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Claire: "J'ai appris à mieux m'intégrer"

LNH - Publié le 11 janvier 2018 à 12h08
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A 30 ans, Nicolas Claire va disputer sa première grande compétition avec l’équipe de France, dès vendredi, lors de l’Euro en Croatie. Le joueur de Nantes revient pour nous sur cette nouvelle expérience avec les Bleus.

Nicolas, quelle a été ta réaction lorsque tu as eu la confirmation de ton voyage pour la Croatie ?
J’étais content évidemment. Ca change un peu de mes dernières expériences (sourire). Mais je veux maintenant me plonger dans la compétition.

Tu avais par deux fois été écarté (Euro 2016/Mondial 2017), craignais-tu une nouvelle mauvaise surprise ?
J’ai appris à essayer de vivre sans cette pression puisque j’ai déjà été écarté deux fois. Depuis, j’ai aussi appris à mieux connaître le groupe, à mieux m’intégrer pour faire ce que l’on attend de moi. Les expériences d’avant m’ont aidé. C’était un mal pour un bien.

Peut-on parler de soulagement pour toi ?
Non car ça n’aurait pas défini ce que je suis, ma carrière. C’est un plus pour le moment. Ça ne sera un soulagement que si j’arrive à apporter à quelque-chose, à bien jouer. Ça ne sert à rien d’être sélectionné si c’est pour faire n’importe quoi après…

As-tu pu ressentir de la frustration de ne pas avoir eu ta chance plus tôt ?
Je ne dirais pas que j’étais frustré car on arrive à vivre de bons moments en club. Quand tu ne connais que ça tu te satisfais de ce que tu as (sourire). C’est comme tout dans la vie. Je vivais pleinement mes expériences avec mon club. En plus, avec Nantes, on a découvert la Ligue des champions il y a deux ans. C’était quelque-chose de plus qui s’ajoutait. Il y avait toujours cette étincelle, cette excitation nouvelle. On a évolué vite, on a de nouveaux challenges à chaque fois. Donc non, ce n’était pas fondamental pour moi. Maintenant si j’y prends goût, ça sera sûrement le cas… (sourire)

"Je ne suis pas là pour faire du bruit pour rien"

Sur cette dernière Golden League, on a senti que tu avais réussi à jouer plus juste.
C’est normal. Quand tu arrives, il faut se rendre compte et analyser les forces que l’on a dans l’équipe. Tu as quasiment les meilleurs shooters du monde avec Nedim, Dika, mais aussi Tim ou Niko de l’autre côté. ce n’est pas à moi de prendre les shoots, mais plutôt d’organiser. Mais tout ça en restant dangereux dès que possible. C’est un juste milieu, il faut savoir jouer juste. Là je pense qu’on est déjà collectivement mieux organisés que lors de la Golden League précédente, et ça m’aide également.

As-tu réfléchi au rôle que tu devais avoir au sein de cette équipe ? 
On a beaucoup plus parlé entre nous. Que ce soit entre joueurs ou avec le staff. On a cherché à créer des affinités. Après les rôles viennent naturellement, personne ne s’impose. On sait très bien qui sont les cadres de l’équipe. Tout le monde sait ce qu’il a à faire, moi le premier. 

On a pu lire que tu ne parlais pas forcément beaucoup au sein du groupe…
Il faut arriver petit à petit. On ne vient pas en équipe de France pour imposer ses idées. On donne son avis quand on nous le demande. Et là, on essaie d’être le plus juste possible. Je ne suis pas là pour parler pour parler. Si j’ai quelque-chose à dire je le dis, mais aux personnes concernées. Je ne suis pas là pour faire du bruit pour rien.

Tu as 30 ans mais peu de sélection, quelle est ta place au sein du groupe ? 
Ma philosophie c’est de penser que lorsque tu endosses le maillot de cette équipe, il n’y a plus de jeunes, plus de vieux. Tout le monde doit apporter quelque-chose. Après il y a des rôles dans l’équipe mais on peut avoir le meilleur joueur de 20 ans et un mec de 30 ans juste là pour aider. C’est une question de rôle, pas d’âge. 

"On n'a pas discuté d'objectifs..."

Le fait de désormais évoluer avec Nicolas Tournat est-il un plus pour toi ?
Le handball c’est une tactique globale mais aussi des petites affinités. Ça aide forcément d’être avec un joueur avec qui tu évolues au quotidien. Ça nous aide, et ça aide les autres joueurs qui jouent ensemble. Ce sont des petites relation à 2-3 joueurs comme ça qui amènent des buts ici et là. 

Un mot sur ton début de saison ? 
Il est en demi-teinte, il ne faut pas se mentir. J’ai fait un début de saison correct jusqu’à ma blessure et après j’ai eu des difficultés à revenir. Sur la fin, ça allait un peu mieux. Mais il ne faut pas se mentir, ce n’est pas mon meilleur début de saison. Maintenant il nous reste un paquet de matches et je ne m’inquiète pas plus que cela.

Pour finir, quel est l’objectif de l’équipe de France sur cet Euro ?
On n’a pas discuté d’objectifs mais apparemment ici ça ne discute pas trop de ça. Quand tu es l’équipe de France, tu es là pour gagner. Il n’y a que ça d’intéressant. Il ne faut pas juste penser à être dans le dernier carré ou je ne sais pas quoi. Quand tu démarres une compétition avec ce maillot, c’est pour la gagner. 

Benoît Conta

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