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A la découverte de... Nicolas Tournat

LNH - Publié le 25 octobre 2016 à 15h04
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Alors que Nantes est toujours invaincu cette saison et pointe à une longueur du PSG au classement, Nicolas Tournat confirme journée après journée son formidable potentiel. A 22 ans, le pivot est loin d’avoir terminé sa progression…

"Nicolas est un joueur dont la progression coïncide avec celle du club." Invité à s’exprimer sur le cas Nicolas Tournat, Thierry Anti voit en l’évolution de son joueur le reflet de son équipe, qui dispute cette saison la Ligue des champions pour la première fois de son Histoire. Une compétition qui réussit pour le moment au « H », invaincu sur le front européen et en Lidl Starligue. Des performances réalisées avec un Nicolas Tournat déterminant au poste de pivot. "C’est déjà un joueur clé au sein de notre effectif, confirme son coach, avant d’ajouter. C’est le meilleur joueur jamais sorti de notre centre de formation."

Un centre que le jeune homme a intégré en 2012, après une jeunesse passée un peu plus au sud, dans la région niortaise, où il découvre le handball assez tard. "Je n’ai commencé qu’à 12 ans. J’avais fait six ans de foot avant cela, mais j’ai arrêté car je n’aimais pas l’état d’esprit. Un copain m’a proposé d’essayer le handball. La licence n’était pas chère, j’ai demandé à ma mère et voilà", sourit celui qui flirte alors avec les 1,80m. Après une saison à La Crèche, le jeune pivot est rapidement repéré et migre à Poitiers, pour suivre un sport-étude. Après trois saison à Niort, en Nationale 3, c’est ensuite au H qu’il décide de poursuivre sa progression.

Un premier but au Final Four de Coupe EHF !

"A la base je devais signer à Montpellier avec un an d’avance, mais suite à une discussion avec mes parents mais aussi avec la Fédération, j’ai changé d’avis. J’ai choisi Nantes car c’était aussi un très bon club et je restais près de mes proches", glisse celui qui cite Bertrand Gille, Cédric Sorhaindo et le Suédois Andreas Nilsson lorsqu'on l'interroge sur ses modèles. Voilà le gamin, qui culmine désormais à 2m lancé sur la route du professionnalisme. Dès sa première année il goûte d’ailleurs au groupe pro, avec 3 apparitions en Lidl Starligue, et une, plus marquante, au Final Four de Coupe EHF organisé à Nantes.

"A l’époque, on n’avait que peu d’occasions d’avoir une feuille de match à 16 joueurs. J’ai voulu le prendre sur ce Final Four pour lui montrer ce qu’était le haut niveau et lui donner envie d’y arriver", explique Thierry Anti. "Et j'ai mon premier but avec les pros", se souvient pour sa part le joueur, buteur en demi-finales, face à Holstebro (26-20). "Il n’est évidemment pas entré en finale (perdue face à Rhein-Neckar 24-26), mais il était sur le banc, et tout ça lui a donné envie d’y arriver", ajoute son coach. La machine Nicolas Tournat est lancée, et le jeune homme profite du départ Borja Fernandez vers le Qatar, couplé à l’erreur de casting Javier Garcia Rubio pour peu à peu se faire sa place. 

Anti: "Le meilleur potentiel français d'un point de vue offensif"

"Ils m’ont donné ma chance et j’ai su la saisir", estime le Niortais, qui doit tout de même essuyer un petit recadrage de son parfois bouillonnant coach. "Cette saison-là il devait repasser son bac, et je tenais à ce qu’il l’obtienne car il en avait les capacités. Mais dès l’instant qu’il avait intégré l’équipe 1, il a délaissé un peu les cours. On a été alerté et on l’a puni d’entraînement avec l'équipe 1. Et à la fin de l’année il a eu son Bac, explique le technicien.Mais Nicolas n’est pas quelqu’un qui pose des problèmes." Ou plutôt si, mais aux défenses adverses. "Vous pouvez lui jeter la balle n’importe comment, il l’attrapera", souligne son entraîneur. 

Passé pro en octobre 2014, Nicolas Tournat a déjà prolongé son contrat jusqu’en 2020. Une preuve de plus de la confiance placée en lui par son club. "Pour moi c’est le meilleur potentiel français d’un point de vue offensif, assène son coach. On a pu lui reprocher d’être plus léger défensivement mais je le fais travailler sur ce secteur. Et maintenant que j’ai un joueur (Senjamin Buric) qui peut lui aussi alterner attaque et défense, je peux l’utiliser sur les deux secteurs sachant que Nicolas n’a pas encore la caisse pour tenir 60 minutes. Mais il a cette volonté de défendre et de progresser."

Une version confirmée par le joueur. "C’est mon principal axe de travail. C’était plus compliqué sur le système en 3-2-1, mais maintenant qu’on est en 6-0 je suis plus à l’aise, souffle celui qui ne veut pas se fixer de limites. On est sur un bon début de saison, une belle dynamique et j’en profite. A terme, j’aimerais retrouver l’équipe de France." Une sélection à laquelle il a goûté il y a un an lors de la Golden League, mais au sein de laquelle la concurrence est féroce (Karabatic, Sorhaindo, Fabregas, Afgour…). "Il est facile de se mettre à la place du sélectionneur et de critiquer tel ou tel choix, mais je pense sincèrement que Nicolas est un très bon profil international", conclut Anti, dans un dernier sourire. 

Benoît Conta