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A la découverte de... Kevin Bonnefoi

LNH - Publié le 10 mai 2016 à 18h20
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Chaque semaine, la LNH vous invite à aller à la rencontre de l’un de ses acteurs les plus en forme du moment. Ce mardi place à Kevin Bonnefoi.

Faire de ses faiblesses une force. Voilà sans doute l’une des raisons pour lesquelles Kevin Bonnefoi trône désormais sur la deuxième marche du podium des meilleurs gardiens de la saison, au nombre d’arrêts. Né dans une famille de handballeurs il y a désormais un peu plus de 24 ans, le jeune homme n’a terminé entre les bois qu’en raison d’une faiblesse, celle qui a touché son genou, dès le plus jeune âge. "J’ai commencé le hand à 10-11 ans, et c’est vrai qu’à l’époque, j’étais arrière gauche. J’ai eu ce problème au genou, et le docteur m’a annoncé que si je continuais à prendre des coups, je devrais arrêter le handball, se souvient-il. J’ai discuté avec mon père qui m’a alors conseillé d’aller faire un tour dans les buts."

Joueur à la Seyne-sur-Mer, le jeune Kevin se jette finalement à l’eau lors d’un tournoi amical, et finit meilleur gardien. La machine est lancée, et il ne ressortira plus jamais de ses six mètres. "J’ai ensuite enchaîné avec un cursus classique, avec les inter-ligues, le Pôle espoirs, les équipes de France Jeunes, avant d’entrer au centre de formation de Saint-Raphaël, explique-t-il. Au final, passer dans les buts a été une bonne chose car je ne pense pas que je serais allé aussi loin en restant sur le terrain." Celui qui jette un oeil sur Thierry Omeyer ou Niklas Landin s’efforce tout de même de trouver son propre style. "Je suis grand et costaud alors j’essaie de jouer sur mes qualités, avec beaucoup de lecture de jeu, d’explosivité."

Un travail qui ne lui permet cependant pas de percer au sein de son club formateur. C’est finalement à l’été 2014 qu’il se décide à quitter le cocon familial, les amis et... les charmes de la côte d’Azur. Direction Cesson-Rennes, où Yérime Sylla vient de prendre en main l’équipe, et veut faire de lui son deuxième gardien, derrière Mickaël Robin. "Ca m’a fait du bien de voir autre chose, remarque le portier, qui se retrouve catapulté au poste de numéro un au mois d’avril 2015, suite à la grave blessure de son binôme, touché au genou. J’avais un jeune derrière moi, et je savais qu’il fallait que j’assume pour les copains."

Rapidement performant, Kevin Bonnefoi n’a pas le temps de trouver son rythme qu’il doit affronter une épreuve bien plus douloureuse, celle du décès de son père, son guide depuis l'enfance, emporté par une longue maladie. Une perte que le gardien décide d’affronter au milieu de ses poteaux rouge et blanc. "Le handball, c’était le sujet avec lequel je me retrouvais le plus avec lui. Je voulais à tout prix être performant sur le terrain pour lui, souffle-t-il. C’est quelque-chose qui m’a boosté, qui m'a servi d’électro-choc. Je voulais, et je veux toujours, réussir pour lui, qui n’a notamment pas pu jouer à ce niveau-là. Il est toujours dans mon coeur et dans mes pensées quand j’entre sur le terrain."

Un facteur psychologique qui lui permet désormais de participer à la belle saison réussie par Cesson-Rennes. "Je suis satisfait de mes performances, confirme-t-il. Je suis juste derrière un monument qui est Thierry Omeyer, et juste devant Yann Genty et Vincent Gérard qui sont des références de notre championnat." Alors qu’il devrait approcher la barre des 300 arrêts sur la saison (263 à 33,46% actuellement), le Varois ne veut cependant pas s’arrêter là. "Je dois encore progresser dans le travail à la vidéo, dans la rapidité ou la lecture du jeu, mais c’est clair qu’ayant goûté à l’équipe de France chez les jeunes, reporter le maillot bleu est un vrai objectif pour moi.", conclut-il. Sûr qu'il aura alors une pensée pour son paternel... 

Benoît Conta