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"Ici, il y a plus de folie qu'en Allemagne !"

LNH - Publié le 13 mars 2017 à 16h07
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Agé de 31 ans, Thomas Bauer a découvert la France la saison passée, du côté d’Istres. Désormais à Aix, le portier nous raconte son arrivée et son intégration au sein de l’Hexagone.

« Pour commencer, je suis donc Autrichien, et en Autriche, le handball n’est pas vraiment professionnel. Quelques clubs ont un bon niveau mais en général il y a 2-3 joueurs pros et des étudiants qui gagnent un peu d’argent autour. Ce n’était pas la carrière que je souhaitais. C’est pour cela que je suis allé en Allemagne où j’ai parfois joué dans des clubs qui ont connu des difficultés financières. Mais tout ça fait partie de la carrière d’un sportif. J’y ai passé six années, et avec ma femme (Laura Magelinskas, ndlr), on a réfléchi à la suite à donner à notre carrière. A partir du moment où il était clair qu’on allait quitter l’Allemagne, la France est vite devenue une évidence. 

On avait appris le français à l’école et la Ligue est la deuxième meilleure ligue du monde derrière la Bundesliga. Lorsque j’ai reçu une offre d’Istres, et on s’est vite lancés dans l’aventure, ma femme signant dans le même temps à Plan de Cuques, en 2e division féminine. Pour ce qui est de mes premiers jours, j’ai eu un peu de mal à m’intégrer, mais beaucoup de gens nous ont aidé pour rapidement trouver des repères. Après je dois avouer que je n’ai pas forcément été très performant lors de ma première saison à Istres, mais ça va beaucoup mieux cette année avec Aix.

Crédit: Instagram de Thomas Bauer

Pour ce qui est de la langue, je ne parlais pas très bien le français car si je l’avais appris à l’école j’étais jeune, et je ne le pratiquais presque pas. C'était plutôt handball l'après-midi et pas beaucoup de travail ! (sourire) Et puis c’est assez ancien. Nous avions tout de même de petites bases et ça nous a tout de même aidé car le français est une langue compliquée. Je n’ai pas repris des cours en revanche. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup parler, faire des blagues dans le vestiaire... J’ai appris assez vite car je n'aime pas travailler dans un pays et de ne pas être bien dans la vie de tous les jours. J’ai envie de faire des sorties avec mes amis, d’avoir une vie privée épanouie. Alors je regarde le handball à la télé, je regarde les séries en français, j’essaie de lire des livres en français pour apprendre un peu plus vite. 

Crédit: Instagram de Thomas Bauer

Quand on parle des Français en Europe, les gens disent souvent qu’ils sont arrogants. Mais je ne sais pas si c’est parce que c’est le Sud, mais les gens sont très gentils avec moi. A chaque fois que je rencontre quelqu’un, il est toujours sympa (sourire). Je trouve que le Français aime la vie, il aime manger, il aime boire du vin… Je trouve qu’ils ne sont pas très pressés d’ailleurs. Tout le monde est assez tranquille. D’ailleurs même si on perd et qu’on ne joue pas bien, les supporters ne sont pas trop en colère. Cette ambiance est toujours plaisante pour nous les joueurs.

Sur le sujet de la nourriture j’aime plutôt la nourriture ici car il y a beaucoup de choses différentes. Mais c’est parfois un peu compliqué pour moi car le Français aime le fromage, les saucisses, la viande... Or ma femme et moi on a décidé de manger moins de viande après avoir parlé avec des spécialistes. On essaye d'être plutôt végétariens. C’est parfois un peu difficile pour nous du coup. 

On a aussi pas mal visité le pays. On a passé quelques jours à Paris, forcément. On aime aussi la Côte d’Azur. Si j’ai mon week-end, on prend la voiture et en 2h on peut passer du temps à Cannes ou Nice, des villes comme ça. Si on joue bien le mercredi et qu’on prend les points, le coach nous donne les deux jours et on peut partir visiter un peu. (sourire)

Crédit: Instagram de Thomas Bauer

Pour ce qui est de la différence entre la France et l’Allemagne d’un point de vue handball, je pense qu’en Allemagne c’est un peu plus strict. Les entraîneurs sont plus rigoureux et laissent moins de libertés à leurs joueurs. Je ne vais pas dire que c’est moins strict mais je trouve ça plus spectaculaire en France. Il y a plus de folie, notamment pour les supporters. Et ça me fait plaisir car j’aime ça. J’aime le spectacle, j’aime célébrer avec le public. Quand il y a de jolis buts, de beaux arrêts, c’est ça que j’aime. »

Après ce témoignage, nous avons décidé de tester Thomas Bauer sur sa connaissance de la France :

Quel est le nom du président de la République ?
François Hollande, c’est ça ?

Quelle est la date de la fête nationale ?
C’est en été… en juillet… le 14 ! C’est ça ? Et ma femme me souffle l’année 1789 ! Il faut préciser que c’est elle qui l’a trouvée ! (rires)

Quel est, à tes yeux, le meilleur handballeur français de l’histoire ?
Thierry Omeyer. C’est certain. Il est encore une idole. Déjà il faut que ça soit un gardien, et c’est forcément Thierry Omeyer. 

Quel est ton chanteur ou groupe français préféré ?
Maître Gims. 

Plutôt verre de vin ou verre de bière ?
Ni bière, ni vin, je déteste les deux. Pour moi ça sera Coca ou limonade.

Plutôt café français ou café autrichien ?
Ni français, ni autrichien, moi je suis plus espresso, donc italien. Je sais que c’est un scandale car l’Autriche est très connue pour le café. En plus je suis né à Vienne, mais c’est comme ça… (rires)

Plutôt Wiener Schnitzel ou ratatouille ?
Wiener Schnitzel, évidemment.

Plutôt Marcel Hirscher ou Alexis Pinturault ?
Si on parle ski, je choisis Hermann Maier, qui était mon idole quand j’étais jeune. Mais maintenant, je ne suis que les sports collectifs. 

Dernière question piège, quel était le sport pratiqué par Philippe Bernat-Salles, le président de la LNH ?
Ca je ne sais pas…

Benoît Conta