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Grégory Quintallet, le handball dans le sang

LNH - Publié le 11 mars 2020 à 13h17
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Le demi-centre de Valence Grégory Quintallet ne pouvait pas faire autre chose que du handball, étant donné son arbre généalogique. Et avec le promu, il continue cette saison son bonhomme de chemin.

Vous le savez, depuis le début de la saison, on aime bien parler des à-côtés du handball. De ces joueurs qui aiment faire la cuisine, qui ont traversé l'Europe en camping-car ou qui espèrent ouvrir un bar à la fin de leur carrière. Mais, quand on expose notre projet à Grégory Quintallet, le demi-centre de Valence, il nous arrête net : "Je vais être un peu décevant mais pendant la saison, je me régale à faire la sieste. J'ai un petit chien qui adore m'accompagner pour dormir, mais sinon, c'est surtout Netflix." Avec Breaking Bad et Game of Thrones en haut de son box-office personnel. Le décor est posé et finalement, ce n'est pas grave, on va quand même arriver à nos fins.

Une famille où le handball est une religion

Et on n'a pas besoin d'aller chercher très loin pour trouver des choses à raconter. Car au jeu des sept familles, les Quintallet, c'est un peu celle avec le ballon de handball dans le coin. Le grand-père, Alain, a été pendant de longues années préparateur physique de l'équipe de France tandis que l'oncle, Sébatien, entraine désormais Ivry après une carrière émérite de joueur professionnel. "En Bourgogne, on est connu !" rigole Grégory, le benjamin de la série, du haut de ses 25 ans. "Je ne pouvais pas faire autre chose, je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit. Je me souviens que les premiers matchs auxquels j'ai assisté, c'est quand mon oncle jouait à Créteil" se souvient-il. Conscient, aussi, que porter un nom si connu peut engendre un poids ou des attentes. 

Et avec une famille autant portée pour le sport, cela peut forcément donner des moments cocasses. Avant de partir pour les rassemblements de l'équipe de France au mois de janvier, Alain Quintallet avait l'habitude de tester ses nouveaux exercices de renforcement sur...les autres membres de sa famille. "On se retrouvait à faire du gainage sous le sapin de Noël ! Mon grand-père passait son temps à inventer des nouveaux trucs. Moi, je prenais ça un peu à la rigolade mais lui, super sérieusement !" continue Grégory qui, de son propre aveu, n'est pas devenu le roi de la préparation d'avant-saison. 

King of the caisse noire

En revanche, s'il est devenu roi de quelque chose, c'est de la caisse noire à Valence. Pas parce qu'il la tient, non, mais parce qu'il y met "pas mal d'argent". La faute à un caractère bien trempé, qui trouve sans l'ombre d'un doute son origine dans la génétique familiale. Et ça peut avoir des bons côtés, comme des mauvais. "Je bosse beaucoup à l'entrainement, parfois un peu trop, et j'ai parfois un peu de mal à me contrôler. J'oublie que c'est l'entrainement. Du coup, j'avoue que je shoote dans les ballons un paquet de fois" explique Grégory, conscient que cette force d'esprit lui a certainement permis d'avancer dans sa carrière. Pourtant, à Valence, il a tout pour réussir, notamment un entraineur, Eric Forets, qu'il connait bien. C'est lui qui avait été le chercher en sortie de pôle espoir pour le faire signer à Saint-Etienne, en nationale 1. C'est encore lui qui a décroché son téléphone cet été pour le convaincre de quitter Besançon. "On se connait bien et on a des habitudes de travail" résume Quintallet.

Dont l'idole (ou le modèle, c'est comme vous voulez) quand il était plus jeune n'était autre que...son oncle. Décidément, chez les Quintallet, la famille n'est jamais très loin. "Il jouait au même poste, avait un peu le même style de jeu, c'était logique" se souvient Grégory, avant de dévoiler une anecdote concernant son autre modèle : Ivano Balic. "J'ai même failli me faire sa coupe de cheveux à un moment. Les cheveux longs, ça me parlait !" Se laisser pousser les cheveux, ce sera peut-être pour la fin de saison, si Valence accomplit sa mission maintien. Compliquée, alors que les Valentinois sont avant-derniers au classement, mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. "Cette saison est frustrante. On s'attendait à ce que ce ne soit pas évident, mais l'enchainement des défaites fait que c'est parfois long. Mais je sens vraiment qu'individuellement comme collectivement, on a appris de ce niveau et qu'on n'a plus le blocage du début de saison, où on pensait peut-être n'avoir aucune chance" termine le demi-centre, pour qui jouer en Proligue était un véritable objectif. Et nul doute qu'il y reviendra, la saison prochaine ou celle d'après.

Texte et photos : Kevin Domas