« Je suis arrivé en France à l’âge de 23 ans, dans le club de Cernay-Wattwiller, en Nationale 1. A mes yeux, la France était l’un des pays les plus développés sur le plan du handball, et j’ai décidé de venir ici pour continuer ma progression, tout en vivant une nouvelle expérience. Je n’avais pas spécialement peur, j’avais dans l’idée que les Français étaient des gens accessibles et honnêtes.
Malgré tout, mon intégration fut très difficile car j’étais le seul étranger au club, et la communication était très difficile pour moi. C’était aussi difficile dans ma vie de handballeur, que dans ma vie au quotidien. J’étais face à une nouvelle culture, une nouvelle langue, de nouvelles personnes… J’ai dû faire beaucoup d’efforts et j’ai mis beaucoup de temps à m’intégrer… Sur le plan de la langue, je pense notamment que votre langue est très difficile, et qu’il faut s’investir énormément pour l’apprendre. Je suis d’ailleurs toujours en apprentissage même si ça va beaucoup mieux…

Pour ce qui est des différences entre la France et la Croatie, je pense que les gens sont vraiment concentrés sur leur travail. En Croatie, la situation économique est bien plus difficile. Une autre chose qui m’a marquée, c’est l’accès au sport, et dans mon cas, le handball. Je le trouve bien plus professionnel et sérieux qu’en Croatie. Malgré tout, mon pays me manque, notamment ma famille, mes amis et Zagreb, la ville où je suis né. Mais je pense que c’est normal, et que ça arrive à toute personne qui quitte son pays. Je m’habitue même il y a des jours plus difficiles que les autres. C’est la vie…

Sur la plan de la cuisine, j’aime beaucoup la cuisine croate traditionnelle, avec les différents types de viandes et de saucisses. Je pense que nous avons une excellente cuisine. En France, j’aime manger la raclette par exemple, ainsi que tous vos fromages. J’aime bien essayer vos différents plats, et votre cuisine est très bonne… Mais je préfère quand même la nôtre (sourire). Pour ce qui est de la culture, cela fait plus de trois ans que je vis ici, et je me suis rendu dans beaucoup de villes, que ce soit à titre privé, ou avec le club. En premier lieu, il y a forcément Paris, qui est unique, avec tant de choses intéressantes que je prends plaisir à y revenir. Mais j’aime bien Strasbourg pour son atmosphère en hiver, et la Côte d’Azur, mais plutôt l’été (sourire).
Pour finir, sur un point de vue handballistique, je pense que la Croatie souffre de voir beaucoup de joueurs talentueux qui quittent le pays en raison des mauvaises conditions. Il n’y a pas beaucoup d’investissements dans le handball pro, et le produit n’est au final pas très intéressant pour les sponsors et le public. En France en revanche, il n’y a pas cet amateurisme, et les joueurs ne sont pas tenus de faire un travail à côté pour subvenir à leurs besoins. Ils peuvent se concentrer sur le handball. Les médias s’intéressent au sport, le sportif est mieux accompagné, et tout cela donne un produit plus rentable et plus intéressant pour les fans…
A bientôt sur les terrains !
Tomi Vozab »
