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A la découverte de... Jean-Jacques Acquevillo

LNH - Publié le 27 septembre 2016 à 23h22
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Auteur de sept buts face à Saint-Raphaël, Jean-Jacques Acquevillo a crevé l’écran pour ses premiers pas en Lidl Starligue sous les couleurs de Saran. Portrait d’un arrière gauche aux limites encore inconnues.

"Alors, vous avez réussi à l’avoir ?" A l’autre bout du fil, Fabien Courtial s’inquiète. Pour sa troisième année en compagnie de Jean-Jacques Acquevillo, le coach de Saran connaît son joueur sur le bout des doigts. Notamment son côté insaisissable. Que l'on vous rassure, nous avons bien fini par le joindre. L’occasion de se pencher sur la carrière atypique de ce Martiniquais de 27 ans, au physique de déménageur (1,96m, 101 kgs). Tout démarre sur son île natale du côté du Lamentin. "A la base je faisais du foot, mais ma soeur faisait du hand et je m’y suis mis petit à petit, se souvient-il. J’ai finalement commencé en -14 ans et je ne suis plus jamais reparti." Jusqu’à ses 19 ans, le jeune Jean-Jacques écume donc les terrains martiniquais, avant le grand saut vers la Métropole.

Le voilà propulsé en Bourgogne, du côté de Longvic, dans la banlieue de Dijon. "Il a fallu un peu de temps pour me faire au climat mais j’avais plusieurs potes donc ça a été assez rapide. En plus on est montés de N3 en N2 la première année, explique celui qui doit toutefois faire beaucoup d’effort pour se fondre dans son nouveau collectif. Je n’avais pas vraiment de formation donc ça a été compliqué. J’avais beaucoup de lacunes et il a fallu beaucoup de travail sur le plan handballistique." Après trois ans, le voilà parti pour Grenoble, en Nationale 1. C’est là qu’il apparaît dans le radar de Fabien Courtial. "Il avait un coéquipier à Grenoble qui avait joué avec moi à Saran, Andy Sekiou. Il m’en avait parlé en bien et je l’ai donc appelé", explique le technicien.

Courtial: "Dans mon Top 3 des mecs les plus simples à gérer"

Avec un projet de montée en Proligue, le coach saranais voit en Jean-Jacques Acquevillo un homme à même de lui donner un sacré coup de main. "C’est un peu ce que l’on appelle une pépite. C’était un arrière gauche avec plein de qualités, qui avait besoin de passer dans une structure plus cadrée, plus professionnelle. Il avait besoin de vivre le handball de façon complètement professionnelle, avec deux entraînements par jour, du travail en musculation, des choses qu’il n’avait jamais vraiment faites, note l’entraîneur, rapidement conquis par ses qualités. Il a un bras incroyable, qui a de grosses qualités de duel, et qui n’a pas peur de défendre." Des qualités handballistiques alliées à des qualités humaines à même de l’intégrer au plus vite au projet saranais. 

"Il est dans mon Top 3 des mecs les plus simples à gérer. Jean-Jacques tout le monde l’adore ! Quand tu es gentil c’est facile de se faire aimer, mais quand tu es super bon, tu fais rapidement l’unanimité", rigole Fabien Courtial. L’arrière gauche, lui, prend du plaisir au sein d’une équipe qui aura connu deux montées en deux ans, pour découvrir la Lidl Starligue cette saison. "Tout est allé très vite c’est vrai, sourit le joueur. Ce qui nous a beaucoup aidés je pense, c’est d’avoir un groupe très soudé. On reste tout le temps solidaires. Quand ça ne va pas, il y a toujours un pote qui est là pour encourager les autres. Ca nous a vachement aidés sur des matches quand ça n’allait plus, quand c’était difficile."

Acquevillo: "Mes performances personnelles passent après"

Un groupe soudé qui a découvert l’élite la semaine passée, avec un bon match nul décroché du côté de Saint-Raphaël (30-30). Une rencontre que le grand Martiniquais a saupoudré de 7 buts, preuve d’une adaptation express à son environnement. "Il n’a pas encore atteint ses limites selon moi. Je suis très content de l’avoir à Saran. Il est passé sans problème en Proligue, en Lidl Starligue, pour moi, ça sera pareil, estime son coach, qui lui voit encore des axes de progression. Il peut encore progresser en défense, notamment en mettant plus de profondeur. Ensuite je pense que c’est quelqu’un qui est trop humble, qui ne va pas chercher à se mettre en avant. Il est finalement un peu trop gentil avec tout le monde. Il ne dit jamais non, il se marre tout le temps. C’est quelqu’un qui est tellement humble, tellement altruiste, que ses objectifs personnels passent au second plan."

Comme pour donner raison à son entraîneur, Jean-Jacques Acquevillo rechigne à se prononcer sur ses objectifs à venir. L’équipe avant tout. "Je veux que l’on se maintienne. Mes performances personnelles passent après et je veux prendre les matches les uns après les autres. Je m’en fous de marquer dix buts par match, surtout si on perd. Je veux juste gagner", élude-t-il. Pour cela, Fabien Courtial a une autre piste de progression. "A l’entraînement il va falloir qu’il s’entraîne correctement à plus de 48h du match ! Jean-Jacques en début de semaine il ne met pas un but. A deux jours du match il commence à tirer un peu, la veille un peu plus et en match il est bon. C’est son côté antillais qui ressort, sourit-il, avant de conclure. J’ai un bon feeling avec ce mec. J’ai envie de l’amener au plus haut sachant qu’il me rend bien service dans mon équipe. Je m’enflamme un peu parfois, mais quand je vois certains arrières gauches en Lidl Starligue, je préfère avoir Acquevillo. Ma seule crainte c’est de savoir combien de temps je vais le garder maintenant…"

Benoît Conta