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Les Gille, une famille en or

LNH - Publié le 25 janvier 2017 à 11h25
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C’est l’histoire des frangins Gille, déjà reconvertis mais toujours explorateurs curieux d’un univers dont ils ont éprouvé tous les climats.

Et si son rôle d’adjoint en équipe de France n’était qu’une passade, qu’une parenthèse enchantée dans le roman de sa vie. Dans la famille Gille, en effet, la curiosité n’a jamais été un vilain défaut et elle a, très tôt, conduit les frangins à évaluer le sens de leur action, puis à déterminer les contours de leur développement futur.

Les idées claires, le verbe posé, leur discours tranchait dans un milieu qui les a d’ailleurs rapidement catalogués comme les « intellos » du handball. Ils n’ont, pourtant, rien fait d’autre que d’anticiper l’avenir, préparer leur reconversion là où généralement les autres attendent de ranger leurs baskets pour s’en préoccuper.

« Aujourd’hui les entraîneurs se retrouvent seuls et on ne met aucune ressource à leur disposition. A terme, ils auront, j’en suis convaincu, des conseillers. »

Pendant sa carrière, Guillaume Gille a passé ses diplômes d’entraîneur avant de conclure brillamment un master de management en organisation sportive et de devenir coach mental. L’assistant de Didier Dinart s’est ouvert au monde, poussé par son expérience de joueur mais l’envie, surtout, d’apporter progrès et perfection. « Notre sport a tellement évolué que les hommes peuvent, désormais, être submergés. Aujourd’hui les entraîneurs se retrouvent seuls et on ne met aucune ressource à leur disposition. A terme, ils auront, j’en suis convaincu, des conseillers. »

Le sujet le passionne et ses premières missions dans le coaching, à Aix-les-Bains et Toulon et, parfois, en entreprise dans un rôle élargi de consultant, l’ont convaincu d’insister dans cette voie. C’est la raison pour laquelle il a refusé il y a près de deux ans de devenir l’adjoint de Noka Serdarusic au PSG. L’explication, aussi, de son statut si particulier dans le staff de l’équipe de France où il est prestataire de services et ne dispose pas d’un contrat classique« C’est, témoigne Bertrand, un moyen de garder sa liberté. Guillaume c’est un touche-à tout, quelqu’un qui cherche, en permanence, à donner du sens à son activité. »

Bertrand, lui, ne s’est pas engagé dans la même voie de l’entraînement et de la préparation mais il a également éprouvé le besoin, très jeune, d’aller voir au-delà, plus loin. « Le handball, sourit-il, peut être un microcosme qui devient étouffant. J’ai toujours aimé aller voir sur les bancs de la fac afin de comprendre les projections et les problématiques des étudiants. C’est une école de vie. »

Egalement détenteur d’un master 2 de management en organisation sportive, il s’est lancé dans la grande aventure à Chambéry, le club de ses débuts professionnels. Président de l’association (le secteur amateur), responsable des projets de développement du club, un œil également sur la politique sportive, ses journées sont bien remplies, il a su, comme son frère aîné, diversifier son activité. « Le mini hand, le sport loisir, le marketing, le rapport aux partenaires, il y tant de choses à découvrir. J’interviens également en entreprise. L’objectif n’est pas de me raconter mais de pousser les gens à imaginer d’autres modes de pensée. »

« ... je ne me fixe aucun plan de carrière, je vis au gré de mes pôles d’intérêt. »

A peine entrés dans la « vie active », les frangins ont déjà marqué des points dans leur capacité à convaincre et à devenir des acteurs majeurs dans une activité en marche perpétuelle. « Le perfectionnement, la performance, le domaine est tellement vaste, souligne Guillaume. Il existe tellement de clés pour y parvenir. Oui, cela m’intéresse. Peut-être même est-ce ce qui me guide aujourd’hui. Voilà pourquoi, je ne me fixe aucun plan de carrière, que je vis au gré de mes pôles d’intérêt. »

Benjamin, le petit dernier (35 ans) occupe toujours le centre de la défense chambérienne et il a, de la même manière que ses frères, anticipé la fin d’une carrière qui s’annonce. Après des études de kiné, il parfait sa formation à la fac de Grenoble aujourd’hui.

Famille en or, toujours en éveil, les Gille sont des exemples. « Je ne crois pas, explique Bertrand. On s’intéresse seulement à ce que l’on fait. On a voulu ça. Oui, on a voulu avancer des idées et en faire profiter tous ceux qui partagent l’amour du handball. Je ne sais pas si mon expérience à Chambéry est un tremplin ou une aventure longue durée. Je ne sais qu’une chose : je découvre et je m’épanouis. »

Quelques semaines avant le début du Mondial, Guillaume Gille ne savait pas, lui-même, si son engagement en équipe de France serait éternel mais il était convaincu d’avoir encore envie d’aller défricher de nouveaux territoires. « Accompagner, améliorer, développer, j’ai souhaité explorer tous ces domaines. Et je ne fais que commencer. »

Avec les Gille, en tous cas, il y a peu de risques que la routine s’installe…

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