Viran Morros, de l'énergie à revendre

LNH - Publié le 12 novembre 2019 à 16h55
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A bientôt 36 ans, Viran Morros n’a rien perdu de son énergie. Arrivé à Paris à l’été 2018, le Catalan, spécialiste de la défense, a bien vite trouvé ses marques, et continue de donner de la voix pour motiver ses troupes.

L’image est désormais un classique. Les points sont serrés et Viran Morros harangue la foule, mais aussi ses partenaires. "C’est mon truc, oui, sourit le Catalan. C’est comme cela que j’arrive à toujours donner plus à l’équipe. C’est comme ça, c’est à l’intérieur de moi." Une motivation qui le suit depuis ses débuts dans le handball, et le porte toujours, à bientôt 36 ans. De l’énergie à revendre que le Parisien continue d’insuffler deux fois par semaine, lui à qui sont confiées de multiples tâches défensives, selon les besoins de Raul Gonzalez, son entraîneur. "Défendre, c’est mon boulot. Je suis là pour aider l’équipe, amener ma puissance", détaille-t-il. 

Un boulot pour lequel le jeune Viran, petit-fils d’un ancien gardien de but du Barça, Fernando Argila, ne se destinait pas forcément. Footballeur jusqu’à l’âge de 14 ans, le Barcelonais est repéré par le club blaugrana durant un stage d’été, alors que sa mère l’a envoyé, ainsi que son frère, tâter de la petite balle pégueuse. "Un entraîneur a trouvé que j’avais de grandes mains et que j’étais grand, se souvient-il, exhibant au passage son énorme paluche. Et puis comme il a trouvé que je progressais vite, il m’a proposé de venir faire la pré-saison avec eux. J'y ai vu une bonne occasion de porter le maillot du Barça, alors j’ai dit oui (sourire)." Ce ne sera finalement pas le dernier, pour ce « Culé » pur sucre. 

"J'ai découvert beaucoup de bons joueurs en Lidl Starligue"

Mais Viran Morros a dû se montrer patient. Alors qu’il fait quelques apparitions au milieu des David Barrufet, Andrei Xepkin, Enric Masip ou Jérôme Fernandez, le grand échalat (1,99m) doit s’envoler loin du nid pour déployer ses longs bras. Ce sera Teucro, Leon puis Ciudad Real, avant un retour par la grande porte, en 2011. "C’était un retour spécial pour moi. C’était très important de revenir pour être un membre à part entière de cette équipe. Je suis  notamment très fier d’avoir gagné la Ligue des champions avec le club de ma vie (en 2015, ndlr)", souligne le Barcelonais, toujours attaché à sa ville natale, malgré une fin d’histoire unilatérale, à l’été 2018. "C’est comme ça, mais je suis ravi d’avoir eu l’opportunité de signer à Paris."

Le plan est alors simple. "Je voulais trouver un club qui me permettait de toujours jouer au plus haut niveau, de tenter de gagner la Ligue des champions, pour rester au meilleur de ma forme jusqu’aux Jeux de Tokyo", explique l'international espagnol, qui n’a pas spécialement appréhendé son premier départ à l’étranger. "Je suis quelqu’un qui m’adapte vite. Et puis je suis arrivé dans un grand club où évoluaient quelques amis, le tout avec un coach espagnol. C’est forcément plus facile", sourit celui qui avait démarré les cours de français en amont, pour désormais le maîtriser avec aisance. Alors qu’il a vite trouvé ses repères dans la ville de Paris - "une ville très vivante, avec énormément de choses à visiter" - Viran Morros a en revanche été plus surpris par le niveau de la Lidl Starligue. Habitué aux balades en Liga sous les couleurs de Barcelone, le défenseur a découvert les rudes joutes hexagonales. 

"Ici, il n’y a pas de matches pour se reposer un peu, être un peu plus tranquilles. Le championnat est bien plus compétitif qu’en Espagne, confirme le Catalan. C’est beaucoup plus physique que chez nous. Et puis j’ai découvert beaucoup de bons joueurs que l’on ne connaît pas forcément à l’étranger. C’était un vrai gros challenge pour moi, et je reconnais que c’était un peu compliqué au début." Alors que tout est rentré dans l’ordre depuis, le Parisien, sous contrat jusqu'en juin prochain, est prêt à croiser le fer avec Montpellier, ce jeudi, pour le choc de la 9e journée. "C’est une équipe qui joue très bien au handball, avec beaucoup de vitesse, beaucoup de combinaisons différentes. A nous de nous préparer au mieux car si on s’impose, on peut avoir six points d’avance au classement", conclut-il. Prêt à rugir. 

Benoît Conta