"Une vraie reconnaissance." Sélectionné pour le prochain Hand Star Game, Mathieu Bataille ne cache pas sa joie de pouvoir être sur le parquet de l’AccorHotels Arena le 16 décembre prochain. "Je ne m’y attendais pas. J’étais content et fier quand je l’ai appris, glisse le pivot d’Ivry. Mais c’est aussi une récompense pour le bon début de saison de l’équipe. Car il ne faut pas oublier que je suis un défenseur et un pivot. Et ce sont des postes où l’on ne peut pas s’exprimer seul. Tu ne prends ta mesure que si tes coéquipiers te le permettent." Une belle manière de rappeler que le handball est avant tout un sport collectif. Un aspect qui a d’ailleurs convaincu le jeune Mathieu de s’orienter vers ce sport, après avoir testé différentes disciplines durant sa jeunesse.
Fils de Dominique, ancien nageur finaliste des Jeux de Los Angeles 1984 sur 4x100m et 4x200m, le jeune homme s’essaie naturellement à la natation, avant de finalement s’orienter vers le hand, pratiqué par sa mère, Valérie. "J’avais plus de prédispositions, et puis un entraînement de hand c’est quand même plus sympa que faire des longueurs dans une piscine", sourit celui qui a débarqué à Ivry à l’âge de 10 ans, club conseillé par un certain Thierry Anti. D’abord arrière, puis replacé pivot en -16 ans sur les conseils de Philippe Blin, Mathieu Bataille monte les marches une à une jusqu’à intégrer le groupe professionnel au lendemain du titre de champion de France décroché en 2007 par le club francilien.
"Ivry, un club qui a toujours cru en moi"
Les saisons en Division 1 commencent alors à s’enchaîner, et le jeune pivot fait ses classes sans faire de bruit. "C’est un travailleur de l’ombre, décrit Benjamin, son cadet de 5 ans, revenu au club cette saison. Il n’a pas toujours été reconnu à sa juste valeur." Un travail de l’ombre qui a un temps attiré l’oeil de Cesson-Rennes à la fin de la saison 2013-2014. Un exercice catastrophe pour les Ivryens, relégués après 57 ans de présence au plus haut niveau. "Cette descente, on l’a très mal vécue, surtout nous, les enfants du club. Ivry c’est un club mythique, avec une histoire. Il faut perpétuer la tradition, glisse-t-il. C’est un club qui a toujours cru en moi. L’année où l’on est descendu, l’une des raisons qui m’ont fait rester, c’est que je voulais remettre le club en D1, lui rendre ce qu’il m’avait donné."
Une bonne nouvelle pour Rastko Stefanovic, qui fait de lui l’un de ses hommes de base. "Il est super important pour le groupe, confirme son frère. C’est quelqu’un qui défend dur, donc tu es obligé de te mettre à son niveau, tu ne peux pas être en sous-régime. Il tire les autres vers le haut. En dehors du terrain il est aussi important. Ce n’est pas quelqu’un d’effacé. Il a toujours le mot pour rire, il parle à tout le monde, aux étrangers comme Chipurin, à qui il parle en anglais." Un rôle central au sein d’une équipe qui réalise un début de saison convaincant, notamment dans l’optique du maintien. Un objectif qui est d’ailleurs le seul de Mathieu Bataille. "Je veux juste maintenir le club en D1. Je n’ai pas d’objectifs à plus long terme, je ne suis pas du genre à faire de fixette sur ce genre de choses", conclut-il.
Benoît Conta