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Mathias Soltane : "Quand on sait d'où je viens, cette parenthèse aura été dingue..."

LNH - Publié le 03 juin 2020 à 11h47
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Après douze ans de professionnalisme, à parcourir les terrains de Proligue, Mathias Soltane, l'ailier de droit de Nancy, va tirer un trait sur sa carrière, avant d'entamer une reconversion. L'occasion pour lui de revenir sur les moments qui auront marqué sa "parenthèse enchantée".

Premiere licence

J'ai découvert le handball vers 11 ou 12 ans au HBC La Famille, mon club formateur à Strasbourg. Aujourd'hui le club a bien changé, il s'appelle le SSHB et évolue en régional. J'en garde de supers souvenirs sur le plan handballistique et humain. J'ai y ai encore des amis, et j'y retourne quelquefois avec grand plaisir.

Premier match en pro

Mon premier match avec les pros, c’était avec Sélestat, qui jouait en première division à l’époque, mais je suis incapable de me souvenir de quand. J’étais le petit jeune qui m’entrainait avec eux, partait avec eux mais qui restait une heure sur le banc de touche. Je rentrais des fois quand le titulaire prenait deux minutes et que son remplaçant était blessé, mais je n’avais pas vraiment de rôle.

Mon premier contrat pro

Je devais avoir 22 ans, c’était avec La Robertsau, le club de Strasbourg qui est devenu l’ESSAHB après. A Sélestat, les dirigeants avaient un projet pour moi, encadrer les jeunes de la nationale 2. Ils pensaient que je n’avais pas le niveau pour jouer en D1 ou D2. Mais j’avais des rêves plein la tête, alors je suis parti à La Robertsau, qui m’a offert mon premier vrai contrat pro. C’était, à l’époque, un truc complètement fou, j’ai serré ma mère fort dans mes bras ce jour-là. Je suis un garçon qui vient de la rue, je ne suis pas passé par un centre de formation, alors être payé pour jouer au hand, c’était complètement inespéré. Le contrat, je l’ai laissé sur la table du salon pendant une semaine, pour que ma mère et mon frère le voient. Je voulais qu’ils soient fiers de moi et de ce que j’avais réussi à faire.

Un entraineur qui m'a marqué

Dans un premier temps Dragan Mihailovic. Il m'a appris la rigueur, le travail, le don de soi, puis, dans un second, Stéphane Plantin (photo), qui m’a fait venir à Nancy. On s’est fait aveuglément confiance toutes ces années. Humainement, il a énormément compté aussi, il était là quand j’ai traversé des mauvaises périodes dans ma vie personnelle.

Adversaire le plus difficile à affronter

Il n'y en n'a pas qu'un seul, le plus simple serait de dire le PSG en coupe en France, mais c'est trop simple. L'adversaire le plus difficile pour moi n'a pas été un joueur, mais plutôt de retourner jouer contre les clubs dans lesquels j'ai eu la chance d’évoluer. Je fonctionne à l'affectif et de me retrouver contre des anciens coéquipiers avec lesquels j'ai partagé tellement de bons souvenirs ne me réussissait pas souvent. Retrouver mon ancienne salle et mon ancien public, les bénévoles, les dirigeants, toutes ces belles rencontres faites a Saran, Selestat, l'ESSAHB ou encore Gonfreville m'a souvent posé pas mal de difficultés.

Coéquipier le plus fort

J'ai eu la chance de jouer avec d'excellents joueur, a chaque poste, et ce serait faire injure a tous les autres que de n'en garder qu’un. A Nancy j'ai adoré jouer avec Senjin Kratovic par exemple, meme si je n'ai fait qu'une seule saison avec lui, il m'a vraiment impressionné. Avec l'équipe nationale algérienne, c'était Ayoub Abdi, je n'avais jamais vu un jeune aussi fort et aussi talentueux que lui. Dans les butss je dirais Obrad Ivezic et Vladimir Perisic, ils m'ont donné beaucoup de fil à retordre à l'entrainement et m'ont surtout fait énormément progresser.

Meilleur pote dans le hand

C'est pareil, je ne peux pas qu'en citer un, mais tous mes compagnons de chambre au fil des années, les petits jeunes de Nancy, tout ces gens resteront des rencontres exceptionnelles pour moi.

Meilleur souvenir

J'ai aimé ma convocation à la cérémonie de remise des trophées des meilleurs joueurs de la saison en 2016/2017 à Paris. C'était tellement incroyable de me retrouver dans ce théâtre, au milieu de toutes ces stars internationales, de passer une soirée avec eux, parler, échanger avec eux, d'avoir mon nom sur une des chaises, pour le petit endroit d'où je viens c'était juste dingue.

Pire souvenir

Sans hésitation, ma fin de carrière. Entre ma blessure à l'épaule, le changement de staff a Nancy, l'arrêt prématuré de ma dernière saison… Je n'aurais pas pu la savourer pleinement. Je suis allé à l'entrainement un mardi matin sans savoir que c'était le dernier de ma carrière. Sans savoir que je ne m'entrainerai plus jamais au Palais des Sports de Vandoeuvre, que je ne jouerai plus jamais dans cette salle, que je n'entendrai plus son superbe public. Cela a été très difficile pour moi à accepter. Aujourd'hui ça va mieux, je me suis fais une raison, je me dis que quelque chose de mieux m'attend ailleurs.

Un regret

S’il fallait vraiment en trouver un, ce serait de n’avoir jamais fait de saison en Lidl Starligue. Je n’ai jamais eu l’opportunité de le faire, je n’ai peut-être pas eu le niveau non plus. Il y a quelques années, quand j’étais dans les meilleurs à mon poste en Proligue, j’aurais sans doute pu le faire mais mon téléphone n’a pas sonné. C’est pas grave, je ne le ressasse pas.

Une fierté

Une grande fierté, celle d'avoir été appelé par la selection nationale pour un stage de preparation à la coupe d’Afrique. Recevoir la dotation de l'équipe nationale algérienne, c’était simplement extraordinaire. Pour moi, mais aussi pour toute ma famille.

La suite

Je suis en train de me lancer dans une formation inter entreprise pour devenir agent immobilier, à Strasbourg. Je vais intégrer l’agence Orpi de Reichstett. Alors je vais en profiter pour faire ma pub (rires) ! Donc si vous vendez, ou recherchez un bien, dans le secteur strasbourgeois, ou nancéien, prenez contact avec moi. En meme temps que je débute ma seconde vie, je me ferai un plaisir de vous aider pour realiser le projet d'une vie, en meme temps que je concrétise le mien. 

 

Kevin Domas