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Igor Anic a plus d'un tour dans son sac

LNH - Publié le 27 février 2020 à 16h35
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Revenu à Cesson-Rennes cet été, Igor Anic n'est pas étranger à la place de leader qu'occupe actuellement le club breton. Mais il n'y a pas que sur le parquet que le pivot fait preuve d'inventivité...

Il n’a beau avoir que 32 ans, on a pourtant l’impression qu’Igor Anic en a, au moins, cinq de plus. Pas tant physiquement même si, comme il le concède, “avec mon look et ma coupe de cheveux, on pense que je suis plus vieux”. Mais ceux qui ont un oeil avisé sur le handball ont le sentiment que le pivot de Cesson-Rennes a toujours été là. “Mon premier match pro, je devais avoir 16 ou 17 ans. Je me souviens que c’était contre Créteil. C’est vrai que c’était il y a quinze ans, quand on y pense” sourit-il. Mais celui que a posé, de nouveau, ces valises en Bretagne l’été passé ne veut surtout pas penser qu’il est déjà proche de la retraite : “Je me sens encore capable de continuer. Si on est motivé et quo’n y met tous les ingrédients nécessaires, 32 ans, c’est encore loin de la fin de carrière !”

Et à voir Igor Anic cette saison sur les terrains de Proligue cette saison, on a tendance à le croire. Si une blessure l’a tenu éloigné des terrains pendant trois grosses semaines à l’automne, désormais c’est tout schuss pour lui. Et aussi pour son équipe, puisque le CRMHB vient de voler la place de leader à Limoges après l’avoir battu à domicile il y a trois journées. “Forcément, on est heureux, d’autant plus qu’on a désormais notre destin entre nos mains. On gagne tout, on terminera premier, mais on sait que le chemin est encore super long” tempère le capitaine. Pour qui Cesson est un peu la deuxième maison après un premier passage de 2012 à 2014. Il y a seulement cinq ans, mais déjà une autre époque. “Le club a bien grandi, on a désormais des installations géniales. Tous les ingrédients sont là pour réussir, ne reste plus qu’à remonter dans l’élite!” Voilà pour le programme.

Capitaine dès son retour

Igor Anic est tellement bien intégré dans le club breton que dès son retour, et alors qu’il ne connaissait plus grand monde de son premier passage (seul Sylvain Hochet était déjà présent en 2014), Christian Gaudin lui a demandé d’être son capitaine. “Moi même j’ai été un peu surpris, mais c’est un vrai honneur et une responsabilité pour moi de porter ce brassard. Même si je ne suis pas seul, dans le vestiaire, je peux trouver quatre ou cinq gars qui sont tout aussi des meneurs d’homme que moi” continue Anic, dont l’expérience a forcément compté dans le choix de Gaudin, conforté par Sebastien Leriche à son arrivée. Car entre Montpellier, Kiel, Gummersbach, Nantes ou Celje, des grands clubs, le pivot natif de Mostar en a connu. Si en plus on y ajoute les titres en équipe de France, à 32 ans, cela fait une carrière déjà bien remplie. “Tous ces voyages ont été hyper enrichissants. Changer autant de fois de club n’a pas été toujours une volonté, mais ce sont les aléas de la vie. Et j’ai quand même vécu le Final Four de la Champions League avec Kiel, le premier titre de l’histoire du club avec Nantes et des aventures humaines extraordinaires” se souvient-il.

De la vidéo et des palettes

A cette façon de, déjà, regarder un peu le rétroviseur, pourrait-on penser qu’Igor Anic commence, déjà, à penser à la suite ? Il dit bien avoir quelques pistes et projets pour l'après-carrière, même s’il ne devrait pas les utiliser tout de suite. Mais si reconversion il devait y avoir, cela pourrait être dans le domaine de la création. Dessin, video, une chose est claire, Igor Anic est plutôt doué avec ses mains. “La passion de la video vient sans doute de ma mère, qui filmait tout quand j’étais petit. J’ai plein de souvenirs avec mon frère, du coup. Et j’ai commencé moi aussi, d’abord avec une Go Pro, mais ensuite à avoir un regard un peu plus technique, à progresser. Avec ma femme, on a fait quelques clips de promo pour des entreprises, et tout le monde était satisfait du résultat” explique-t-il. Tout en n’osant pas critiquer la qualité des montages Dartfish de ses coachs lors des séances video.

Mais si ce talent créatif pourrait bien servir à Igor Anic le jour où il aura choisi d’arrêter le handball (on vous rassure, ce n’est pas pour tout de suite), il s’en sert aussi dans la vie de tous les jours. Des cabanes pour ses enfants, un salon de jardin en palettes à Cesson, tout est bon pour s’occuper. “Je préfère prendre mon café dans un salon d’extérieur que j’ai fait de mes mains que sur du mobilier que j’aurais acheté. Ca procure quand même une autre satisfaction !” rigole-t-il. Et on a vu le résultat, et c’est franchement pas mal du tout. Décidément, Igor Anic a plus d’un tour dans son sac.

Texte : Kevin Domas. Photos : Philippe Riou, Kevin Domas et DR.