Léo Weber (1,78 m, 26 ans) continue sous les couleurs cherbourgeoises pour une nouvelle saison. L’ailier gauche se confie sur sa blessure en début de saison et sur son retour sur les parquets.
Tu reviens, tu plantes, la JSC est deuxième… Est-ce que c’est un retour que tu espérais aussi positif ?
Ouais, je l’espérais. Après, est-ce qu’il allait être comme je l’avais imaginé ? Je ne savais pas. En tout cas, j’étais vraiment à fond derrière les gars pendant mon absence. Les voir performer me donnait envie de participer au spectacle. J’avais hâte de reprendre dans ces conditions-là. Ils m’ont aidé à bien revenir à Saintes, où j’ai pu rentrer dans de très bonnes conditions, donc je devais aussi les remercier pour ça. On est là où on est pour l’instant, on continue comme ça et puis on verra.
Si on doit rembobiner au tout début de la saison, et évoquer les choses un peu plus douloureuses, il y a ce match cauchemar en Coupe de France où vous êtes trois à vous blesser à la cheville. Est-ce que tu peux déjà nous raconter un peu l’action où tu te blesses, et ensuite comment tu as vécu cette longue période sans pouvoir jouer ? Quelles ont été les différentes étapes de ton retour ?
Pendant le match, je tombe par terre et le joueur de Nîmes tombe sur ma jambe. C’est là que j’ai senti un “crac”, et j’ai compris tout de suite que ça allait durer un moment. Après, j’ai vite dédramatisé. C’était un point négatif, oui, mais si tu t’arrêtes à ça, tu ne vas pas loin. J’avais juste hâte de commencer ma rééducation, de travailler à côté. C’est un vrai travail de l’ombre, donc ce que tu veux derrière, c’est revenir plus fort que tu ne l’étais avant la blessure. C’était l’objectif, et le staff, tout le monde, a fait en sorte que ça se passe bien, que je puisse reprendre correctement et sans souci. Je ne suis pas en train de me ménager tous les jours pour pouvoir jouer le week-end. C’est bien, c’est cool.
Ça a mis combien de temps avant que tu puisses revenir sur le terrain, à l’entraînement ?
Concrètement, ça a duré deux mois, à quelques jours près, mais c’était aux alentours de deux mois. Il y a eu un mois d’arrêt complet, d’immobilisation, puis un mois de rééducation, et ensuite une ou deux semaines où on a bien géré les entraînements et la charge de travail pour ne pas prendre de risques.
C’était ta plus grosse blessure depuis le début de ta carrière ?
Oui, c’était la plus grosse.
Et du coup, comment tu en ressors ? Tu as essayé de tirer du positif, semble-t-il. Comment tu as réussi à faire ça ?
Je me suis ressourcé aussi un petit peu de mon côté. C’est important, parce que ce sont des moments où tu as forcément plus de temps libre, tu ne t’entraînes pas comme les autres. Ça permet de faire un point sur soi-même, de prendre du recul sur ce qui se passe et de cibler, cibler, cibler : comment se fixer des objectifs à court et moyen terme pour la reprise de l’activité, tout ça. Parce que si tu reprends en voulant être à 10 sur 10 tout de suite, ce n’est pas possible : il faut que la reprise soit intelligente. C’est vrai que c’était chiant, c’était dur, mais ce n’était pas une fin en soi. Une blessure, ce n’est jamais agréable, mais il y a vraiment pire.
Mais c’est là qu’on voit que c’est important d’avoir, comme toi, certaines capacités en préparation mentale pour vivre ce genre de “relevé”, non ?
Ce n’est pas forcément uniquement dû à ça, mais oui, j’ai des approches là-dessus qui sont peut-être plus faciles que pour d’autres, donc tant mieux pour moi.
Du coup, comment tu as vécu les matchs pendant ta blessure ? Je pense que tu as vu quasiment tous les matchs à domicile, non ?
Oui, tous.
Est-ce que tu avais juste envie d’aller sur le terrain ?
Oui, complètement. Surtout quand l’équipe performe bien. Et puis lors des déplacements, quand il y a des victoires, c’est encore plus frustrant. Ça te dégoûte un peu plus, parce qu’il y a vraiment quelque chose en plus quand tu vas gagner à l’extérieur. Et en plus, on est peut-être l’équipe la meilleure à l’extérieur, je ne sais pas… Donc oui, ça donnait vraiment envie de revenir et de faire passer ces deux mois le plus vite possible.
Est-ce que tu as eu un rôle, malgré tout, d’encadrement ou d’accompagnement auprès des joueurs ? Peut-être même auprès de Kylian Lassource, qui te remplaçait et qui n’avait pas encore d’expérience à ce niveau-là ?
De loin, on va dire. Parce que quand tu es blessé, tu ne dois pas non plus sortir de ton rôle. Je reste un joueur avant tout. Donc oui, donner des conseils au jeune qui me remplaçait, forcément, ça va de soi.
Mais sinon, non. Les gars, je les ai laissés dans leur aventure. Ce n’était plus vraiment mon rôle de parler comme si j’étais sur le terrain. J’ai pris du recul, comme je vous l’ai dit, et je les ai laissés faire. Et ça s’est très bien passé. Je n’ai pas eu besoin d’en faire plus : les gars ont géré, et les résultats étaient là.
Et là, du coup, la JSC est deuxième. Est-ce que tu trouves que la JSC est à sa place ? Elle peut encore aller plus haut ? Comment tu vois les choses ?
On est à notre place, en tout cas. C’est un fait. Après, je pense qu’on le mérite, j’en suis même sûr. Les matchs qu’on a perdus, c’était contre des équipes concurrentes directes. On a eu une petite bourde à domicile, mais si tu enlèves ce match-là, on serait encore mieux. Prédire le vainqueur de la ProLigue maintenant, c’est hyper compliqué. Franchement, toutes les équipes en haut du classement ont leurs chances. Ça va être une grosse bataille jusqu’à la fin.
Cherbourg est candidat à cette première place ?
Oui, on candidate. Après, toutes les équipes ont de bonnes armes. Le championnat est long, vous le savez bien. Même en atteignant les playoffs, tu n’es sûr de rien.
Ça change quelque chose quand même dans le groupe de se dire qu’on est deuxième ?
Évidemment, quand on affronte une équipe, on se prépare. Mais là, en plus, on a l’étiquette de deuxième qui nous colle à la peau. On sent qu’il y a un statut un peu plus fort sur les épaules quand on va sur le terrain. On se dit qu’on est deuxième, et pas juste après une journée de championnat.
Forcément, tu n’es plus chasseur, mais chassé. Tu n’as plus la même casquette. Après, ça ne doit pas changer notre façon de jouer : que tu sois chasseur ou chassé, tu dois aborder les matchs de la même manière. C’est juste que, oui, nos adversaires, eux, se mettent un petit quelque chose en plus, comme nous on avait l’habitude de le faire avant d’être deuxième.
C’est vrai que c’est un petit changement de mindset, mais il faut vraiment prendre les matchs les uns après les autres. En plus, tous les week-ends, il peut y avoir des surprises. C’est l’équipe la plus régulière qui réussira à sortir du lot.
Être deuxième ou cinquième, on va essayer de produire le même boulot tout le temps. Tant mieux si on est deuxième, il faut garder cette place. De toute façon, notre objectif est de finir premier. Il faut l’assumer et y aller.
On est tout début décembre. Dans trois semaines, vous aurez droit à une trêve bien méritée. Dans un peu plus de quinze jours, toi, en tant que Cherbourgeois de longue date, il y a ce match au Palais des Sports. On commence à y penser en se disant : “On est deuxième, dans quinze jours, on va à Caen. Peut-on faire une belle fin d’année 2025 ?”
C’est dans un coin de la tête, oui, mais d’abord, il y a Pau Billière. Il n’y a pas à réfléchir à ce qui vient après pour le moment. C’est dans un coin de la tête, comme pour tout le monde. On est vraiment concentrés sur Pau Billière. Ensuite, on aura une semaine de travail, et après, Caen. Chaque chose en son temps, je pense.
Et puis, Billière, ce n’est pas un petit morceau. Ils viennent de battre le leader. Ce n’est jamais une équipe qui vous a vraiment réussi là-bas ?
Oui, exactement. Il ne faut pas se tromper de combat. On doit accorder la même importance à Pau Billière et à Caen. Pour moi, ce sont le même genre d’équipes : des concurrents directs. Pau Billière fait toujours de bonnes deuxièmes parties de championnat, et là, ils se sont bien réveillés. Les deux matchs vont être très durs, mais comme tous les week-ends, il faut se préparer de la même manière à chaque fois.
J’avais une petite question par rapport à ta relation avec Axel, qui est capitaine de cette équipe. Toi, tu as aussi un rôle très important. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur l’homme et le sportif qu’est Axel ? On a l’impression qu’il apporte un vrai plus. Comment se sont passés ses premiers mois à ses côtés ?
Avec Axel, dès le début, le courant est bien passé. Tout de suite, c’est un mordu de performance, de réussite, de vouloir aller le plus haut possible. C’est dans mes valeurs, en tout cas. On s’est vite compris. Pour ce qui est de l’apport à l’équipe, que ce soit sur le plan sportif ou humain, il n’y a rien à redire. Il arrive de StarLigue, donc il nous a montré, grâce à son expérience, comment parler, communiquer et diriger certains joueurs. C’est vraiment un plus énorme pour l’équipe.
Comment te positionnes-tu justement ? Tu es vice-capitaine, c’est ça ? Quel est ton rôle dans le groupe par rapport à lui ?
On ne s’est pas donné de classement entre nous. On est sur le même pied d’égalité. On a des prises de parole égales, chacun dit ce qu’il pense au moment opportun. Que ce soit moi, Thomas ou Axel, chacun apporte ce dont l’équipe a besoin au moment opportun.

La JSC est aujourd’hui deuxième du classement. Comment vis-tu cette période où la JSC est dans le top 2 ?
Très bien. C’est toujours agréable d’être en haut du tableau. C’est un peu le reflet du travail qu’on a accompli depuis le début de la saison. Je suis surtout fier, pas seulement pour le classement, mais pour l’équipe et les joueurs, parce que je pense qu’ils travaillent beaucoup et très bien. Parfois, tu travailles dur, mais ce n’est pas forcément visible dans le classement. Nous, on a déjà joué deux gros matchs, alors que certaines équipes en ont encore trois. Je pense qu’on fait un très beau début de saison.
Dans le match contre Massy, vous avez parfaitement maîtrisé. Même si c’était le dernier sans victoire, vous l’avez pris du bon côté ?
On s’était fixé comme objectif de faire un très bon match. On savait que c’était le dernier match à domicile de cette première partie de championnat. On voulait vraiment conclure correctement, surtout après le goût un peu amer laissé par le match précédent contre Valence. Avec notre public dans notre “chaudron”, ça s’est très bien passé. C’était un peu la cerise sur le gâteau à Jaurès.
Comme Léo, dirais-tu que vous passez petit à petit de la position de chasseur à celle de chassé ? Ou ça ne change pas grand-chose à la pression que tu ressens avant d’entrer sur le terrain ?
Je préfère avoir la pression d’être deuxième que celle d’être dernier. C’est toujours mieux. C’est une pression qu’on a cherchée et qu’on a maintenant, il faut l’assumer. Il y aura des jours où tout se passera bien et d’autres moins. Mais il faut rester lucide : le travail finit toujours par payer. Quand on gagne, on ne s’emballe pas ; quand on perd, on n’est pas non plus la dernière équipe du championnat. Il faut rester solidaire, continuer à travailler, et on verra bien à la fin.
Il reste deux déplacements avant la trêve. Si vous en gagnez un des deux, tu seras content ?
Je n’ai pas envie de me contenter d’un seul match. On veut gagner les deux. Est-ce qu’on y arrivera ? Je ne sais pas. Mais on veut donner le maximum. Il faut d’abord aller à Pau Billière, un déplacement très compliqué. Chaque année, on n’y est pas arrivés dans les meilleures conditions. Cette année, on arrive mieux préparés que les années précédentes. J’espère qu’on aura un petit esprit de revanche. Au retour, on a fait un bon match, on perd d’un but à la fin avec une balle pour égaliser. On prépare tous les matchs de la même manière. À Pau Billière, on ira avec une énorme envie de bien faire. Si on gagne là-bas, on marque notre territoire et on montre qu’on est encore là. Et quoi qu’il arrive, on préparera le dernier match contre Caen dans les meilleures conditions.
Qu’est-ce que tu peux nous dire sur cette équipe de Pau Billière par rapport aux autres années ? Est-ce que c’est toujours la même équipe accrocheuse ?
C’est une équipe avec beaucoup de joueurs expérimentés. Sur le papier, c’est un des candidats à la montée. Même l’an dernier, ils ont progressé, surtout en deuxième partie de saison, et ont joué les playoffs. C’est un très gros morceau.
As-tu vu le match contre Cournon la semaine dernière ? Est-ce qu’ils t’ont impressionné ?
Oui, c’est une équipe solide, très solide. Comme toutes les équipes de ProLigue, ils peuvent parfois être irréguliers. Mais si tu les prends dans leur meilleur jour, c’est une équipe très compliquée, comme nous. Les deux équipes arrivent dans de bonnes conditions. On espère faire un très bon match. Les deux effectifs sont costauds en ce moment.
Pour ce match, peux-tu compter sur un groupe complet ?
On fera comme la semaine dernière. Cette petit week-end de repos fera du bien, ça permettra de récupérer les petits bobos et d’arriver au dernier match avec l’effectif au complet.
Peux-tu nous dire quelques mots sur Léo ? Et sur le début de saison où tu as dû faire sans lui ? À quel point t’a-t-il manqué ?
C’est un joueur très important, sur le terrain et en dehors. Mais en dehors du terrain, il ne nous a pas trop manqué car il restait souvent dans la salle. Même au début, quand il devait se ménager, il passait du temps dans la salle. Bien sûr, c’est quelqu’un d’important pour l’équipe. Mais quand il est absent, d’autres joueurs, comme Lassana ou Marin, prennent plus de responsabilités et ils l’assument très bien. À son retour, tout le monde était content. Il a marqué dès son entrée à Saintes et a fait de très bonnes performances à Ivry. C’est un joueur précieux pour l’équipe.
As-tu envie d’envoyer une lettre au Père Noël pour espérer ne pas voir trop de départs en janvier-février ?
On verra. La trêve de janvier est souvent le moment où les choses bougent, selon la situation de chacun et la première partie du championnat. L’objectif du club est de garder le maximum de joueurs pour limiter les changements. Bien sûr, certains partiront vers des équipes mieux classées. Mais c’est aussi une fierté : cela montre qu’on fait du bon travail et qu’on amène nos joueurs à un haut niveau. On espère continuer sur cette dynamique avec la JSC.
C’est un argument aussi pour jouer le haut du tableau et viser les playoffs ?
Oui, clairement. Mais on ne saura vraiment qu’à la fin de la saison. L’objectif est de bien se préparer et de viser le plus haut possible. Si on monte directement, ce sera un rêve. Si on passe par les playoffs, il faudra faire un bon parcours et tenter la montée. Même si on perd quelques matchs, ça ne remet pas en cause notre belle première partie de saison. On sait que les prochains matchs seront difficiles, mais on est tous motivés.
Et le public dans tout ça ?
C’est très important. Même à l’extérieur, une partie du KOP se déplace souvent et fait beaucoup de bruit. Ça crée une belle dynamique et ça soutient l’équipe. Même quand il y a des critiques, la majorité des commentaires sont positifs et solidaires. C’est très satisfaisant pour l’équipe et pour le club. C’est vrai que cette année, on est tous contents. Je pense à notre public, on les sent très enflammés. C’est un peu aussi ça qu’on cherche pour nous. C’est important d’enflammer notre public. Qu’ils croient en nous et qu’ils soient solidaires avec nous pour le travail qu’on fait. En tout cas, même à l’extérieur, on ressent qu’il y a une partie du KOP qui se déplace très souvent. Tu arrives là-bas et tu vois 18 ou 20 personnes qui font plus de bruit que l’équipe adverse. Tu te dis waouh, on est en train de créer quelque chose de magnifique.
À Pau, est-ce que vous aurez des supporters ?
On ne sait jamais. Parfois, quelques-uns apparaissent à l’improviste, avec les maillots de la JS. Dans les bons moments, on profite et on travaille pour faire encore mieux. Dans les moments difficiles, on travaille pour s’améliorer. Quoi qu’il arrive, on prépare les prochains matchs et on continue à avancer.
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