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A la découverte de... Nedim Remili

LNH - Publié le 16 janvier 2017 à 17h26
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Après avoir participé à l’Euro 2016 la saison passée, Nedim Remili a changé de dimension durant l’été, en migrant du côté de Paris. Un statut qu’il assume parfaitement, et qui lui a offert une place de choix dans la rotation de Didier Dinart durant ce Mondial 2017.

"Ce Mondial en France, c’est un objectif qui se concrétise, mais c’est aussi un autre qui s’ouvre." Nous sommes à la veille de France-Brésil, match d’ouverture du Mondial 2017, et Nedim Remili n’a rien perdu de son appétit. "Etre ici c’est bien, mais je veux désormais jouer et apporter à l’équipe, je veux l’aider à ramener ce titre de champion du monde", assène l’arrière droit. Une ambition non voilée, marque de fabrique d’un joueur plus habitué à grimper les marches quatre à quatre plutôt qu’à attendre patiemment son tour. "Il veut être le meilleur, et il veut jouer avec les meilleurs", confirme Boïba Sissoko, son meilleur ami. "Nedim est quelqu’un qui a un très fort caractère. Plus jeune, il a toujours affirmé qu’il voulait être international, et il l’a été. Il n’a pas peur", ajoute Franck Chupin, son formateur du côté de Créteil. 

Un berceau où le jeune Nedim a naturellement chaussé ses premières Stabil, sous le regard de son père Kamel, ancien joueur du club, désormais directeur général du club. "Au début j’ai un peu testé tous les sports comme le foot ou la natation. Le handball c’était surtout des stages durant les vacances scolaires. Puis vers 10-11 ans, je m’y suis mis un peu plus sérieusement", note le principal intéressé, qui sort rapidement du lot. "Il a toujours été très doué", confirme Chupin. Partenaire de jeu depuis la plus tendre enfance,Sissoko ne dit pas autre chose. "Déjà il était plus grand que les autres. Et puis il était facile, il prenait la balle et il allait tirer, sourit l’ailier gauche cristolien. Il était en avance sur nous." Une avance qui va naturellement s’estomper quand le gamin est lancé au milieu des adultes. "C’est là qu’il a compris qu’il fallait bosser pour y arriver", glisse l’ami de toujours. 

Nedim Remili à l'âge de 16 ans. (Page Facebook du joueur)

Un mois de décembre 2015 un peu spécial...

Lancé à 17 ans dans le grand bain, l’arrière droit navigue entre irrégularité et pépins, avec notamment une longue indisponibilité suite à une blessure à l’épaule, lors de la saison 2014/2015. "Ca m’a forgé le caractère", analyse le joueur. C’est lors de la saison suivante que les pièces du puzzle vont peu à peu se mettre en place. "J’étais irrégulier au début, puis j’ai eu une grosse remise en question". Apparaissent alors au grand jour les qualités indéniables du bonhomme. "Déjà c’est un joueur, quelqu’un qui prend beaucoup de plaisir sur un terrain", remarque Sissoko. "C’est un joueur complet, qui peut tirer de loin mais qui a aussi une grosse relation à deux", ajoute Franck Chupin. L‘explosion intervient au final en décembre 2015. "Ah il a marqué les gens ce mois de décembre !", sourit le grand gaucher, qui décroche coup sur coup le titre de meilleur joueur du mois en Lidl Starligue, sa sélection pour le Hand Star Game, et surtout un passeport pour l’Euro 2016, en Pologne. 

"Ce fut une période extraordinaire, un pur bonheur. C’était incroyable de vivre ça. J’ai beaucoup appris", souligne-t-il. Il enchaîne ensuite avec une fin de saison de haut niveau, pour mener Créteil jusqu’à la sixième place du classement. Il est alors temps de quitter le cocon, pour passer un nouveau pallier. Si Barcelone lui fait les yeux doux, il ne passe finalement que le périph’ pour rejoindre Paris. "Je n’étais pas loin de ma famille, et j’avais envie de travailler avec Noka Serdarusic, avec ces joueurs", explique le transfuge, qui manque le rendez-vous olympique pour cause de blessure, une nouvelle fois à l’épaule. "Ca a été difficile à digérer mais je me suis vite replongé dans le travail car il fallait s’intégrer au PSG", souffle-t-il. Une intégration pour le moment globalement réussie. "On a pu penser qu’il allait souffrir défensivement mais il a progressé sur ce point, souligne Franck Chupin. Il a aussi réussi à passer d ‘un statut où il dirigeait le jeu à Créteil, à une position où il laisse ce rôle à Nikola Karabatic, et doit être à son écoute."

Une première partie de saison réussie qui ne satisfait cependant pas le joueur, toujours en quête de progression. "Il sait qu’il a été en difficultés sur le mois de décembre", explique Boïba Sissoko. "Je suis un éternel insatisfait. J’ai fait de bons matches certes, mais j’ai manqué de régularité. Je dois être capable de répéter les performances. Il faut que je sois performant de la manière dont l’équipe à besoin sur ce moment précis, et pas briller un match sur deux en mettant 9 buts. Si je dois marquer 2-3 buts ou faire 2-3 défenses de suite pour faire la différence, je dois être en capacité de le faire. Il ne faut pas qu’il y ait de blancs", conclut l’arrière droit, qui reste sur une prestation réussie face à la Norvège (5 buts) dans ce Mondial, et qui va désormais tout faire pour enchaîner dès ce soir, face à la Russie. Un objectif après l’autre… 

Benoît Conta

La vie de handballeur n'est pas toujours simple... (Crédit: France Handball 2017)