Les premières fois de... Vid Kavticnik

LNH - Publié le 08 mai 2020 à 11h20
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International depuis ses 17 ans, vainqueur de deux Ligue des champions, Vid Kavticnik revient sur les grands moments de sa carrière.

Mon premier entraînement de handball

« C’était lorsque j’avais 7 ou 8 ans. Un pote, dont le père était coach à Velenje, m’a invité à venir à un entraînement de handball. Et voilà. Ca m’a assez vite plu car j’aime bien le sport collectif en général. Je faisais du tennis aussi, mais au final, le sport individuel, ce n’est pas trop pour moi. J’aime bien être avec les copains. (sourire) Après le club de Velenje était un club structuré, et j’étais plutôt pas mal, et j’ai choisi de continuer le handball. »

Où est Vidko ?

La première fois que j'ai pensé à devenir pro

« C’est arrivé tout seul. Je n’ai rien planifié. A 16 ans, je jouais déjà en équipe 1 à Velenje donc ça s'est fait assez naturellement. J’ai quand même continué les études un petit peu pour être électro-technicien, au cas où il m’arrive une blessure. Mais tout s’est vite calé, et j’ai rapidement donné la priorité au handball. Je me souviens de mon premier match, à 16 ans, j’étais dans la salle et je n’arrivais même pas à parler tellement j’étais heureux. (sourire) J’étais aussi stressé car à l’époque il y avait pas mal de gens dans la salle. Mais une fois le match commencé, c’était juste génial. (sourire) »

Ma première sélection

Crédit: THW Kiel

« Je venais de fêter mon 17e anniversaire, c’était en 2001. J’étais forcément surpris d’être appelé. (rires) Mais j’avais fait une vraiment bonne saison et j’ai joué 5/6 minutes, c’était surtout pour découvrir. Mais c’était extraordinaire, on a fait un sacré voyage et on a d’ailleurs joué face à la France, à Marseille, juste après leur titre de champion de monde. Après ça, on a fait le tournoi de Bercy. C’était impressionnant, même si me retrouver face à ces grands noms, ça ne me parlait pas beaucoup car j’avais 17 ans, je ne suivais pas spécialement le handball à l'époque. Mais je me souviens bien quand même d’avoir joué face à Thierry Omeyer, et je lui ai mis un but et un poteau. (rires) »

Ma première médaille internationale

« C’était l’Euro en 2004, en Slovénie, avec la médaille d’argent (Vid Kavticnik a été désigné meilleur ailier droit du tournoi, ndlr). C’était vraiment génial de vivre ça à la maison. Toute la Slovénie était derrière nous, c’était une énergie vraiment positive et extraordinaire. Nous sommes un petit pays, mais on a vraiment plein de sports: le basket, le handball, le football, le hockey ou le volley. Il y a vraiment tous les sports et on arrive à sortir des sportifs un peu partout. Je pense qu’on travaille vraiment bien avec les jeunes, et j’espère que la crise que l’on traverse ne va pas changer ça, que le pays va aider les clubs à rester debout, afin de continuer sur la même voie. »

Mon premier départ de Slovénie

« C’était en 2005. C’était le THW Kiel quoi. (sourire)  J’ai eu pas mal de propositions après l’Euro 2004 et Kiel est arrivé avec un projet avec plein de jeunes et quelques anciens, comme Stefan Lovgren. Je suis vraiment content d’avoir accepté cette proposition, c’était une super expérience. Je n’ai pas eu de mal à quitter mon pays ou ma maison, ce n’est pas mon caractère. Je m’adapte vite, je suis sociable je pense, je n’ai pas de problèmes avec ça.  (sourire) C’est aussi là que j’ai rencontré Niko (Karabatic, ndlr), qui est devenu mon meilleur pote. Je me souviens qu'on est arrivé presque en même temps, lui avec sa famille, moi avec la mienne. On avait même bu une coupe de champagne tous ensemble. Après, on a passé pas mal de temps ensemble je dois dire, jeux vidéo, sorties, tout y est passé. J'avais dit que nous étions les seuls célibataires et que c'est ce qui nous avait rapproché à l'époque, mais à la base nous ne l'étions pas. C'est arrivé après. (rires) » 

 

Crédit: THW Kiel

Ma première Ligue des champions

« C’était en 2007. On était jeunes quand on y pense, on avait 23 ans... C’était génial de vivre ça. En plus c’était le premier titre en Ligue des champions pour Kiel et la finale était un derby face à Flensbourg. Ca se jouait en match aller-retour à l’époque et on avait plein de blessures. On a fait match nul là-bas (28-28), et on a gagné chez nous (29-27). Et là, la salle a vraiment explosé. (sourire) C’était une belle récompense après une grosse saison. A l’époque, on courrait beaucoup sur le terrain. (sourire) Je me souviens notamment d’une victoire 54-35 contre Magdebourg en Bundesliga. 90 buts, c'était fou. On avait beaucoup de matches, mais au final, c'était quand même moins que nos calendriers actuels... (sourire) »

Mes premiers pas à Montpellier

DR

« On est parti avec Niko, avec l’objectif de jouer un Final4. J’ai trouvé le projet sympa, même si on n’a pas réussi à aller au Final4 avec Niko. Mais bon, je l’ai gagné quand même tout seul cette Ligue des champions. (rires) Pour le reste, je connaissais un peu la ville puisqu’on avait joué contre eux, je savais que c’était une ville proche de la mer. C’était d'ailleurs un peu difficile au début car j’avais l’habitude de rester à la maison à Kiel. Là-bas, il pleut tout le temps, il n’y a pas grand chose à faire. (rires) Et là je me suis retrouvé à Montpellier, ça changeait la vie. J’ai aussi dû m’adapter à la mentalité du sud de la France. On te dit tout le temps: « oui, oui t’inquiètes pas, ça va le faire » alors que je venais d’un pays, l’Allemagne, où tout était carré, discipliné. Mais bon, au final, j’ai réussi à m’adapter, et j’ai passé 10 ans à Montpellier, ça veut tout dire. Et puis c’était quand même très carré à l’entraînement, avec Patrice (Canayer). (sourire) » 

Ma première pause internationale

«  J’ai pris une pause de sélection à cette époque, en 2011, car j’étais fatigué, et déçu de certains choix aussi. Après, il y a eu des rumeurs, et jouer pour l’équipe de France, m'a traversé la tête. Je suis toujours ambitieux et la France est mon deuxième pays... Tu te demandes, « tiens, est-ce pourquoi ça fonctionne ici et pas chez nous ? » Alors, pourquoi pas ? Mais au final, non, ça n'a fait que passé, et je suis content d’avoir repris avec la Slovénie.  » 

Ma première médaille mondiale

« En 2017. Ce qui est beau, c'est qu'après ma première médaille, en 2004, en Slovénie, je gagne ma deuxième médaille dans mon deuxième pays, ma deuxième maison, la France. J’étais déjà heureux d’être qualifié et de jouer. Après, on a fait un bel exploit, avec cette fin de match contre la Croatie, en finale pour la troisième place (31-30, après avoit été mené 13-18 à la pause, ndlro). Cette médaille de bronze est arrivée 13 ans après la première. Il y a eu pas mal de frustration entre temps. Mais, une fois la médaille autour du cou, tu oublies les mauvais moments. Je suis content d’avoir su insister. »

La première fois que j'ai pensé à arrêter ma carrière

« Après ma troisième blessure au genou (rupture des ligaments croisés, ndlr) , suite au Mondial 2017, oui. J’ai vraiment eu beaucoup de douleurs après l’opération. Psychologiquement c’était très dur. Pendant un mois, un mois et demi, j’ai vraiment pensé à arrêter. Puis j’ai pris la décision de m’y remettre, et la motivation a pris peu à peu la place. Je voulais me montrer à moi-même, mais aussi aux autres, que même avec trois graves blessures au genou, tu peux jouer au haut-niveau. Et je suis content de l'avoir fait. » 

Mon premier Final4 de Ligue des champions

« Ce ne sont que des moments géniaux... Quand je regarde ma carrière, je suis vraiment heureux d’avoir vécu tous ces moments. Déjà arriver au Final4, avec cette jeune équipe, c’était extraordinaire, mais alors gagner… c’était juste magique. On a vraiment bien joué ensemble, avec une superbe défense et on a vraiment mérité de gagner cette Ligue des champions. Personne n’aurait pu imaginer que l’on puisse faire ça... En plus, quatre jours avant, on a perdu la Lidl Starligue en s’inclinant à Saint-Raphaël, puis on est parvenu à gagner le plus grand trophée, le plus beau. J’ai lu que Diego (Simonet) avait parlé du stress durant ce Final4. C’est vrai qu’on se réveillait un peu tôt. (rires) Il y a tellement d’adrénaline dans ces moments-là. La sieste avant la finale, ce n’était juste pas possible. On savait que c'était sans doute une occasion unique dans notre vie. Il y avait un peu de pression. (sourire) Et puis, au final, on n’a pas dormi du tout après la finale non plus. (rires) » 

La première fois qu'on a mal prononcé mon nom

« Très peu de gens le prononcent bien, c’est vrai. (rires) Mais je ne prends plus la tête avec ça. Déjà en Allemagne, j’étais tout sauf Vid Kavticnik (prononcez Vid KAOTICHNIK). (rires) Ce n’est pas très grave tout ça. Je ne le prends pas mal. Et puis, Vidko, ça marche bien aussi. (sourire) »

Benoît Conta

Crédit photo: Page Facebook du joueur