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A la découverte de... Quentin Minel

LNH - Publié le 09 novembre 2015 à 16h52
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Chaque semaine, la LNH vous invite à aller à la rencontre de l’un de ses acteurs les plus en forme du moment. Ce lundi, place à Quentin Minel, qui vient de faire son retour avec Créteil, après une longue blessure.

"J’avais un quota de tirs à faire. J’ai un peu joué comme si rien ne s’était passé. Mais il manquait quelques réglages, notamment au niveau du tir." Victime d’une rupture des ligaments croisés en mars dernier, Quentin Minel a fait son retour le 15 octobre dernier, lors de la victoire à Toulouse (30-31). Impatient de retrouver les terrains, l’arrière gauche (1,89m, 98 kilos) s’est du coup montré un peu gourmand (1/5 aux tirs). "Il me fallait un match un peu pourri", rigole le natif d’Argenteuil, qui s’est ensuite rattrapé face au PSG, en Coupe de la Ligue (5 buts), malgré la défaite (38-41).

Voilà donc Quentin Minel relancé sur le chemin de la performance, après sept mois de traversée du désert. "Ca fait partie de la vie d’un sportif. Si tu regardes notre génération 92 à Créteil (Descat, Ballet, Toto, Ferrandier, Conta ndlr), on est tous passés par là. C’était mon heure, note-t-il. Après, au début tu es dans ta rééducation alors tu ne peux pas faire grand-chose. Les autres jouent mais tu sais que toi ce n’est pas possible. Après il y a eu les vacances et la préparation physique. Là ça devient plus dur car tu te sens prêt à jouer, et ça te démange."

"La première année à Créteil, il a fallu s'adapter"

Finalement, l’arrière a eu la patience d’attendre son heure, comme il l’avait fait quelques années plus tôt. Après avoir démarré le handball à 7-8 ans du côté de Courville-sur-Eure, puis avoir migré vers Chartres à l’âge de 14 ans, le jeune Quentin passe les tests pour entrer au Pôle Espoirs de la région. "J’ai eu un problème de croissance aux genoux (la maladie d’Osgood-Schlatter, ndlr), et je ne jouais pas beaucoup. Du coup quand j’ai passé les tests, j’étais moins bon que les autres et je n’ai pas été pris, se souvient-il. Mais j’ai été pris en équipe de Ligue et l’entraîneur (Fred Salmon, ndlr) était aussi celui du Pôle. Du coup il m’a fait entrer après. J’ai dû rater un mois et demi de Pôle au final."

En avance d’un an dans sa scolarité, viens alors l’heure d’intégrer un centre de formation. David Peneau, alors entraîneur de Créteil, contacte les parents Minel. "On est venu visiter. En plus ce n’était pas loin de chez nous et j’ai signé là-bas", explique l’intéressé. Le voilà donc lancé sur le chemin du professionalisme, avec des hauts et des bas. "La première année notamment, c’était un peu une année de découverte. Je découvrais un nouvel environnement, j’étais loin de mes parents, il a fallu s’adapter", se souvient celui qui découvre le banc de l’équipe première, sans forcément jouer, dès sa deuxième année en D2 sous la houlette de Dragan Zovko, pas le premier pour faire tourner son effectif.

Conta: "C'est quelqu'un qui bosse tous les jours pour parvenir à ses fins"

Il lui faut ensuite attendre la fin de la saison suivante pour faire ses premiers pas en Division 1, et commencer à faire son trou grâce notamment à sa force de frappe et à son goût du travail. "Depuis qu’il est arrivé à Créteil, et malgré les petits pépins, il a su gravir les marches une à une. C’est quelqu’un qui bosse tous les jours pour arriver à ses fins", relate Antoine Conta, autre membre de la génération 92, qui fut un temps son colocataire. C’est finalement sous la houlette de Benjamin Pavoni qu’il crève l’écran, en étant même élu joueur du mois en mars 2013. Insuffisant pour sauver le club, relégué à l’étage inférieur à l’issue de la saison. Un crève-coeur pour l’arrière gauche.

"C’est mon pire souvenir handballistique, confirme-t-il. Sur le plan personnel tout se passait bien. Au niveau de l’équipe aussi, on avait vraiment une équipes avec des super mecs. On était pas censés descendre, et puis Aix a récupéré les frères Karabatic notamment. C’était vraiment frustrant… Pour moi c’était un coup d’arrêt. C’est vraiment une période que je n’ai vraiment pas bien vécue." Au final, Créteil termine saison de D2 invaincu, et fait son retour dans l’élite. "On a gardé le même groupe quasiment, et on a terminé sans perdre un seul match, je vais dire presque sans forcer. Ca montrait bien qu’on n’était pas à notre place" , regrette-il.

Au final, Créteil opère un retour difficile dans l’élite, et Benjamin Pavoni est remercié à la trêve. A peine arrivé, Christophe Mazel insuffle un nouvel élan, assure le maintien… et perd Quentin Minel sur blessure. "On était maintenus. S’il fallait se blesser à un moment, c’était presque le bon moment", glisse l’ancien Chartrain, dont le jeune frère, Thibaut, évolue lui aussi à Créteil. Le voilà désormais de retour, à quelques mois de la fin de son contrat, et d’un choix de carrière qui s’annonce délicat. "Je n’y pense pas trop. Pour le moment je veux revenir, et reconfirmer ce que j’ai pu prouver avant ma blessure. On verra après si les discussions avec Créteil ou d’autres clubs arrivent. Je me concentre plus sur mon niveau de jeu actuellement. On verra ce qui arrivera", conclut-il.

Benoît Conta

Crédit photo: Mélanie RAMAMONJISOA - Handball-Photo.com