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Thierry ANTI - "Rester dans le milieu"

LNH - Publié le 07 mars 2023 à 10h26
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Le rideau tombe sur 36 ans de carrière. D’un commun accord avec son club, l’emblématique Thierry Anti a décidé de raccrocher mais pas de s’effacer. Foncièrement dévoué à sa passion, l’homme de 64 ans ne manque pas de projets.

Thierry Anti, vous venez d’officialiser votre retraite. Pourquoi avoir fait ce choix ?

C’est le fruit d’un échange avec les dirigeants. Le plus important reste toujours l’institution. 

À un moment, si on sent qu’il y a un problème, il faut avant tout penser au club plutôt qu’à sa propre carrière, sa propre notoriété. Même si les dirigeants étaient contents de mon travail, il y avait un problème avec certains joueurs. Il fallait donc qu’il se passe quelque chose.

Si le fait de prendre du recul vis à vis de l’équipe peut être bénéfique pour le club, alors on discute et je m’efface.

 

Vous n’étiez plus en phase avec l’évolution du handball ?

Avec le temps, ma façon d’entraîner a évolué mais je considère toujours que l’entraineur doit être un leader. Il doit montrer l’exemple, fédérer les joueurs, les faire progresser, les guider vers un objectif commun et faire en sorte que les interêts individuels ne prennent pas le dessus. Aujourd’hui, je sens qu’il y a un décalage. Au moindre problème, chacun pense à son intérêt personnel. C’est une situation que j’ai mal vécue ces derniers temps. J’espère que l’on va tempérer tout cela et ne pas tomber dans des excès. L’avenir de notre sport en dépend.

 

En 36 ans de carrière, quel est votre plus beau souvenir ?

C’est difficile à dire parce que j’ai vécu de très belles choses. Je ne résumerais pas ça à une victoire ou un titre. Certains moments m’ont profondément marqué. Parfois, quand mon équipe jouait tellement bien, j’avais l’impression que je ne servais plus à rien. C’est peut-être arrivé trois ou quatre fois dans ma carrière. C’était un sentiment extraordinaire.

 

Et votre plus grand regret ?

J’ai disputé 4 finales de Coupes d’Europe et je n’en ai gagné aucune. La première en tant que joueur avec la Stella Saint-Maur. Ensuite, nous avons connu cette première expérience européenne avec Créteil avec à la clé cette première finale. Avec Nantes, nous aurions dû gagner notre deuxième finale de Coupe EHF en 2016 face à Göppingen. Malheureusement, nous passons à côté ce jour-là. Et puis, il y a cette finale de Ligue des Champions face à Montpellier qui se joue dans les derniers instants.

C’était mon destin et il faut l’accepter. Je suis quand même le seul entraîneur français à avoir joué 4 finales de Coupes d’Europe.

 

Quels sont vos projets ?

J’aimerais vraiment être à la tête d’une sélection. J’ai aussi très envie de m’investir au niveau du consulting, de l’aide aux clubs et aux entraîneurs. J’ai monté le syndicat des entraîneurs dont je suis le Président depuis plus de 20 ans. Je tiens vraiment à la défense de ce métier. Mon troisième projet est d’écrire un livre et pourquoi pas, être consultant TV. Je souhaite rester dans le milieu du handball à travers différents rôles. 

 

Benjamin CHAROLLAIS