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Fahrudin Melic, l'as du chabala

LNH - Publié le 28 novembre 2018 à 10h33
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Deuxième meilleur buteur de la Lidl Starligue, Fahrudin Melic arpente inlassablement l’aile droite de Chambéry pour sa 3e saison en Savoie. Et continue de martyriser les gardiens avec sa spécialité maison, le chabala.

"Une question de confiance." A l’heure de livrer le secret de ses chabalas, Fahrudin Melic ne verse pas dans l’originalité. "Il y a du travail, forcément. Le reste c’est du feeling. Ensuite, plus ça fonctionne, plus tu es en confiance, et ça continue", souffle celui qui s’est pris d’amour pour ce geste - consistant à faire baisser les bras du gardien, pour leur glisser le ballon au-dessus de la tête en cassant le poignet -, en regardant ses deux idoles, Irfan Smajlagić et Mirza Dzomba. La suite ? Du travail, et l’assentiment de ses coaches. "Ils savent que j’aime ce geste, sourit le joueur de 34 ans. Après il y a deux types de coach: celui que ça énerve quand je le rate, et celui qui est plus compréhensif, car ça reste un tir comme un autre. Je dirais qu’Erick (Mathé) est un peu entre les deux."

Il faut dire que le nouveau coach de Chambéry peut être satisfait des performances de son unique ailier droit, l’ancien Cristolien Benjamin Richert étant encore en convalescence. Avec 67 buts en 10 journées (à près de 80% de réussite), le Savoyard est en effet le deuxième meilleur buteur de la Lidl Starligue. Une récompense pour celui qui a tout connu depuis son arrivée en France. Formé du côté du Bosna Sarajevo, où sa famille a choisi de vivre suite aux guerres en ex-Yougoslavie, le Monténégrin explose sur le tard, en 2012/2013, sous les couleurs du clubs de Velenje, en Slovénie. "On a fait une belle saison en Ligue des champions, et mon agent, Andrej Golic, a reçu plusieurs offres, dont celle de Paris, se souvient-il. Et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours voulu jouer en France plutôt qu’en Allemagne."

Ecarté par Noka Serdarusic au PSG

Le voilà donc qui débarque au PSG, pour partager le poste avec Luc Abalo. "La vie est vraiment agréable à Paris. Je suis arrivé et pas mal de joueurs parlaient anglais donc je me suis bien intégré, souffle celui qui sera en revanche mis de côté par Noka Serdarusic à son arrivée, à l’été 2015. C’était un cauchemar. C’est la première fois que je vivais une saison comme ça. Tous les coaches ont toujours été contents de moi, car je pense que je suis quelqu’un qui travaille. Mais lui a décidé que je ne jouerais pas. Même s’il me restait un an de contrat, il me fallait absolument trouver une porte de sortie." Ce sera Chambéry, où le Monténégrin trouve vite ses repères. "Il y avait d’autres Yougos: Edin Basic, Marko Panic et Damir Bicanic. Ce fut très rapide", confirme le gaucher. 

Reste qu’en Savoie aussi, il va également connaître une saison cauchemar, l’an passé. "Il faut l’oublier le plus vite possible, glisse « Mela ». Chambéry est un club avec un super public qui doit jouer la Coupe d’Europe. C’est un club bien organisé qui doit figurer dans le Top 5. Cette saison, le coach nous a apporté beaucoup de professionnalisme, et ça paye." Alors qu’il a d’ores et déjà prolongé de deux saisons son contrat, Fahrudin Melic regarde avec gourmandise la suite des hostilités, et notamment ce Classico face à Montpellier, jeudi. "Je n’ai pas besoin de dire grand-chose sur ce match. On va jouer face au champion d’Europe, et on connaît l’histoire entre ces deux équipes. Je n’ai rien à dire, juste que je suis déjà chaud !", conclut-il dans un sourire. La confiance est donc là. En attendant les chabalas… 

Benoît Conta