Andrea Parisini: "Au début, mes coéquipiers me chambraient un peu"

LNH - Publié le 17 mars 2020 à 15h21
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Alors que la Lidl Starligue est suspendue jusqu’au 22 avril, et que nous rentrons dans une période confinement, nous prenons des nouvelles de certains de nos acteurs. Premier numéro ce mardi, avec l’Istréen Andrea Parisini.

"L’Italie est très proche de la France…"

« La première fois que j’ai vraiment entendu parler du coronavirus, c’était durant le mois de février. Je suis Italien, ma compagne aussi, et en Italie le sujet a commencé à vraiment monter à ce moment-là. Nos familles viennent de Lombardie, qui est la région la plus touchée et qui est vite devenue une zone rouge. Mon père a 65 ans, donc forcément, j’étais concerné et inquiet. Nous les avions tous les jours au téléphone pour avoir des nouvelles. Rapidement, on s’est aussi demandé pourquoi la France ne commençait pas à appliquer des restrictions. L’Italie est très proche de la France, il n’y avait pas de raisons que ça n’arrive pas ici aussi. D’ailleurs, au début, mes coéquipiers me chambraient un peu là-dessus, en me disant: « les Italiens, bla-bla ». Au final, je suis devenu celui auprès de qui on s’informait sur les mesures prises en Italie... (sourire) »

"Tout est arrêté jusqu’au 22 avril, et c’est indispensable"

« D’un point de vue sportif, on sentait une atmosphère bizarre sur la fin. Lors de notre dernier match à Dunkerque (victoire 24-26, ndlr), on avait reçu des directives et des conseils pour ne pas se taper dans les mains par exemple. Mais on savait très bien que ça ne suffirait pas dans le temps. Maintenant, tout est arrêté jusqu’au 22 avril et c’est indispensable. Mais quand on voit ce qu’il se passe en Italie, où le pic n’est que maintenant et que la lutte est actuellement à son plus haut, on devine que celui en France ne sera pas avant une dizaine de jours. Dans ce cadre, difficile d’imaginer qu’on puisse reprendre aussi vite. On ne pourra pas reprendre les matches immédiatement après une telle pause, c’est compliqué au plus haut niveau. On en discute forcément entre coéquipiers, et on s’est dit que le scénario qui voudrait qu’on ne puisse reprendre qu’en septembre, six mois après notre match à Dunkerque, peut aussi exister. C’est difficile d'en arriver à se dire cela quand on est sportif de haut niveau, c’est notre vie... » 

Crédit: Emmanuel Durieux

"J’ai poussé les meubles pour me faire mon petit espace"

DR

« Maintenant que nous sommes en confinement, je ne cache pas que c’est un peu difficile, même si j’ai bien conscience que c’est la seule et unique solution. Nous sommes sportifs de haut niveau et on passe d'un coup de deux entraînements par jour à passer sa journée sur le canapé. (sourire) Notre préparateur nous a donné un programme donc on a quelques trucs à faire. On doit aussi courir mais ça devient de plus en chaud pour sortir. J’essaye de suivre au max les consignes. J’ai un appartement avec une petite terrasse et j’ai poussé un peu les meubles pour me faire mon petit espace. Je suis passé aussi chez Decathlon prendre un peu de matériel et j'essaye de me maintenir un minimum en forme. Mais je sais déjà que la reprise sera rude. (sourire) »

"On s’occupe avec tout ce que l’on trouve dans les placards"

« Pour le reste, j’ai la chance d’avoir ma copine et ma petite fille avec moi et le temps passe bien plus vite grâce à elles. Ma petite fille a 10 mois donc elle commence à vraiment pas mal progresser, c’est sympa de pouvoir vivre cela au quotidien. Sur mon planning, on démarre déjà par un petit déjeuner que l’on fait durer puisqu’il n’y a pas d’impératif. (sourire) Ensuite, je m’occupe un peu avec Netflix, la PS4, quelques jeux de société comme le Monopoly. On s’occupe avec tout ce que l’on trouve dans les placards en fait. (rires) Et puis bien sûr, on passe pas mal de temps au téléphone pour prendre des nouvelles. On le fait en visio, ça permet aux grand-parents de voire leur petite fille grandir. Ce sont des choses qui font passer le temps plus vite. »

Be. C.