Si Sélestat avait déjà grandement misé sur la jeunesse locale la saison passée, cela ne va pas changer en 2020-21. Et pourquoi le faire, quand on sait qu’après 18 matchs, les Alsaciens pointaient à la dixième place du classement, dix points devant le premier non-relégable ? L’exercice aura été à l’image de la composition de l’équipe, au final. Capable de faire de très gros coups, comme ces victoires à Massy ou à Limoges, Sélestat aura également laissé passer des points qui lui semblaient promis. “La saison passée devait être la saison 1 de la reconstruction. Elle se découpe en deux phases. Une première, où il a fallu stabiliser les rôles de chacun. Et une phase retour où je nous trouvais beaucoup mieux, mais où le covid est venu tout arrêter. D'où une vraie frustration de ne pas avoir pu aller au bout des choses” explique l’entraineur Christophe Viennet.
Une ossature faite maison
Le technicien, qui a pu apprécier les qualités de ses jeunes joueurs la saison passée, a choisi de faire confiance à la jeunesse dorée encore cet été. Tanguy Thomas, Julien Da Silva, Benoit Deghaud, le SAHB a formé une ossature maison de grand talent. Et, à entendre leur entraineur, cela n’est pas rédhibitoire en Proligue. “Ce sont des joueurs qui ont déjà l’expérience des grands matchs avec les sélections jeunes et junior. Quand on a des jeunes de cette qualité, on serait un peu con de ne pas compter sur eux !” sourit Viennet, qui a mis le grappin sur deux renforts venus de Lidl Starligue : l’ailier droit nîmois Steven George et le portier istréen Mehdi Harbaoui.
De nombreuses raisons d'être ambitieux
Dans une Proligue qui s’annonce plus ouverte que les saisons précédentes en l’absence d’un favori clair, Sélestat peut-il tirer son épingle du jeu et viser au delà de la dixième place ? Les Alsaciens ont le profil du trouble-fête parfait, une équipe qu’on attendrait un peu, mais pas trop mais qui, grisée par la confiance, pourrait réaliser de sacrées performances. “On a envie d’être ambitieux, de par l’histoire du club, mais aussi la qualité de ces jeunes joueurs. Pour une fois, on a réussi à les conserver, même s’il a fallu batailler, et cela va nous faire gagner un temps certain” espère le technicien. “Maintenant, il faut voir comment on va gérer la coupure du covid. Il y a certainement des équipes aux effectifs plus alléchants que les nôtres, mais je suis persuadé que nous aurons notre mot à dire.”
Kevin Domas, photos : Fred Bocquenet