a accepté de faire le bilan.

Si jeudi soir bien de regards seront tournés vers Coubertin, où l’immense Thierry Omeyer tirera sa révérence, il ne faudra pas oublier d’avoir une pensée pour l’un de ses coéquipiers, qui fera lui aussi ses adieux au public français. A 33 ans, Uwe Gensheimer va en effet refermer une parenthèse française de trois années, pour retourner chez lui, à Mannheim, et à nouveau porter le maillot de Rhein-Neckar. "Ce sera un moment spécial pour moi, souffle le principal intéressé. Tout le monde va se préparer pour Titi mais j’espère que j’aurais un petit moment car j’ai préparé un discours. (sourire)"

Un discours que l’on devine empreint de fierté, pour celui qui n’aura connu aucun mal à se glisser dans le costume de joueur de Lidl Starligue. Immense star en Allemagne, l’homme au poignet élastique a bien vite été adopté par un public séduit par les inspirations, mais aussi par la personnalité du joueur. "Je me souviens que lors de mon premier match, au Trophée des champions, j’ai été interviewé sur beIN SPORTS, et j’ai essayé de faire cet interview en français. Et les gens se sont dit: « oh mais il parle déjà français, c’est super », sourit-il. Je pense avoir eu un bon feeling avec les fans."

Un seul regret, la Ligue des champions

Idem avec ses coéquipiers. "De par mon poste, je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour m’adapter. J’ai vite assumé mon statut, et c’est quelque-chose dont je suis fier, estime celui qui aura été élu deux fois meilleur ailier gauche de la saison. C’est une belle marque de respect des joueurs et entraîneurs adverses de recevoir ce prix. J’en suis fier." Il faut dire que le génial ailier n’est jamais descendu sous la barre des 100 buts sur une saison, au sein d’une équipe où la talent ne manque pas. "Mikky aurait tout de même pu m’offrir quelques décalages de plus", s’amuse-t-il. 

Champion de France à trois reprises, le capitaine allemand repart tout de même avec quelques regrets dans le balluchon. "Mon objectif en venant ici était de remporter la Ligue des champions, alors forcément, il reste cet échec, reconnaît celui qui est encore hanté par le revers concédé face à Kielce, en quart de finale, cette saison. C’est encore difficile d’en parler, surtout au lendemain du Final4. On fait franchement une superbe saison, et on perd la tête sur le match aller (perdu de 10 buts, ndlr). Même sur le retour, qu’on a joué dans une ambiance extraordinaire, on avait la possibilité de passer. C’est compliqué…" Une immense déception qui n’empêchera pas Uwe Gensheimer de conserver un bon souvenir de son passage dans l’Hexagone. 

"Je ne regrette en rien mon choix d’avoir quitté mon pays. Je pense avoir progressé, dans un handball différent de celui pratiqué en Allemagne, avec des joueurs plus rapides, plus techniques. Et puis j’ai aimé vivre à Paris, une ville où l’on ne s’ennuie jamais, souffle-t-il. Bon, je ne regretterai pas les bouchons sur le périph’ par contre. (rires) La semaine dernière, on a mis 2h30 pour faire 25 kilomètres et jouer à Pontault-Combault." Un détail qui n’empêchera pas l’ailier de passer ses vacances en Corse, cet été, et de revenir avec plaisir dans la capitale. "Nos chemins se recroiseront peut-être en Ligue des chamoions, qui sait ?", conclut-il dans un sourire. Sûr qu'il sera alors bien accueilli... 

Benoît Conta