Un petit coup d’oeil sur Google Images, et le constat saute aux yeux. Toulouse n’aurait-il pas disposé de deux Miha Zvizej ? La barbe, fournie, qu’arbore désormais le pivot slovène semble en effet appartenir à un joueur bien différent du pivot recruté à l’été 2012 par le Fenix… Sur le terrain en revanche, pas de tromperie sur la marchandise, le combatif joueur slovène (1,93m, 103 kgs) débarqué de Silkeborg n’a jamais déçu ses entraîneurs. Il s’en est fallu pourtant de peu pour qu'il ne porte jamais le maillot haut-garonnais. 
"J’ai été contacté lors de l’Euro 2012, en Serbie. Le projet m’a bien plu, et j’avais envie de jouer dans le championnat français, l’un des meilleurs en Europe. Mais les deux premiers mois ont été très difficiles, souffle-t-il. Le président a quitté le club pendant la préparation, et j’ai dû passer les trois premiers matches en tribune, pour des raisons administratives."
Le différend avec la CNACG, le gendarme financier de la Ligue nationale, aplani, le pivot s’est bien vite intégré au sein du collectif, en faisant notamment parler ses qualités de finisseur. Des qualités acquises sur le tard, puisqu’après avoir commencé par le handball, à l’âge de 7 ans, le jeune Miha se tourne vers le basket. C’est finalement son frère, Luka, ailier gauche international passé notamment par Barcelone ou Szeged, qui va influencer son retour à la petite balle collante. "Il était joueur pro, alors moi j’ai voulu reprendre, confirme le petit frère. J’ai repris vers l’âge de 16 ans, ce qui est tard pour espérer atteindre le haut niveau. Mais mon frère m’a donné plein de conseils. Il était beaucoup auprès de moi au début, puis après il est parti à l’étranger. Mais il m’a beaucoup aidé."
A la tête d'une entreprise de... soins pour la barbe !
D’abord arrière gauche, puis rapidement replacé au poste de pivot - "Arrière gauche, je n’étais vraiment pas très bon", sourit-il -, Miha Zvizej démarre sa formation à Celje, l’incontournable pépinière du handball slovène. Passé ensuite par Ljubljana puis Velenje, il décide de quitter le pays en 2010, pour le Danemark et Silkeborg. "Je n’étais pas assez bon pour jouer en Allemagne, et la proposition danoise s’est présentée donc j’ai sauté le pas", glisse-t-il. Après deux saisons danoises, puis quatre années au Fenix, c'est un nouveau cap qu'il va désormais passer la saison prochaine, du côté de Montpellier. "Montpellier a une histoire incroyable. C’est le top du top. Ca va être un challenge difficile pour moi, car c’est le niveau au-dessus, avec notamment ces matches tous les trois jours. Mais je suis très honoré de signer là-bas".
Un rythme différent auquel le grand barbu va devoir s’adapter, lui qui a pris l’habitude de sérieusement remplir ses périodes de temps libre. L’une de ses activités consiste à s’occuper de son entreprise, « Viking's Beard Oil », lancée il y a un peu plus d’un an. "Tout le monde connaît désormais ma barbe, alors avec des amis, j’ai décidé de lancer ma gamme de produits d’entretien pour la barbe et la moustache, sourit l’ambitieux barbu. On a lancé ça en Slovénie et on en distribue aussi dans toute l’Europe. C’est encore limité à cause de mon emploi du temps, mais ça marche bien." Très présent sur les réseaux sociaux, Miha Zvizej s’est également essayé à la vidéo, en racontant ses différentes pérégrinations danoises, où il retrouve régulièrement sa compagne, et tout récemment, sa petite fille née en février dernier. "J’aime faire ce genre de petits trucs à côté du handball, sinon c’est un peu tout le temps la même chose. J’aime bien faire des choses différentes", confirme-t-il en guise de conclusion.
Benoît Conta
Crédit photo: Page Facebook de Miha Zvizej