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A la découverte de... Yanis Lenne

LNH - Publié le 23 janvier 2017 à 18h52
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Son Mondial à lui est forcément un peu particulier. Dix-septième homme au sein de la liste de Didier Dinart et Guillaume Gille, Yanis Lenne vit une première compétition pas comme les autres. Une belle récompense toutefois pour le gamin de Sélestat, actuellement dernier de Lidl Starligue.

On ne sait pas encore si Yanis Lenne l’inscrira sur son CV, mais en ce mois de janvier 2017, l’ailier droit de Sélestat est devenu le dernier « jouet » d’Alain Quintallet, préparateur physique de l’équipe de France, poste qu’il quittera après le Mondial. Comme Samuel Honrubia ou Kevynn Nyokas avant lui, l’Alsacien doit en effet s’accommoder de son statut de 17e homme. "J’ai une relation très fusionnelle avec Alain, sourit-il. J’ai une séance de muscu en plus les jours d’entraînement, et j’ai également une séance de course quand mes coéquipiers s’échauffent avant les matches. Je crois que je n’ai jamais été autant en forme de ma vie. Je suis plein d’énergie !"

Un programme sur mesure pour un statut à part, qu’a décidé de lui offrir Didier Dinart afin que le jeune homme de 20 ans puisse emmagasiner de l’expérience au plus proche du groupe tricolore. Un statut que le jeune homme tente tant bien que mal d’épouser. "J’ai horreur de ne pas jouer, d’être sur le côté, reconnaît-il. Mais bon je prends sur moi car à ce niveau-là, je ne peux que l’accepter. Et puis j’apprends énormément ici." Au sein du groupe, il ne laisse d’ailleurs rien paraître. "On voit à l’entraînement quelqu’un de déterminé, qui ne baisse jamais les bras", souligne son coach. 

Page Facebook de Yanis Lenne

Vers un départ en fin de saison

Un état d’esprit impeccable qui n’est pas pour rien dans son premier appel en équipe de France, en octobre dernier, alors même que son club est bon dernier de Lidl Starligue, et qu’il évolue principalement sur le poste d’arrière droit. "C’est un joueur avec énormément de caractère, et j’aime ça, surtout à cet âge-là", confirme le sélectionneur, franchement séduit. Un caractère qui est pour beaucoup dans la carrière de Yanis. Une carrière qui a d'ailleurs failli ne jamais démarrer. "En fait il avait un copain qui s’appelait Julien Meyer et tous les deux préféraient aller au poney, révèle dans un sourire Hervé Lenne, le papa, ancien joueur de Sélestat lui-même. Et puis à l’école primaire, il est allé au handball avec un copain, et n’a plus jamais lâché. Je dois dire que ça m’arrangeait."

Page Facebook de Yanis Lenne

Mais là encore, rien n’est évident. "Il était plutôt chétif et craintif. Il avait quelques qualités mais ses entraîneurs avaient plus tendance à miser sur un autre ailier droit, explique le paternel. Et puis au final, c’est en entrant au pole de Strasbourg qu’il s’est découvert une grosse capacité de travail. Au départ, sur les tests, il était à la ramasse. Mais il s’est toujours battu. C’est quelqu’un qui a cette capacité à se mettre au niveau du challenge qu’on lui propose." Admirateur d’un certain Luc Abalo - "je pouvais regarder un match juste parce qu’il était sur le terrain" -, Yanis Lenne gravit peu à peu les échelons, toujours en compagnie de Julien Meyer, son pote gardien de but. "On a fait toutes les sélections possibles ensemble. Il a juste pris un peu d’avance désormais", sourit celui qui s’est désormais exilé à Chambéry, mais qui avait lui-même pris de l'avance en étant scré champion du monde chez les U21 en étant surclassé, au contraire de son ami, sacré chez les U19. 

"Il y a eu une accélération ces derniers temps, confirme l’intéressé. Tout ce qui se passe là, ça arrive plus vite que prévu: ma sélection au Hand Star Game, les sélections avec les Bleus, ce Mondial…" Une accélération pas forcément programmée qui va sans doute pousser cet Alsacien pur souche à quitter le nid en fin de saison, malgré un an de contrat. "S’il veut prendre une autre dimension, ce n’est pas à Sélestat qu’il pourra le faire, souffle Didier Dinart. A lui de trouver un projet cohérent." En attendant de trouver un point de chute dans les mois à venir, Yanis Lenne a en tout cas de l’énergie à revendre…

Benoît Conta