Patrice, quel est ton regard sur la performance des filles du Nantes Atlantique Handball sacrées Championnes d'Europe le week-end dernier ?
Je suis très heureux et je pense qu'on doit être fiers pour le handball français. Cela prouve que les titres européens ne sont pas inaccessibles et c'est formidable. Le Nantes Atlantique Handball n'était pas programmé pour gagner la Coupe d'Europe et ils l'ont fait. C'est formidable ! Ca doit donner l'ambition de viser le plus haut niveau européen à tous les clubs français. Ne pas seulement y aller pour participer mais aussi pour gagner. Et même si c'est la victoire d'une équipe, c'est aussi celle de tout un club qui s'est structuré petit à petit et qui a réussi à emerger dans une ville très sportive. C'est bien pour eux et c'est bien pour le handball français.
Penses-tu que ce titre va donner un coup d'accélérateur au Nantes Atlantique Handball ?
Oui et pas que pour le club de Nantes. Ces victoires européennes, cette présence des clubs français au plus haut niveau européen sont très importantes. Le handball français est porté par ses équipes nationales mais aussi par ses clubs qui réussissent à l'international. Il faut se décomplexer. Aujourd'hui, nous avons des clubs structurés, des championnats et des entraineurs de qualité. Car il faut rappeler que le binôme d'entraineurs du Nantes Atlantique Handball est français. Et c'est remarquable. Ca prouve que ceux qui pensent qu'on ne peut pas gagner avec des entraineurs français ont tord.
Dans l'Équipe, l'entraineur nantais Guillaume Saurina a affirmé avoir été conseillé par de grands entraineurs, dont Patrice Canayer. Tu confirmes l'avoir appelé ?
Non, je ne me serais pas permis de l'appeler. C'est lui qui m'a sollicité pour me demander quelques renseignements sur la manière dont se passe un Final 4 et je trouve que c'est très bien. Je pense d'ailleurs qu'on ne le fait pas assez. Aujourd'hui, il devrait y avoir une vraie transmission au niveau des joueurs, et aussi au niveau des entraineurs. Malheureusement, ça n'est pas suffisamment organisé donc on le fait de manière informelle. Ca m'a fait très plaisir que Guillaume m'appelle. Je ne lui donné aucun conseil, je lui ai simplement partagé ce que j'avais vécu à travers les différents Final 4 auxquels j'ai participé, ce que j'en avais tiré comme leçons. Si ça a pu l'aider, j'en suis très heureux.
Il évoquait le fait de tout préparer en amont pour n'avoir à penser qu'au handball lors du Final 4. C'est la clé du succès ?
On apprend toujours de ses erreurs et de ses réussites. Je lui ai expliqué que j'avais beaucoup appris du Final 4 de Coupe EHF à Berlin où l'on avait gagné en demi-finale, puis perdu en Finale. Ca m'avait beaucoup servi pour le Final 4 de Ligue des Champions qu'on a remporté quelques années suivantes à Cologne. Effectivement, il y a des petites choses très importantes à maitriser, qui peuvent parfois paraitre insignifiantes, mais qui, dans la haute performance, méritent d'être bien dosées, bien programmées. Encore une fois, c'est important qu'on ait une vraie transmission aujourd'hui et que les entraineurs arrivent à s'entraider pour progresser.
Un petit mot sur ton équipe ? Bien parti pour regoûter à la Ligue des Champions la saison prochaine ?
Oui, clairement. Notre place en Coupe d'Europe est acquise. L'année dernière, on n'avait pas pu aller au bout et Nantes avait été second dans une saison tronquée car arrêtée avant la fin. Aujourd'hui, on se bat pour retrouver la Ligue des Champions mais c'est loin d'être fait. Avec le jeu des matchs en retard et le fait qu'il nous reste à affronter toutes les équipes européennes lors des derniers matchs, c'est loin d'être gagné. Mais on avance. Le travail est bien fait par les joueurs et nous sommes très concentrés sur cet objectif même si nous avons aussi en ligne de mire la Finale de Coupe de France qu'on va disputer cette semaine.