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L'oeil de FX: "Les Bleus ont su s'adapter aux circonstances"

LNH - Publié le 21 janvier 2018 à 14h18
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Consultant beIN SPORTS tout au long de la saison de Lidl Starligue, François-Xavier Houlet nous livre son regard sur le parcours de l’équipe de France durant cet Euro en Croatie. Quatrième étape ce dimanche après la victoire face à la Suède, en attendant la Serbie, lundi.

François-Xavier, quel est ton analyse sur cette victoire des Bleus face à la Suède ?
Il y a déjà beaucoup de satisfaction de l’emporter de six buts. Mais ce fut un match étrange. On a connu une première période très famélique sur le plan offensif mais les Français sont malgré tout devant. Sur cette première période, les solutions de tir les plus simples, ce sont les Suédois qui les trouvent... avant de tomber sur Vincent Gérard. Dans ce cadre, l’inquiétude est de voir que tu ne mènes que deux buts alors que la Suède a les solutions. Donc si tu as ton gardien qui baisse de pied… Et puis au final, le fait que Vincent ait mis sur l’éteignoir un par un les tireurs suédois, la défense prend ensuite le relais et les Suédois ne trouvent plus ces solutions.

La France a en revanche peiné en attaque…
Oui. En défense, les Suédois ont mis l’accent sur nos arrières, et notamment sur Dika (Mem) et évidemment sur Niko (Karabatic). Sur Kentin (Mahé) ils le gèrent bien en jouant en rupture en l’empêchant d’avoir des intervalles. Tout ce que récupère Cédric (Sorhaindo) en pivot (5/5 aux tirs), c’est la conséquence de cela. Car dans ce cadre, Niko trouve vite la solution et a servi son pivot dans d’excellentes conditions. Les Bleus ont su s’adapter aux circonstances. Tu ne sais jamais ce qui va arriver sur un match. Il y a un an, au Mondial, il y avait 33-30 entre ces deux équipes qui n’ont pas foncièrement changé. Un an plus tard, les Français se sont encore une fois mieux adaptés que leur adversaire. 

"La Serbie semble sortie de sa compétition"

Vincent Gérard a connu une série de dix arrêts de suite, avais-tu déjà vécu cela ?
Je n’en ai pas le souvenir… Alors d’un côté il y a cette statistique phénoménale, mais de l’autre il y a la conséquence que ça peut avoir sur les joueurs suédois. On ne le voit plus aussi engagés, un peu sur les talons. Ces gars-là restaient sur une grosse prestation face aux Croates, ils étaient en confiance et au fur et à mesure des arrêts, ils ont perdu cette confiance. Et le mérite revient à Vincent et à sa défense. Il y a cinq-six situations complètement évidentes et c’est vraiment Vincent qui va les chercher.

L’ambiance a semblé un peu irréelle dans la salle…
Il y avait des réactions vraiment marrantes. A côté de nous, les Croates hallucinaient, de l’autre Magnus Wislander nous regardait genre: « laissez-nous tranquille, vous nous avez embêtés avec Thierry Omeyer et maintenant Vincent Gérard ! ». On entendait ce sentiment d’étonnement dans le public… Alors que lui était d’une sérénité. Il a fait des parades très précises, très techniques. Il est vraiment bien dans ses baskets…

Un mot sur cette équipe de Serbie, à quoi faut-il s’attendre ?
On dit que c’est le match piège, et on a raison de le dire quand on est dans le staff de l’équipe de France. Pour ma part j’ai l’impression qu’ils sont sortis de la compétition. Encore plus qu’en début de compétition, si tu montres aux Serbes qu’ils n’ont aucune chance, ça peut être vite réglé. 

Benoît Conta, à Zagreb (Croatie)

Crédit photo: Stéphane Pillaud/FFHB