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Sander Sagosen, au four et au moulin

LNH - Publié le 27 janvier 2020 à 11h50
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Sander Sagosen a signé un Euro de très haut niveau, pour tenter de mener la Norvège jusqu'à la médaille d'or. Meilleur buteur et passeur de la compétition, le demi-centre de Paris n'aura toutefois pas suffi.

Un coup d’oeil sur les stats de l’Euro 2020 suffit pour apercevoir une tête qui dépasse. Meilleur buteur de l’Euro avec 65 banderilles (record de 61 buts de Kiril Lazarov effacé), Sander Sagosen en est également le meilleur passeur, avec 53 offrandes. Faites, l’addition, vous obtiendrez 118, soit une implication dans 43% des buts inscrits (273) par son équipe, la Norvège. Une performance de choix pour le demi-centre du PSG, investi d’une mission. "Je suis passé à côté de ma finale lors du dernier Mondial, disait-il avant la compétition. Alors je me suis interrogé sur ce que je devais faire de mieux, que ce soit physiquement ou mentalement. Et j’ai beaucoup travaillé pour être encore plus performant." Rôdé aux combats de la Lidl Starligue sous le maillot de Paris, le Norvégien s’est donc livré corps et âme pour son équipe nationale.

D’abord devant son public, à Trondheim, puis sur le territoire suédois, le meneur de jeu a d’abord apporté le danger sur ses coups de canon de loin, avant de servir ses pivots, ou de privilégier les un contre un. Toute son épaisse palette y est passée, même dans l’exercice du penalty. "Il joue le meilleur handball de sa vie", estime ainsi son sélectionneur, Christian Berge, dans la presse allemande. Des performances de choix pour Sander Sagosen, qui a de plus dû composer avec toutes les attentions de la part des médias de son pays. "C’est sans doute la plus grande frénésie médiatique qu’ait connue la sélection, explique ainsi l’ancien Aixois Ole Erevik, dans les colonnes d’Handnews. Il y a près de 40 journalistes et 15 caméras pour le suivre à chaque fois qu’il rencontre les médias…"

« Nous avons été à deux doigts de livrer un Euro parfait »

Pas de quoi effrayer le joueur de Paris, qui, malgré ses 24 ans, a su faire face. "Il aime cette attention médiatique, ça se voit. Et il est bon dans cet exercice, je ne crois pas que ce soit un problème pour lui", ajoute l’ancien portier norvégien. Reste que le Viking a finalement dû rendre les armes. Malgré ses dix buts en demi-finales, le Parisien a vu son équipe chuter après 80 minutes de combat face à la Croatie de Domagoj Duvnjak (28-29, ap). "C’est un rude coup que l’on se doit d’encaisser, soufflait le héros, sonné, à la presse norvégienne. Mais nous devons en tirer les leçons pour ne pas se laisser piéger la prochaine fois."

En attendant les futurs joutes, la Norvège aura au moins assuré la médaille de bronze, face à la Slovénie (20-28), dès le lendemain. Une satisfaction pour celui qui a au passage empoché le titre de meilleur arrière gauche de cet Euro. "Je reste fier de notre performance, souffle-t-il, à VG. Je suis passé du jour le plus difficile de ma carrière sportive à l’un des meilleurs. La médaille de bronze, c’est mille fois mieux que de rentrer bredouille. Nous avons été à deux doigts de livrer un Euro parfait." C’est donc avec le sourire que Sander Sagosen va reprendre l’entraînement avec le PSG, cette semaine. De nouvelles campagnes, notamment en Ligue des champions, l’attendent…

Benoît Conta

 

Crédit photo: Bertrand Delhomme