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[A la découverte de...] Truchanovicius, le grand blond sans la chaussette noire

LNH - Publié le 19 décembre 2017 à 14h44
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Sans faire de bruit, Jonas Truchanovicius s’est rendu indispensable à l’équilibre de Montpellier, et ce depuis un an et demi. Le géant lituanien sera une nouvelle fois précieux, jeudi, face à Paris.

Sur la pointe des pieds. Lorsqu’il débarque à Montpellier, au printemps 2016, peu de regards se tournent vers Jonas Truchanovicius. Si le grand blond culmine à 2,03m, son CV n’attire pas forcément le chaland. International lituanien de son état, l’arrière gauche évolue en effet en Autriche, dans le club de Leoben, où ses passages sur le parquet sont fugaces. C’est lors d’une rencontre internationale face au Danemark qu’il attire pourtant l’oeil averti d’un certain Patrice Canayer. "Son profil m’intriguait", glisse le patron du MHB, dans les colonnes de L’Equipe. Va donc pour un essai. 

"On a vu arriver quelqu’un de très timide et de très réservé, se souvient Samir Behlacène. Mais on a aussi vu un travailleur hors-pair. Il ne s’arrêtait jamais." Il faut dire que le bonhomme est déterminé, et ne veut pas rater sa chance. "Ce n’est pas tous les jours que Montpellier fait appel à toi", remarque celui qui a décidé dès ses 17 ans qu’il ferait du handball un métier. "Ce qui est loin d’être évident dans un pays qui ne jure que par le basket, souffle-t-il. J’ai bien essayé d’en faire aussi mais mon coeur battait pour le handball." C’est pour cela qu’il se décide rapidement à quitter son pays natal pour l’Autriche, à l’âge de 22 ans. "C’est tellement dur de quitter le pays que j’ai sauté sur la première occasion". Pas une franche réussite mais le grand gaillard sait désormais gérer le déracinement. 

Lituanie-Danemark, le match qui va tout changer...

Parmi les trois meilleurs arrières gauches dès sa 1ère saison !

Une fois à Montpellier, il fait tout pour convaincre les dirigeants héraultais, qui eux se penchent sur cette épaule droite opérée à deux reprises. "Il fallait faire quelque-chose car j’aurais pu arrêter ma carrière à cause de ça. Et Montpellier m’a beaucoup aidé. En Autriche, sur le plan médical, ce n’était pas terrible, souffle l’intéressé. Et cette confiance reçue, il fallait que je la rende. Alors j’ai travaillé sans relâche."  Le voilà titulaire d'un contrat d'une saison. Et dès le début de saison 2016/2017, son profil d’homme à tout faire fait de lui un rouage indispensable au projet de jeu mis en place par son coach. "J’ai tout de suite été confortable avec ce que Patrice me demandait de faire", reconnaît-il. 

"Pour commencer, dans la vie du groupe il s’est vite intégré. C’est quelqu’un de très calme et très posé. Il a vite trouvé ses marques, notamment avec la « Young Mafia », décrypte Samir Bellahcène. D’un point du vue plus handball, sa combativité et son apport défensif l’ont vite rendu indispensable. Pour son gabarit, c’est quelqu’un de très très mobile." Installé au coeur de la défense du MHB, Jonas Truchanovicius ne s’en contente pas, et pèse également de l’autre côté du terrain avec 73 buts inscrits (à 63% de réussite) sur sa première saison. 

De quoi rapidement convaincre le club de proposer un nouveau contrat de 3 ans à son géant lituanien, nominé parmi les trois meilleurs arrières gauches de la saison aux Trophées LNH. Une progression express qui ne rend pas forcément fier Jonas Truchanovicius... "Je ne sais pas si je peux dire que je suis fier. Tout ce que je sais c’est que j’ai toujours rêvé jouer en France. Alors de jouer à Montpellier et disputer la Ligue des champions, que demander de plus ?, souffle-t-il. En plus j’aime bien la vie ici, même s’il faisait un peu trop chaud au départ, et que ma peau ne se fera sans doute jamais au soleil…" 

Benoît Conta

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